Chapitre 4

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Trois semaines sont passées depuis que je me suis endormi devant la tombe du père de Styles. Ça fait trois semaines que j'ai été réveillée par le piaillement d'un oiseau au dessus de ma tête et je ne suis, enfin, plus malade. Les quatres premiers jours je suis restée enfermée chez Louis, sous la couette à tousser et à me moucher. J'ai, arrivé au Samedi, pu sortir sans grelotter ou m'évanouir et maintenant, trois semaines plus tard je suis de retour en cours, à coté de Styles, loin de Louis et devant notre tyran de professeur. Le cours à commencé il y a à peine une demi heure et j'en peux déjà plus, je me demande comment je vais tenir encore une heure et demi. Styles n'arrête pas de faire rebondir sa jambes et de remonter ses lunettes sur son nez et ça m'agace. Beaucoup.

Tout m'énerve chez lui, rien que le fait qu'il respire m'énerve. Voir sa poitrine se gonfler à chaque inspiration, et retrouver sa forme normal après expiration me rend dingue. Il m'énerve. Je voudrais qu'il disparaisse. Non je ne le veux pas, je ne peux pas dire ça. Il ne peut pas disparaître. Je me met alors à dessiner pour chasser l'ennui et les penser qui dérivent vers mon voisin.

Dessiner c'est la dernière chose qu'il me reste pour m'évader, même si ce n'est pas ce que je préfère faire. Mais ça m'aide tout de même. Souvent je dessine des personnes, triste, malade ou seul. Ou alors je dessine des paysages, ça dépend de mon humeur. Aujourd hui je commence par dessiner un buste, au début j'hésite entre celui d'un homme ou celui d'une femme, mais je fini par choisir l'homme. Ça sera un homme, grand et solide. Les muscles de son torse sont développés et long, je dessine chaque abdominaux et fini par ses obliques, situés sous sa taille. Je continu mes traits en lui formant un visage, fermé, droit mais avec une touche d'enfance, comme si c'était un bébé enfermé dans le corps d'un homme.

Je jette un coup d'œil à Styles et me re concentre sur mon dessins. Je lui fais de jolies boucles qui lui retombent sur le front et le côté de la tête en un désordre indescriptible, des lèvres charnus qu'on rêverais d'embrasser-même sur un morceau de papier- et un nez droit. Et c'est seulement lorsque je fini de dessiner le dernier œil de mon personnage que je me rend compte que c'est le portrait craché de Styles et surtout que cet imbécile en question regarde mon dessin. Je laisse tomber mon crayon à papier sur ma feuille et accroche le regard de mon voisin. Ses yeux se remplissent d'effroi et je le vois bégayer dans l'espoir de me sortir je ne sais quoi, mais je m'en fiche. Attrapant mon dessin d'un air rageur je le déchire juste devant son visage.

Je le déchire pour lui montrer qu'il n'a aucune importance, qu'il ne voulait rien dire, et que je m'en contre fiche de lui, comme de ce portrait. Que c'était qu'une erreur, un brouillon raté. Je laisse retomber les morceaux de papier sur son bureau d'un air vainqueur. Il n'avait pas qu'à regarder le dessin avec ses milliards d'étoiles dans les yeux. On ne se lâche pas du regard, mon souffle est cours, le sien, je ne sais même pas si il respire encore, mais je m'en contre fiche, parce que lorsque je vois une larme rouler sur sa pommette je sais que j'ai réussi à faire ce que je voulais, le blesser. J'en ai marre de le voir, d'entendre parler de lui. J'ai passé plus de dix ans sans le croiser ni lui parler, c'est pas aujourd'hui que ça va changer. Et puis, merde pourquoi il a ces fringues toutes pourris alors que chez lui il sait s'habiller ? Il est bizarre et idiot. Je le hais, je le hais. Je hais ses yeux vert et ses fossettes et je déteste encore plus d'avoir remarqué tout ça chez lui.

Sans donner d'explication Styles débarrasse ses affaires de son bureau, se lève et s'en va en claquant la porte. Le prof me regarde comme si je venais de débarqué d'une autre planète et regarde la porte incrédule. Le calme règne dans la salle et tout les regards sont braqués sur moi. Excédée de cette situation, je souffle et m'enfonce dans mon siège.

- Vous prendrez les devoirs de monsieur Styles mademoiselle Euston vu que votre ami est, je pense, souffrant et ne reviendra pas.

Je vais pour protester mais l'homme en face de moi m'ignore superbement et retourne à son cours. Ça ne pouvais pas être pire. Je vais prendre ses cours mais il se débrouille pour les récupérer. Moi je ne vais pas chez lui.

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⏰ Dernière mise à jour : May 06, 2017 ⏰

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