Vivre son Printemps [Romance]

Course contre la montre

Mme Muchimaro s'impatiente, sa fille est en retard. Fort heureusement les invités passent une bonne soirée auprès de Mr Guivarch : le père de Yumi. Un homme souriant, très sociable qui a beaucoup de charme, il n'est pas étonnant qu'il s'épanouisse dans son travail de diplomate français. Les Hansato l'écoutent depuis plus d'une heure raconter la vie Parisienne, avec ses beautés mais aussi ses aléas. Pendant ce temps, sa femme tourne en rond dans la cuisine. La maitresse de maison décide de rejoindre les invités pour le dîner et ordonne à la domestique de retrouver sa fille avant le dessert.

-------,

Sato sursaute quand le téléphone fixe du salon sonne. Son père décroche et l'appelle, c'est pour lui. Le jeune homme reconnaît la voix de la domestique des Muchimaro. Anxieuse, elle lui demande si Yumi est chez lui. Amer, il répond que non mais demande pourquoi. La femme à l'autre bout du fil reste évasive, et raccroche. Le jeune homme fronce les sourcils face à cette attitude suspecte. Tant pis pour la proximité dont il avait besoin en ce moment avec elle, mais il saisit son petit téléphone portable et envoie un "salut" par SMS. Il n'aura aucune réponse.

-------

Un téléphone fixe situé dans une entrée parfaitement rangée sonne. Mr Kiritani approche, mais laisse le répondeur décrocher à sa place. Une voix de femme inconnue s'exprime d'un ton anxieux

-Bonsoir Mr Kiritani, je suis Ito Kaede la domestique de Mlle Muchimaro . Pardon de vous déranger, je vous appelle car elle n'est pas rentrée à la maison ce soir et...

La main de Kiritani vole sur le combiné et décroche pour remplacer son répondeur.

-Excusez-moi je viens d'arriver. Mlle Muchimaro a disparu ?

-Et bien, j'appelais dans le cas où elle était en étude avec vous, vu que vous êtes son professeur principal et proposez des cours particuliers, m'a dit votre proviseur. Et... sa voix chevrote, prête à pleurer. Et j'espérais qu'elle préférait étudier que de rentrer je... A vrai dire c'est stupide de ma part.

-Non madame, vous tentez toutes les pistes que vous avez, ne culpabilisez pas. Dit-il en entendant sangloter la pauvre femme. Qui d'autres avez-vous appelé ?

-Son meilleur ami, le proviseur, tous ses instructeurs... Mademoiselle n'a pas beaucoup d'ami. Je vais appeler la police monsieur, encore désolé du dérangement. Je tiendrais au courant votre proviseur. Merci encore.

Mr Kiritani la salue et raccroche. Il remarque que sa main tremble. Son autre main aussi. C'est tout son corps qui cède à l'angoisse. L'homme prend une grande respiration. Elle aurait simplement pu aller chez Saori pour se rebeller contre ses parents ? Ou Sato aurait pu mentir pour la couvrir ?

Oui. Alors pourquoi il est persuadé qu'il ne s'agit pas de ça ? Des souvenirs remontent à la surface dans sa conscience. Des souvenirs qui remontent à 5 ans. D'un mouvement de tête il les balaye, il se dit qu'il se fait des idées et se sert un verre d'eau. Kiritani ne sait pas quoi faire, il tourne en rond, son instinct lui hurle qu'il s'agit de bien plus qu'une fugue.

----------

Dehors il neige abondamment. Sato a reçu une réponse de Saori : Yumi n'est pas avec elle. Bientôt c'est la police qui arrive chez lui. Ils l'interrogent, mais il ne sait rien. L'impuissance de Sato le ronge. Quand la police s'en va, il quitte son domicile contre la volonté de ses parents. Il marche jusqu'au terrain de tennis extérieur de son collège, là où il l'a rencontré. Ne sachant pas vraiment ce qu'il espérait y trouver, il décide d'aller visiter les lieux de leurs meilleurs souvenirs, en espérant que Yumi s'y soit réfugiée.