L'hôtel

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Les transports n'étaient pas quelque chose qui la dérangeait, elle avait arpenté plusieurs trottoirs, routes et paysages.
Quelques jours avant, on lui avait appris que la lune exerçait une certaine pression sur les marées, alors elle avait décidé qu'elle devait voir la mer.
Elle n'y avait été que très peu de fois, mais elle se rappelait surtout des mouettes et des méduses échouaient sur les plages sur le fond d'écran de l'ordinateur du petit-être chez qui elle vivait.
Ésmée n'avait aucune idée de qui pouvait être là lune, à part un astre lunaire sur lequel les petits-êtres pouvaient avoir de l'admiration, et des croyances qu'elle n'avait entendues que de loin.
Heureusement elle n'avait pas eu trop de complication à organiser son voyage, et surtout la mer n'était pas si lointaine.
Ce fut après plusieurs heures qu'elle put enfin poser ces yeux sur les vagues bruyantes du soir.

Il était effectivement tard, mais le fait qu'elle se trouvait seul dans le noir à des mètres à la ronde lui rappelait l'espace.
Ce qui lui manquait le plus de l'univers était le bruit des pattes de cristal des lapins d'argent, et l'arbre aux neufs cercles qui navigué entre ses sœurs et elle, mais aussi le son des étranges pulsations émis par les vaisseaux de métals.
Le ciel était sombre aux nuages épais, assez épais pour cacher les étoiles et la lune, il n'y avait rien, juste le vent et la mer se cognant contre une étendue de sable humide.
Ésmée s'asseya sur la partie la plus haute de la plage, là où le sable était le plus sec possible pour éviter de mouiller sa robe et attendit encore quelques heures que le ciel se dégage, regrettant de n'avoir pas vérifié la météo.
C'est au bout d'un temps très long qu'elle ne put s'empêcher de trouver qu'elle avait froid et qu'elle devait accepter qu'elle ne pourrait pas passer toute la nuit sur la plage.

Ainsi, elle décida de rejoindre la ville, elle longea plusieurs pâtés de maisons et de nombreux immeubles pour enfin arriver sur un hôtel. Une de ces façades donnée sur la mer alors qu'il se trouvait surélevé par rapport à la ville par une petite colline qui permettait à ces occupants de se sentir coupé de la civilisation le temps de passé une nuit ou deux.
La lune avait fini par apparaître, ronde et lumineuse, mais Ésmée ne prit pas le risque d'essayer de redescendre sur la plage, elle arriva à l'entrée et à la vue des quatre étoiles doré sur la façade elle comprit qu'elle ne passerait jamais du haut de ses seize ans, la nuit ici.
Au-dessus des quatre étoiles, de grosses lettres était accrochée les unes à la suite des autres pour former un titre :

L'hercule

-Vous ne pourrez jamais rentrer par ici, passé par derrière, chuchota une voix alors qu'Esmée s'était posté à quelque pas de la porte le temps d'établir un nouveau plan.
La voix la fit d'abord sursauté, mais alors qu'elle ne voyait personne autour d'elle la voix recommença à parler plus pressé :
-Vite, ils pourraient se demander ce que vous faites là.
Ésmée n'eut aucune hésitation et suivit du bout des doigts le mur pâle en pierre du bâtiment, tournant au bout pour rattraper la façade droite plongé presque dans l'obscurité.
-Gardez la main sur moi, il y a une porte au milieu, je vous l'ouvrirez.
La voix avait raison, ces doigts percutairent effectivement une porte en bois, elle semblait vieille et au bruit de son ouverture non utilisée depuis un moment.
Ésmée entra dans l'hôtel et referma la porte elle-même doucement, dès que celle-ci se verrouilla la pièce s'éclaira.
Ce n'était qu'une sorte de débarras, aux multiples empilements de chaises, de toiles et d'objets usés, parfois même cassés.
-Où êtes-vous ? Questionna Ésmée alors qu'elle croyait être seule.
-Autour de vous, je me nomme Hercule, répondit poliment la voix.
-Vous êtes l'hôtel ? Interrogea surprise Ésmée.
-Oui, et vous un petit-être qui semble être perdu.
-Je ne suis pas un petit-être, le repris Ésmée. Je m'appelle Ésmée et je suis une étoile.
L'hôtel s'excusa de son erreur et lui proposa de lui attribuer une chambre pour la nuit.
-Je ne risque pas de prendre celle d'un client ? Demanda soucieuse Ésmée.
-Ne vous inquiétez pas en cette saison les visiteurs y sont rares.
Ainsi l'hôtel dirigea entre les étages et les chambres notre petite étoile, un numéro doré fut finalement le bon, et l'hôtel déverrouilla la porte, puis la referma sur Ésmée qui découvrit une petite chambre.
Elle était simple, une salle de bains près de l'entrée, des draps blancs avec une couverture brune, une table vernis contre un mur et un tapis rectangulaire couleur corail prenant la place sur la moitié du parquet.

Ésmée pendit sa sacoche sur le dossier de la chaise et s'asseya sur le bord du lit pour retirer ces sandales.
-Que fait une étoile ici ?
La voix semblait sérieuse, curieuse et assez protectrice pour qu'Ésmée accepte encore une fois d'expliquer sa venue sur la planète bleue.
Quand elle eut fini, Hercule lâcha :
-Ne vous sentez-vous pas trop seul là-haut ?
-La perception de la solitude est moins importante quand on est un astre céleste, et parfois avec mes sœurs ont chanté pour se dire qu'on était encore là.
-Ce doit être magnifique, affirma l'hôtel rêveur.
-Cela me manque, avoua Ésmée soulager que l'hôtel ne niait pas son ancienne existence.
Ésmée se leva du lit et ouvrit la fenêtre, dehors la vue portée sur un océan d'eau sombre et peu mouvementé, elle pouvait entendre les vagues sur le sable, et surtout pouvait observer la lune.
Devait-elle prier auprès de celle-ci ou lui criait son vœu ? La lune, avait-elle une fille en son sein comme Sailor moon, une réincarnation d'une princesse lunaire, comme Ésmée était celle d'une étoile.
-J'ai peut-être une solution, proposa Hercule après un long silence. Mais cela peut être dangereux.
-Laquelle ? S'empressa de demander la petite étoile ayant un nouvel espoir, ce tournant vers la chambre.
-Je suis un vieux bâtiment et mon dernier étage est condamné à cause de sa dangerosité. Mais, j'accepte quand même d'y accueillir un de mes fidèles clients, il se nomme le néant et ne vient que quelque mois par an, mais peut-être qu'il pourra faire quelque chose pour vous.
-Le néant, répéta Ésmée.
Elle savait ce qu'il était, une chose de non-existence, qui était là avant et après la vie.
-Je pourrais lui parler de vous, et expliquer votre situation ?
-Je veux bien s'il vous plaît, répondit Ésmée légèrement inquiète.
L'hôtel lui donna quelques informations, surtout des règles comme ne pas sortir de la chambre sans le prévenir, de sorte qu'il est toujours un œil sur elle, et puisse intervenir si des petits-êtres lui amenaient des problèmes.
Ainsi, il resta jusqu'à ce que Ésmée s'endorme et repartit se concentrer ailleurs.

L'hôtel était le plus étoilé de la ville vieux de plus d'un siècle, il avait connu la guerre est avait servi d'innombrable façon comme accueillit divers événements, certaine pub à son effigie s'étendait sur les tableaux publicitaires de la ville et plus rarement en période de vacances scolaire a la télé.
Mais la plupart de l'année, quand il ne s'occupait pas de superviser discrètement l'accueil des clients, il ne discutait qu'avec le néant.

L'étoile, l'hôtel et le néant - [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant