¹⁴.² | 𝕥𝕖𝕣𝕣𝕒𝕚𝕟 𝕞𝕚𝕟𝕖 |

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Effilant sa paire de plateformes, fraîchement achetées le mois dernier, elle se regarde une nouvelle fois dans le miroir. Comme pour se donner confiance. Manjiro étant parti vaquer à ses occupations de chef de gang, la jeune femme se retrouve donc seule. Via l'argent qu'elle avait gardé au cours des 3 ans, elle a pu s'acheter un téléphone. Les yeux brillant et rond comme des billes elle regardait toutes les allées du magasin de téléphone comme une gosse.

Jamais elle n'avait vu cela, c'était fou de regrouper tant de technologie et d'argent en un endroit, ils étaient tous plus beaux les uns que les autres. Choisir fut une véritable épreuve, un choix cornélien. Mais elle avait finalement trouvé. Un téléphone accompagné de sa coque verte pomme, étant sa couleur préférée.

Aujourd'hui, en plein milieu de l'été, elle avait décidé d'entamer sa marche quotidienne. Cette fois-ci, elle n'allait plus s'arrêter au quartier de Shibuya déjà beaucoup populaire. Elle voulait aller à Harajku puis visiter le parc d'Ueno se situant dans l'arrondissement de Taito. C'est un peu loin elle en a conscience mais à envie de se faire violence, si elle ne saute pas dans le grand bain elle aura toujours cette retenue. Elle veut être fière d'elle, et puis elle s'efforce de se dire que les filles seraient fièrent aussi, elle se doit de voir les quatre coins du Japon pour ses amies.

Elle regarde l'heure sur son téléphone portable, mettant la musique à fond, elle entre dans l'ascenseur insérant la clé.

Une fois sa personne et sa bravoure prisent par les deux mains, elle sort de l'immeuble. Armée de son téléphone, elle suit méticuleusement le plan. Regardant autour d'elle pour retenir et connaître ce nouveau quartier dans lequel elle réside. Elle arrive vite au métro, arrivant tout juste sur le quai. Rapidement elle entre dedans, de justesse et se met de l'autre côté contre les portes. Observant les gens autour d'elle puis le métro auquel elle y trouve un certain charme malgré tout.

Plus les stations avancent, plus les gens montent dans le métro, devenant vite remplis de monde. Collée à la porte, Emica a du mal à supporter cette proximité avec des inconnus. Se sentant vite submergée, elle ressent un sentiment d'inconfort prendre naissance. Plus elle se colle à cette foutue porte pour avoir un temps soit peu d'espace vital et paradoxalement plus les gens mangent ce si petit espace. Elle ne supporte plus ce contact non consenti, elle ne supporte plus qu'on la touche à un quelconque endroit.

Prise de bouffée de chaleur accompagnés de sueurs froides, elle lève la tête, tentant de respirer. Mais de son mètre 65 elle n'allait pas réussir à respirer grand chose. La grosse majorités des personnes autour d'elle la surplombent. Ils sont plus fort, plus costaud, plus effrayant. Progressivement ses hommes et ses femmes se transforment en Cobra. Les uns après les autres, progressivement ils deviennent tous une partie de son traumatisme. Ils deviennent ses peurs, ses angoisses et ses névroses du passé.

Paranoïaque, elle a cette impression d'être observée. Tout ses traumatismes sont la, elle les voit de ses propres yeux, bien distinctement. Elle ne rêve pas mais à pourtant l'impression d'être plongée en pleine aliénation. Un délire qu'elle n'arrive pas à faire partir. Les reproches, la culpabilité, les addictions et autres, tous pendent au dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. Plongée dans l'obscurité le train devient de plus en plus petit, les gens se serrent de plus en plus.

Elle n'entend plus sa musique, elle ne voit que des yeux accusateurs, remplis de reproche et de mauvaises intentions. Teintées de rouge exactement comme ce rouge à lèvre qu'elle portait pour plaire aux hommes, pour les aguicher.

Elle déteste le rouge.

Seule la sonnerie signifiant que les portes du métro vont se refermer réussi à la faire revenir sur terre. Rapidement, elle tient fermement son sac bandoulière et traverse le métro, bousculant les gens sur son passage

  𝐄𝐂𝐂𝐇𝐘𝐌𝐎𝐒𝐄𝐒 ⸻  [  ᵐᵃⁿʲⁱʳᵒ ˣ ᵒᶜ  ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant