Une vie pour une vie

Chapitre 23

LEXIE

Aaron balança subitement son téléphone sur le lit me faisant relever le nez de mon livre. Je l'observais tournez en rond, furieux. Je posai mon bouquin à côté de moi et me redressai.

Aaron était de mauvaise humeur depuis notre retour de l'anniversaire de son ami il y a deux jours. Après un coup de téléphone, il s'était rembruni et je n'avais pas osé lui demander ce qui le mettait dans un tel état.

Cette fois-ci, son comportement devenait un peu inquiétant. C'était de pire en pire.

- Est-ce que tout va bien ? Demandai-je en regardant son téléphone échoué sur la couverture.

- Non et ce sera encore pire dans 20 minutes, dit-il en passant une main nerveuse sur sa barbe naissante.

Je quittai le lit pour le rejoindre.

- Qu'est-ce qui va se passer dans 20 minutes ?

- Un élément perturbateur va débarquer ici, tout retourner sur son passage et s'en aller.

On tourna la tête simultanément quand le téléphone vibra. Je m'approchai pour le saisir et regarder l'écran.

- Ton élément perturbateur s'appelle Zack ? Demandai-je en voyant son nom dans les messages récents.

Je tendis le téléphone à Aaron qui, dans un premier temps, le dévisagea littéralement, puis le prit sans pour autant y jeter un coup d'œil.

- C'est mon cousin, expliqua-t-il. On a aucun lien de sang, mais c'est un membre de ma famille. En quelques sortes.

- En quelques sortes ?

Il soupira en s'asseyant sur le matelas.

- C'est le fils de la meilleure amie de ma mère. Elles se connaissaient depuis toujours et ont eu un enfant presque en même temps. J'ai grandi avec cet imbécile, il arrive dans 15 minutes et compte passer la nuit ici.

- J'ai l'impression que tu le détestes, répliquai-je franchement.

Je pris place à côté de lui. Il se laissa tomber sur le dos au même moment, les bras écartés. Je ne perdis pas une seconde pour faire la même chose. Ma tête sur son bras et nos regards rivés sur le plafond.

- Je ne le déteste pas. Il est juste insupportable. Il vient me voir une à deux fois par an pour me faire un bilan. Je l'ai nommé à la tête d'une de mes entreprises. A chaque fois qu'il reste dormir, il ramène une, parfois deux filles avec lesquelles il couche sur mon canapé. Il est si discret que je tombe sur eux à chaque fois.

Je cernai le personnage très facilement. Si Aaron n'arrivait pas à supporter, alors ces quelques heures promettaient d'être explosives.

Scooby se mit à aboyer et la sonnette retentit dans la maison.

Aaron plaqua ses lèvres sur les miennes subitement. En se décollant de moi, il soupira et plongea ses yeux dans les miens.

- C'est un enfoiré, mais il fait partie de ma famille, répliqua-t-il. Ne le laisse pas aller trop loin.

Il quitta la chambre sans m'expliquer sa dernière phrase. Après ce qu'il venait de m'expliquer à propos de se dénommer Zack, j'appréhendais un peu.

Je sortis à mon tour. La voix des jeunes hommes s'élevait dans la maison, du haut des escaliers, je les vis se prendre dans les bras en se saluant.

Quand je descendis, mon chiot se précipita sur moi attirant l'attention d'Aaron et son cousin.