His dear bodyguard [Terminée]

| Chapitre 2 |

Deux jours sont passés depuis l'incident avec Jake Waters et je n'ai pas eu de nouvelles de celui-ci ou de mon sac à dos. Deux jours, ce n'est rien, je le sais. Mais ces deux jours ont été encore plus longs que l'éternité. Deux jours à se tourner les pouces dans une ville que je ne connais pas a été terriblement lassant. Et même si j'ai essayé de revenir dans l'entreprise de monsieur Waters durant les deux jours précédents, ses employés m'ont gentiment envoyée paître. Ça signifie que mon sac à dos ne reviendra jamais.

Il est dix neuf heures et je suis pelotonnée contre le petit canapé du salon, fixant la télévision qui passe les informations. Soudain, des mains se déposent sur mes épaules et un corps s'installe près de moi: Owen, mon ami d'origine australienne.

– Ton boss ne t'as toujours pas rappelée ? me demande-t-il.

– Non, soufflé-je. J'en ai marre...

– C'est peut être sa manière polie de te dire que tu ne travailleras pas pour lui.

Je tourne la tête vers et je le fusille du regard.

– Merci Owen. Tu es tellement rassurant...

– Il est con pour t'avoir virée.

– Ne dis pas ça.

– Tous ceux qui te virent ou qui ne t'engagent pas sont cons. Voilà.

Je le regarde appuyer sa tête contre le dossier du canapé et décapsuler sa bouteille de bière. Il boit deux gorgées de sa liqueur avant de tourner son regard bleu pâle vers moi.

– Le Texas ne te manque pas trop ? questionne-t-il.

Je songe un instant au Texas, et plus particulièrement à Houston, ma ville natale, que j'ai abandonnée pour m'installer à New York et exercer le métier pour lequel j'ai été formée. Une vague de nostalgie s'empare de moi. Adieu ma vie, les plages du Golfe du Mexique, ma famille.

– Il me manque énormément.

– Aww... C'est trop mignon, me dit-il, tu veux que je te câline pour faire passer l'amertume ?

Je lui frappe doucement l'épaule pour qu'il arrête puis je ferme les yeux. Soudain, mon téléphone sonne et interrompt mon bref moment paisible. J'ouvre rapidement les yeux et je le sors avant de décrocher.

– Allô ? fais-je en me redressant.

– Rachel.

Je me fige à l'entente du timbre de voix de mon interlocuteur. Oh bon sang. Je suis aussi raide qu'un bout de bois.

– Rachel ? me demande Jake Waters.

Pourquoi m'appelle-t-il ? Je pensais que j'étais virée.

– N...oui, répondis-je finalement.

– Ah. Vous parlez. Enfin.

Je quitte le canapé et je commence à marcher nerveusement en rond dans le salon, ignorant le regard interrogateur d'Owen. Je me racle la gorge en reprenant contenance.

– Comment avez-vous eu mon numéro ? demandé-je d'une voix que j'essayais de faire paraître ferme.

Il soupire à l'autre bout du fil et je fronce les sourcils.

– Il est inscrit sur votre sac à dos.

Ah oui.

– Je ne suis pas virée ? interrogé-je comme si je me fichais royalement de ce qu'il venait de dire.

Je ne peux pas m'empêcher de poser cette question. C'est la seule chose que je désire savoir. Ce boulot est important pour moi. C'est pour lui que j'ai lâché Houston et ma famille. Alors si j'ai déménagé pour un rien, je pense que j'entrerai en dépression.