Martha

Chapitre 1 : Coutumes

Je m'appelle Martha, et j'ai 16 ans. Nous sommes en 1950. Comme le veut la tradition familiale, toutes les filles de ma famille, sont promises très jeunes à de riches bourgeois.
Malheureusement, je n'y fais pas exception.
C'est plutôt courant, mais...suis-je la seule à trouver cela injuste ? À 16 ans seulement...je suis censée épouser un homme qui en a 35... seulement pour des questions d'argent, ma famille l'a choisi pour sa fortune, sans jamais me consulter.
Pour eux, je ne suis qu'un objet, qu'une femme, qui devra toute sa vie, enfanter et s'occuper d'un foyer. Je n'ai pour but que de procréer, d'offrir à ce vieillard une descendance et m'occuper de lui, jusqu'a ma mort.
Je n'ai pas choisi cette vie, je ne veux pas de cette vie !! Mais en ai-je le choix ? Non...
Comme toutes les autres, j'apprendrai la couture...le ménage....et la cuisine...dans une école pour fille.
Mais mes ambitions sont plus grandes que cela ...je veux étudier...et devenir une grande scientifique !!
Mais...cela est réservé à mes frères...aux hommes, seuls eux peuvent espérer un avenir plus grand et glorieux.
Nous, femmes, nos vies seront dictées par nos maris, que jamais nous n'avons choisit !

Dans cette famille, tradition et coutumes sont fortement respectées. Ma mère, surveille de près chacun de mes frères et soeurs et moi.
Et si l'un de nous fait un écart, il ou elle le paiera par la violence.
Mon père, je ne le voit presque jamais, les rôles sont bien défini, l'homme doit travailler pour sa famille. Il passe son temps au bureau, et ne nous voit presque jamais. C'est à peine si il saurait dire le nombre d'enfants qu'il eût avec ma mère, en oubliant la moitié d'entre eux en permanence...moi la première.
Je suis loin d'être la fierté de la famille, rebelle, je ne suit pas le courant que l'on m'a prédestiné à ma naissance.
Cela m'a valu plus d'une punition...et de coups..
Mais je n'en démord pas, il n'est pas si simple de me faire plier aux règles.
Parmis mes soeurs, je suis la seule à m'être insurgée d'avoir été promise sans mon consentement.
Pour cela, j'ai eu droit a de nombreux coups de balais de la part de ma mère. Elle me répétait alors, que l'honneur de la famille tenait à cette union, et qu'avec mon avis ou non, ce mariage se produirait.
Je supplie depuis toujours ma famille de m'envoyer à l'université, mais l'on me dit toujours que cela est réservé aux garçons...
Mon frère Joseph, en profite toujours pour me narguer, car lui, se trouve à l'université...
J'aimerais tant avoir sa chance... j'aimerais tant être un garçon ...et pouvoir choisir mon destin..mais il n'en ai rien.

Dans ce petit village de campagne, seul une personne me soutiens et m'écoute. Il s'agit D'Edgard, mon ami, mon seul ami.
Il est majeur, et travaille déjà. Mais lui et moi nous connaissons depuis petits.
J'ai toujours put me confier à lui, il n'est pas aussi fermé d'esprit que tous les autres.
Étant fils unique, ses parents ont beaucoup misé sur lui, il a donc évidemment connu l'université et tous ses fonctionnements.
Lui ayant fait part de mon désir d'étudier, il s'est alors proposé à m'aider, pour que je puisse prendre mon destin en main, choisir moi même ma voie.
Comme il le sais, je suis loin d'être une "fille" idéale. Bien que ma génitrice ne me répète sans cesse que je doit être féminine, présentable pour mon futur mari...Pour moi, maquillage et robes fleuries ne sont synonymes que de dégoût.
Je suis depuis petite, bien plus proche de la branche masculine. Cela expliquerait t-il mon insatiable désir d'apprentissage ? Mon côté rebelle ? Quel est mon problème ?

Edgard, m'a récemment soumis un plan, me faire passer pour un garçon, et intégrer moi même l'université de sciences de la grande ville.
Au début cela m'a paru fou !! Comment pourrais-je passer sous le regard intransigeant de ma mère ?!
L'idée de me coupé les cheveux ne me déranga pas, j'ai depuis toujours ressenti ce côté masculin au fond de moi.
Mais où pourrais-je trouver un uniforme ? Comment pourrais-je faire croire tout les jours à ma famille que je suis dans une école pour fille ? Comment faire pour que tout le monde me prenne bien pour un garçon ? Surtout...que mon frère Joseph se trouve dans cette même université...
Mais, Edgard n'étant plus à l'université, il m'offrit de bon coeur ses vieux uniformes.

_Edgard : Cela ne tiens qu'à toi. C'est ton choix. Tu peut décidé de prendre ton destin en mains et de faire ce que toi tu veux ! Ou bien tu vivra sous l'autorité de ta mère toute ta vie...
Mais je croyais que tu n'étais pas du genre à te plier si facilement aux règles Martha !

_Martha : Mais...comment leur faire croire à tout cela ? Comment garder le secret !!?

_Edgard : Tu n'a qu'à voler un uniforme à tes sœurs, chaque soirs avant de rentrer, enfile l'uniforme destiné aux filles, ta mère penseras alors que tu y étais.

_Martha : Mais...et si Joseph me reconnais ?

_Edgard : Je connais cette université comme ma poche, crois moi. Et j'ai côtoyé ton frère de nombreuses années là bas, je sais exactement là où il ne va jamais...fais moi confiance, je serais là pour t'aider.

_Martha : Et si ma mère venait à me demandé de coudre ?

_Edgard : Ma mère t'apprécie Martha, elle acceptera sans aucun doutes de t'offrir des cours particuliers en dehors de l'université !

Je sers contre moi le vieil uniforme offert par Edgard..je ne sais que faire.

_Edgard : Quoi que tu choisisse, cet uniforme t'appartient désormais. Il te rappellera que quoi qu'il arrive, je serais là ! Et que jamais je ne jugerais tes choix.

_Martha : Merci Edgard...

Je rangea soigneusement l'uniforme dans mon sac, et rentra chez moi.
Ma mère m'y attend pour préparer le dîner, et mieux ne vaux pas lui désobéir, où j'en paierais le prix...
J'arriva juste à temps, l'eau commençais seulement à bouillir sur le feu.

_Mère : Où était-tu ?!

_Martha : Chez Edgard mère...

Dis-je en enfilant mon tablier à la hâte.

_Mère : Tu devrais stopper de voir ce jeune homme ma fille !! Tu es déjà promise ne l'oublie pas !!

Mes yeux fixent alors le sol ...Je déteste ces mots.
Je ne voulait pas de ce mariage.
Et bien que je n'ai pas de sentiments pour Edgard, jamais je ne voudrais m'éloigner de lui ! Il est le seul à m'écouter et me considérer !

_Martha : Edgard est mon ami mère ! Et jamais au grand jamais cette union dont je ne veut point m'empêchera de le côtoyer !!

Sa main s'écrasa avec force contre ma joue droite, y laissant une grosse marque rouge. Mère n'aimais pas que je lui réponde, mais cette baffe ne m'ébranla point, j'avais déjà vu pire. Et rien ne m'empêcherais de voir la seul personne qui était de mon côté !

Le repas fut silencieux, ma mâchoire si serrée que la nourriture peinait à y passer. De toute façon je n'avais pas faim...
Le plan d'Edgard tournant sans cesse dans mon esprit.
Que dois-je faire ?

Une fois seule dans ma chambre, après être passée dans la chambre de mon aînée voler un de ses anciens uniformes, j'observais à tour de rôle les deux uniformes. L'un pour un garçon, l'autre pour une fille...Mais, lequel me correspond vraiment le mieux ?
Ma regard se tourne alors vers une petite chaise au coin de ma chambre, où j'y fixe un ciseau et une tondeuse que j'eusse poser il y a plus d'une heure maintenant.
Mon cerveau cogitait encore, je n'arrive pas à prendre une décision.
Soudainement, ma main attrape la paire de ciseaux, et l'autre une de mes longues mèches brunes, et sans plus d'hésitation, mit un terme à ce débat cérébral.
Ma décision fût prise, à l'instant où cette mèche toucha le sol de ma chambre.