5 décembre

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Lorsque le réveil résonne ce matin-là, il ne réveille une nouvelle fois pas Andrew

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Lorsque le réveil résonne ce matin-là, il ne réveille une nouvelle fois pas Andrew. Ses doutes et sa douleur l'avaient pour une seconde fois tenu éveillé toute la nuit. Ce n'était pas une situation rare mais les souvenirs passés envolés remontaient toujours plus en ce mois de décembre. Après tout, c'était un quatre décembre qu'il avait appris la nouvelle et à partir de là sa vie entière semblait s'être mise à lui échapper.

La tristesse se mêlait à la joie des fêtes, et il ne savait plus trop où il était. Alors ce matin-là, il n'avait juste pas envie de quitter son lit. Il avait juste envie de rester enfoui sous sa couche de couvertures tandis que le soleil venait doucement frapper sa joue à travers sa fenêtre aux volets ouverts. Il les laissait toujours ouverts, aimant se faire réveiller par la lumière de l'astre solaire. 

Il reste une heure à regarder le plafond et à se demander s'il va enfin réussir à se lever quand son téléphone se met à sonner, le son s'en échappant le faisant sursauter. Un grognement lui échappe alors qu'il tourne dans son lit pour récupérer son portable et le porte à son oreille. 

Ouais. Quoi ?

 — T'as pas oublié quelque chose ce matin Robertson ? 

La voix de son entraineur résonne dans le combiné et il la reconnait directement. En parallèle, sa gorge se noue immédiatement. Jurgen détestait les oublis ou les retards, et il semblait l'être fortement. Un flash traverse son esprit quand il repense à leur rendez-vous matinal pour filmer des courtes vidéos de Noël pour amuser leurs spectateurs. C'était rare qu'il y ait quelque chose un lendemain de match et il avait juste oublié.

Désolé. 

Le murmure lui échappe alors qu'il se redresse dans son lit subitement. Ses yeux marron scannent les environs de la pièce à la recherche de vêtements à enfiler au plus vite. Ils finissent par tomber sur leur portrait. En les voyant enlacés et heureux, il a l'impression de recevoir un coup de poignard en plein cœur. 

J'arrive, j'avais complétement oublié. 

Il entend que ça peste de l'autre côté et espère que son entraineur ne sera pas trop énervé d'ici une petite demi-heure quand il arrivera dans les lieux.  

Alors qu'il se dirige vers son placard, il touche du bout des doigts le cadre qui traine sur sa commode. Il le renverse, cachant la photo l'ornant. Peut-être que Trent avait raison et qu'il fallait entièrement s'en séparer. Mais il n'y parvenait pas, parce que le faire, ce serait passer à autre chose. Et il ne voyait pas comment il pourrait y avoir un futur heureux dans sa situation. Alors il préférait ressasser son passé que de se prendre un nouveau mur en tentant d'avancer. 

Il ne lui faut que quelques minutes pour choisir son pull de Noël, avaler un rapide petit-déjeuner et se brosser les dents

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Il ne lui faut que quelques minutes pour choisir son pull de Noël, avaler un rapide petit-déjeuner et se brosser les dents. Avant de quitter les lieux, il récupère une boite remplie de gâteaux qu'il avait confectionnés la veille pour tenter de se changer les idées une fois qu'il s'était retrouvé tout seul chez lui, une fois le match fini. 

S'il essayait de rendre les gens heureux depuis ce début de mois de décembre, il comptait bien pour une fois changer sa stratégie. Kloppo n'était peut-être pas malheureux, mais il semblait être en colère. Alors il comptait bien l'amadouer avec ses pâtisseries préférées. 

Quand il arrive dans la salle, il remarque immédiatement la grosse écharpe bleue en laine qui traine sur les habits de leur camerawoman. Ainsi donc, c'était elle qui avait reçu un cadeau ce jour-là. 

Il n'a pas mis les pieds dans la pièce depuis dix secondes que son coach est déjà sur lui, le regard énervé. Il tend la boite avant même qu'il n'ait le temps de s'exprimer.

Tiens, pour m'excuser. Promis je vais tout donner dans les vidéos.  

Alors, on met pas de réveil ? 

Si mais je...  

Il déglutit, ne sachant pas comment s'exprimer. Comment est-ce qu'on dit à son entraineur qu'on ne va parfois pas bien au point de ne pas avoir envie de se lever le matin ? Qu'on ne devrait pas jouer ni s'entrainer tellement on n'a pas dormi d'avoir pleuré toute la nuit ? Que parfois, c'est facile de plaquer un sourire de façade, enfiler un pull décoré et prétendre que tout était parfait ?

Le visage en face de lui s'adoucit. Il se sent être observé quelques instants. Ils connaissaient tous la facilité de l'allemand à passer de la colère à l'intérêt. Cette tendance constante qu'il avait à s'inquiéter de leur vie privée. 

Un bras entoure son épaule et il se sent être écrasé contre le corps du plus âgé. 

Ça ira pour cette fois, je vais pas te clouer au piloris alors que c'est la première fois depuis que je suis là. Vas faire ta vidéo et ensuite on ira boire un chocolat. 

 Il lui adresse un petit sourire désolé. Quand il rentre dans la pièce, Alexis l'attend. Il fait de son mieux, les pensées ailleurs, pensant à ses rêves brisés et son cœur lacéré. Car si Andrew était heureux quand il jouait au foot, cela faisait trois ans qu'il avait compris que ce n'était jamais ce qui ferait son bonheur. 

 

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Il est où le bonheur ? • Robertson ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant