You'll never have to be alone

- III -

Ma grand-mère nous fit rentrer Aëla et moi, dans sa magnifique demeure.
La maison était si grande, coloré et vivante. J'avais l'impression d'être revenue enfin à une vie normale à laquelle je ne faisais qu'aspirer depuis mes quatorze ans et demi.

Anna : Tiens ma puce, je vais te montrer ta chambre afin que tu puisses t'y installer convenablement.

Je la suivais sans grande difficulté jusqu'aux escaliers menant à l'étage.

Anna : Ton grand-père et moi-même nous dormons dans la chambre au rez-de-chaussée, nous avons notre propre salle de bain ainsi que nos toilettes en bas, tu auras donc une chambre avec salle de bain compris à l'intérieur, et des toilettes juste à côté. Tu auras également un dressing dans la pièce au fond du couloir.
Tout ça c'est rien que pour toi, fais en bon usage ma puce.

Tandis qu'elle m'embrassait la joue, je scrutait l'étage comme une enfant, je me croyais presque comme dans un conte de fée et de princesse auquel je ne pensais jamais avoir droit.
Puis elle descendit retrouver Aëla et mon grand-père dans la cuisine afin de finir de préparer le copieux goûter qui nous attendait pendant que je m'installais.
Je déposait mes valises au fond de cette immense chambre dans laquelle je dormirais pendant les prochaines années de mes études.
Elle était magnifique et j'étais ravie de pouvoir enfin connaître la paix dans un endroit où mon père ne penserais pas à me trouver.
C'était une chambre revêtue d'une peinture crème sur deux murs et le troisième était d'un rose pâle ravissant. Le côté fenêtre était incroyablement ouvert en terme de vitrage et j'avais même accès à un assez grand balcon pour m'y poser en lisant, dessinant ou même juste pour me prélasser.
La déco était assez simple, ma grand-mère m'avait glissé à l'oreille lorsque nous étions en train de monter à l'étage que je pourrais le décorer comme bon me semblait, y mettre des posters, dessiner sur les murs si ça me chantait. Elle disait que c'était mon cocon à moi.
Elle voulait à tout prix que je me sentes chez moi, bien plus que je ne l'ai jamais été. Elle avait toujours détesté mon père et savait pertinemment qu'un jour ou l'autre il montrerais son vrai visage. Elle avait eu raison, Mon père était devenu un homme très vieux jeu, même mon grand-père trouvait ça anormal qu'il est une telle vision de la femme au 21ème siècle en 2024.
Il sentait lui aussi que mon père n'était pas l'homme idéal pour ma mère du temps de son vivant. Mais que voulez-vous, elle l'aimais et ils ne voulaient pas interférer ni même la priver, c'était à elle de prendre la décision qu'elle voulait et venir vers eux si besoin de conseils.
Au départ mon père n'étais pas si mauvais, il aimait vraiment ma mère, mais déjà avant l'accident il avait commencé à changer en mal, mais bon, plus personne ne souhaitait en parler.

Après installation, je descendait les escaliers à grand pas pour les retrouver, ils s'étaient installés dans le jardin. J'ouvrais alors grand la fenêtre et découvrit un terrain vraiment très grand, j'avais comme l'impression d'être dans un rêve duquel j'allais finir par me réveiller.
Ma grand-mère me vit et me fit signe de venir m'assoir.
Je m'installais alors dans une des chaises encore disponibles juste à côté de Aëla et admirait la table recouverte de mets qui me paraissaient vraiment succulents.

Anna : Avec ton papi on a concocté un goûter comme tu les aimait autrefois, des crêpes et des gaufres avec du Nutella encore chaud dessus, de la chantilly et une boule de glace à la vanille et quelques morceaux de fraises et de myrtilles. J'espère que cela te fera plaisir ! Oh et j'oubliais ! J'ai ramené quelques jus comme celui à la banane ou encore celui à la pêche comme tu les aimes !

Je commençais donc à piocher dans mon assiette et pris une bouchée. J'avais l'impression d'être retournée en enfance quand je venais en vacances chez eux. Je goûtait à la vie que j'aspirai auparavant. Je pris également un verre de jus de banane et m'enfonçais au fond de la chaise en fermant mes yeux, savourant la légère brise fraîche qui claquait sur mes joues.
Ma mamie me regardait, attendrie d'avoir retrouvée sa petite-fille, elle en avait encore les larmes aux yeux et mon papi avec.
Je pouvais enfin souffler et profiter sans me soucier des réactions pesantes de mon géniteur.

Aëla portait un large sourire qui était collé à ses lèvres. Elle ne se lassait pas une seule seconde de ce qui pour elle était un miracle que les choses puissent enfin tourner en ma faveur.

Aëla : Oh je n'avais pas vu l'heure, je vais rater mon bus si je ne reprends pas la route maintenant, navrée de devoir partir aussi vite mais il faut que je rentre un peu plus tôt que d'habitude, on reçoit quelques membres de ma famille chez mes parents. Merci beaucoup pour ce moment. Profitez bien de vos retrouvailles. À lundi Evangeline ! À bientôt Anna et Mark !

Je la raccompagna à l'entrée et la salua avant qu'elle ne monte dans le bus et ne disparaisse de l'horizon.
Je retournais aider ma grand-mère à tout remettre en ordre avant de monter à ma chambre, prendre un pyjama, me doucher et ensuite me glisser sous les draps.
J'avais décidé d'expédier le dîner car j'étais très fatiguée et étant donné toutes les mauvaises nuits que je passais chez moi, j'avais grand besoin de repos.
Je jettais un rapide coup d'œil à mon portable en somnolant légèrement, je vis apparaître sur mon écran, une notification, c'était un message de mon père.
Je l'ouvris avant d'y voir un message qui ne me donnait particulièrement pas envie d'y répondre.

«Evangeline, tu n'es toujours pas rentrée à la maison, que fais-tu encore sale petite ingrate ? Je n'arrive pas à croire que tu disais la vérité ce matin lorsque tu disais que tu avais trouver un endroit où dormir. Je pensais que tu mentais pour m'énerver comme à ton habitude ! Mais je constate que c'est bel et bien le cas. Je te conseille donc de ne plus jamais remettre les pieds ici même si c'est pour récupérer d'autres affaires que tu as oublié de prendre. C'est ton problème, pas le mien, tu n'avais qu'à y penser
Adieu.»

Je ne pris même pas la peine de répondre et posa mon téléphone sur la table de chevet avant de sombrer dans les bras de Morphée.

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