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Je regardais par la fenêtre, je n'écoutais pas le cours, absorbée par mes pensées, dans ma bulle, rêvant d'une vie plus paisible pour moi.

Prof : C'est ainsi que le règne de Louis XVI pris fin.

Le prof se tourna en ma direction sans que je ne m'en aperçoive, toujours en train de rêvasser.

Prof : Bien entendu vous avez tout écouté mademoiselle Helfenstein ?

Je fût sorti de mon nuage.

Evengeline : Oui monsieur.

Je bégayais tandis qu'il me scrutait toujours avec ce même regard.

Prof : Et de quoi parlait-on ?

Je ne parvint pas à répondre et je me ratatinais dans mon coin, le regard baissé et les joues rouge cramoisi par la honte d'être affichée à nouveau devant toute la classe.

Prof : Si mon cours ne vous intéresse pas, vous savez que la porte est juste là. Répliqua t-il en pointant la porte du bout de son doigt.

Je ne dis rien et le laissait continuer son cours.

Prof : Bien, je disais donc, que lorsque son règne s'acheva, il fût guillotiné.

Je tentais d'écouter afin d'éviter une énième remarque de la part du prof.

Le prof eu l'air de se retourner vers moi à nouveau et repris de plus belle.

Prof : Par ailleurs mademoiselle Lima Silva, vous devriez éviter ces guenilles, vous avez un accoutrement fort provocateur, vous risquez beaucoup habillée comme ceci.

S'en fût trop pour moi et pour une fois dans ma vie, je décidai de répondre.

Evangeline : Je ne vois absolument pas en quoi ma tenue à un quelconque rapport avec votre cours monsieur, et je ne vous permet clairement pas de parler comme ça de moi. Je m'habille comme je veux que ça plaise ou non. Est-ce que vous je vous fais des remarques sur vos habits qui ont l'air tout droit sorti des poubelles ? Non, car c'est votre style et que je n'ai rien à y redire alors je vous prierai bien gentiment de vous préoccuper de votre cours plutôt que de ma tenue, merci bien.

Le prof était bouche-bée de ma réaction, pour la première fois j'avais osé lui répondre et cela n'avait pas l'air de lui plaire, loin de là.

Prof : C'est sur qu'avec une tenue de gouine comme la vôtre vous n'allez attirer que des broute minous.
Soyez gentille et prenez soin de vous si vous voulez qu'un homme veuille bien de vous.

Ce prof était vraiment l'un des rares seuls de cet établissement à être autant arriéré sur ses pensées. Il était sexiste, homophobe, misogyne et raciste, un véritable plaisir...
Il me rappelait drôlement quelqu'un, une personne qui partageait malheureusement mon quotidien, même si auparavant, il était tout pour moi. Je parle bien évidemment de mon père, il était comme mon professeur et parfois même pire que lui, rien de mieux d'avoir un père aussi ignoble que le mien.

Pourquoi est-ce que je dis de telles choses ? Et bien ma mère est morte lorsque j'avais 14 ans et demi et que j'allais sur mes quinze ans, mon père, depuis son décès, était devenu tout le contraire de ce que j'avais connu jusqu'à ce que ma mère ne quitte ce monde. Autrefois il était doux, compréhensif, amoureux, et jamais il n'était d'accord avec les "codes" de cette société qui nous étouffent de leur propagande indirecte de vie de famille. Il n'étais d'ailleurs ni raciste, ni misogyne, ni sexiste, ni homophobe. Vous l'aurez compris, cet évènement à radicalement changé le comportement de mon père, prétextant que tout est de ma faute, que je ne suis qu'une bonne à baiser et détruire les hommes, me soumettre à leurs exigences ainsi qu'à s'occuper du logis comme certains hommes ont tendance à le penser, parfois même un peu trop fort.
Si mon père s'est transformé en cet horrible monstre que je ne considère même plus comme un père mais plutôt comme un simple géniteur, c'est parce que ma mère est décédé d'un accident très grave de la route à cause inconsciemment d'une femme qui était dans la vingtaine à peu près, qui à malencontreusement foncé dans la voiture alors qu'elle parlait à ses enfants à l'arrière du véhicule car ils se chamaillaient.
C'était une femme noire, accompagnée de son épouse, elles étaient donc lesbienne selon mon père (même si il est tout à fait probable que cette femme soit bi, pan ou autre).
Donc comme je le disais, c'est à cause de cet accident que mon géniteur est devenu un véritable monstre.

Oh ! J'allais oublier de me présenter !
Je m'appelle Lua, élève de terminale ayant redoublé pour des raisons médicales. J'ai aujourd'hui dix-huit ans et j'en aurais dix-neuf d'ici quatre mois.

La sonnerie retentit dans le lycée, le cours touchait donc à sa fin. Je sorti de la classe devant des yeux rivés vers moi. Oui, mon look ne fait pas l'unanimité, je porte une jupe plissée noire avec un collant en résille, des démonia noires, un crop top noir simple avec un haut mauve en mode pull et un béret mauve sur la tête.
Mon maquillage lui aussi était tout à fait atypique, de grands traits de liner avec un rouge à lèvres noir qui trônait sur mes lèvres.

J'avais pour habitude d'être le centre des discussions du bahut, ma façon d'être ne plaisait pas à grand monde, sachant qu'aujourd'hui était le deuxième jour de cours. D'autant plus que toutes ces personnes ont pour habitude d'être habillés de façon basique. Pas que je le leur reproche loin de là l'idée, mais à mes yeux, ce n'est pas ce qui me correspond.

Je marchais donc en direction du réfectoire quand soudainement un groupe de gars qui parlait à une fille probablement nouvelle, capta mon attention.

Gars 1 : Bah alors, t'es la nouvelle c'est ça ?

??? : Ouais et ça te fait quoi au juste ? Tu te sens obligé de me barrer la route comme tu le fais ?

Gars 2 : Oh ça va il s'amuse avec toi ! Fit-il avec un petit rictus.

??? : Ah parce que vous pensez que c'est drôle de barrer la route d'une personne par "amusement" ? Moi non, alors vous serez priés de me laisser passer bien gentiment avant que je ne change d'attitude.

Gars 1 : Oh quelle tigresse celle-ci, tu voudrais pas me donner un baiser sur la joue ? Je te laisserais reprendre le cours de ton chemin si tu le fais.

Avant même qu'elle ne rétorque quelque chose, je me suis avancée vers eux pour tenter de l'aider.

Evangeline : Alors comme ça on s'amuse à intimider quelqu'un aujourd'hui ? Wow vous êtes toujours aussi stupides dites moi, comme à votre habitude vous me direz. C'est quoi vos excuses à tout les quatre pour ne pas être venu en cours ce matin ? "On a trop bu hier donc on a pas assumé et on a séché ? Mais c'est que ça va plaire à Madame Gorou tout ça. Lui lâchai-je avec ironie.

Les garçons ayant toujours eu peur de moi car selon eux, je suis considéré comme une sorcière sataniste qui peut les maudire et leur faire vivre le pire karma de leur vie, décidèrent de partir en courant, apeuré et n'ayant pas envie d'avoir de soucis avec la professeure.

Evangeline : Je me doute bien que tu maîtrisait la situation mais, comme je les connaient que trop bien, je me devais d'intervenir avant qu'ils n'insistent de trop avec toi.

??? : Ne t'en fais pas, c'est gentil de ta part d'avoir voulu m'aider. Je me présente, je suis une nouvelle élève, je m'appelle Aëla Martin, élève de terminale B et toi ?

Evangeline : Je m'appelle Evangeline, Evangeline Helfenstein, élève de terminale B également. Si tu veux je peux te faire visiter après manger ?

Aëla : Pourquoi pas, j'accepte !

Nous avons beaucoup discuté ce jour-là elle et moi et croyez moi, c'est une personne admirable comme on n'en vois plus autant de nos jours.
Et c'est après tout ça, que le début d'une grande amitié démarra.

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Alors ? Qu'en avez-vous pensé ?
J'ai légèrement réécris et remplacé certaines choses dans le chapitre pour que ça plus cohérent avec mes nouvelles idées et j'en ai également profité pour changer le nom des deux héroïnes de l'histoire.
J'espère que cela vous plaira !

You'll never have to be aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant