Izuku
Je sais même pas comment je suis rentré chez moi.
Pourtant, quand j'ai ouvert les yeux ce matin, j'étais bien dans mon lit.
J'ai tout de suite reconnu le plafond gris de ma chambre, et les murs ornés de tellement de posters d'All Might que j'en aurais presque mal à la tête. Mais bon, c'est pas la faute de ma déco de collégien si je me sens si mal ce matin. Je tends la main pour attraper mon téléphone par terre et la lumière de l'écran m'aveugle pendant un instant. Des dizaines de notifications s'affichent ainsi que des storys où j'apparais dans un piteux état. Et une photo du tapis persan couvert de vomi.
Il faut vraiment que j'envoie un message à Momo pour m'excuser.J'essaye de me traîner jusqu'à la salle de bain pour me débarrasser de mes habits crades et me laver. Je devais être tellement bourré en rentrant que je me suis allongé sur mon lit sans me changer. Je me déshabille lentement et jette tout au linge sale.
L'eau de la douche est très chaude pour me réveiller et remettre mes idées en place. Des milliers de questions se bousculent dans mon crâne pendant que je fixe le sol silencieusement, et une se dégage de toutes : pourquoi j'ai fait ça ?
On est en septembre de terminale, ça fait trois ans qu'on est rentrés à Yuei et des mois que je ne parle plus à Katsuki. Après toutes ces années où je lui courais après tous les jours, où je l'admirais tellement que j'aurais vendu ma mère pour lui ressembler, mais qu'il me frappait et me hurlait dessus sans raison apparente, j'ai décidé de tout arrêter. J'ai coupé court à cette relation malsaine qui me rendait malade.
C'était voué à l'échec depuis le jour où on m'a dit qu'il n'était pas possible pour moi de développer un alter, mais j'ai persévéré longtemps pour rester dans la vie de Katsuki. Ou seulement pour graviter autour de lui. Mais après tous ces coups et toutes ces larmes, tous ces hurlements et ces remarques, j'ai compris que je ne voulais plus faire partie du fan club de mon ami d'enfance. C'était trop, je ne pouvais plus supporter les crises de rage de Katsuki et ce flot de haine qui émanait de lui à mon égard au quotidien.
Dès lors, j'ai commencé à l'ignorer. Je ne lui adressais plus une parole, ni un regard, sauf quand j'y étais contraint. Mais sinon, plus rien. Et c'est bien mieux comme ça, on se porte mieux chacun de notre côté.Alors pourquoi j'ai été si affecté par ce qu'il s'est passé hier, et pourquoi j'ai encore réagi en me mettant dans un état pareil.
Je secoue la tête. Je réfléchis bien trop pour quelqu'un en gueule de bois. Ma mère m'appelle pour manger de toute façon, je penserai à ça plus tard.
Je termine de me laver et sort de la salle de bain.Plus tard dans la soirée, je reçois un message de Shoto qui me demande comment je vais. En lui parlant, j'apprends que c'est lui qui m'a ramené chez moi dans la nuit. Cette info me fait sourire.
Quand j'y pense, quand on s'est rencontrés, il ne m'adressait que très peu la parole et avait l'air de me mépriser, mais peu à peu nous sommes devenus amis et il n'a jamais été aussi gentil avec moi que maintenant. Et il est le seul qui ne parle pas plus que ça à Katsuki dans mon groupe d'amis. Il semble être le seul sur qui je peux vraiment compter en ce moment...Je prends ma tête dans mes mains à cette idée.
C'est vrai que même si mes amis sont au courant et respectent mon choix de ne plus parler à mon voisin blond, ils se retrouvent toujours dans des conversations avec lui pour un oui ou pour non. Et il est difficile d'ignorer quelqu'un lorsqu'on est debout face à lui plusieurs fois par semaine.Peut-être que je devrais traîner plus avec Shoto en fait.
Oui, c'est décidé, je passerai dorénavant plus de temps avec lui.
Et c'est sur cette pensée que je pars me coucher.
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we cry together
FanfictionIzuku ne peut plus supporter Katsuki et c'est réciproque. Les deux ne se sont plus adressés la parole depuis des mois et pensaient enfin avoir mis un terme à leur relation chaotique. Mais quand avoir l'air le plus heureux sans l'autre devient une no...