Chapitre 2

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Nous sommes face l'un à l'autre et ses yeux ne cessent de s'écarquiller, il me met vraiment mal à l'aise et je commence à trouver son regard déplacé. Comme si il vivait dans une grotte, on dirait que c'est la première fois qu'il voit un humain de sa vie.

- Un problème ? Dis-je en haussant un sourcil, l'air méfiant. Il sort de sa transe et sors enfin des mots de sa bouche tout en bafouillant.

- n-non non ! Enfin si... mais attends, comment se fait-il que tu parles fr-

- Oui oui je parles bien français tu ne rêve pas. Je le coupe et répond avec exaspération. « encore un » je me dis, je soupire et reprend. Ne me prends pas la tête de bon matin, si c'est pour faire le gamin tu peux dégager. Il parait troublé et remarques que je m'agace.

- Je, je suis désolé pardon je ne voulais pas... excuse moi si j'ai pu te vexer mais c'est que... je suis un peu perdu. Il se gratte la tête en regardant tout autour de lui.

-Ça c'est le cas de le dire, on ne dirait pas du tout que tu viens d'ici. Je le regarde de haut en bas, devant moi ce brun au yeux vert, qui semble avoir mon âge,  est vêtu d'un t-shirt blanc taché de terre et un pantalon beige avec des bretelles marrons. Il me paraissait venir de nulle part, ni d'ici ni d'ailleurs. Je peux t'aider ?

- Oh oui je veux bien ! Nous sommes bien le 17 mai ? Il semble retrouver ses esprits.

- Oui c'est ça mon grand, le 17 mai 2020. Bon si ça n'est que ça je ne perds pas plus mon temps. Je me retourne et commence à me diriger vers la sortie de la forêt quand soudainement il me stop en me tenant le poignet. Je me retourne et je croise son regard des plus sérieux. Quoi, qu'est ce qu'il y a ? dis-je blasé et saoulé de la situation dont je ne voulais pas me mêler.

- Deux... deux mille vingt ? Son regard se plonge dans le mien et je ressens de la peur. « pourquoi aurait-il peur ? » je me demande. Je réponds de manière neutre.

- C'est ça. Lionel plonge sa tête dans le creux de ses mains.

- Non, non c'est un très mauvais mensonge qui n'est vraiment pas drôle.

- Écoute je n'ai pas le temps de rigoler, laisse moi, je retire mon poignet, je rentre.

- Attends je t'en supplie, je ne comprends rien et je ne sais pas quoi croire. Je ne reconnais pas les environs, tout ne peut pas changer du jour au lendemain. Puis je te rencontre toi, chose que je n'aurait jamais espéré avant. Je n'en ai jamais vu des comme toi. Et puis tu es vêtue d'une manière qui m'est bien particulière.

- Ohhhh désolé monsieur le seigneur de vous imposer un visage qui vous ait si étranger. Ensuite je suis habillé de manière tout à fait normale, c'est à toi de veiller à tes mots. Et puis si tu ne me crois pas... je sors mon téléphone et le déverrouille. Je le tend face à lui pour lui afficher l'heure et la date. Il prend peur de l'objet et beaucoup trop de confusion se lit sur son visage, mais il ne s'attarde pas plus sur mon téléphone.

- Mais ce n'est pas possible, nous ne pouvons pas être en 2020, il passe sa main dans ses cheveux, signe d'incompréhension. Je n'ai tout de même pas dormi pendant 100 ans ? C'est beaucoup trop absurde...

- Rho ne me prends pas pour une guignole. Laisse moi et va jouer ton cinéma ailleurs.

Il ne me retient pas mais à la place, il me regarde droit dans les yeux. Dans les siens je voyais qu'il essayait de me convaincre qu'il n'était pas malveillant, qu'il demandait de l'aide. En tout cas je voyais qu'il était vraiment perdu. Mais quelle aide pourrais-je lui apporter, il ne compte tout de même pas entièrement sur moi. Puis, je répond à son regard qui criait à l'aide et annonce : « suis-moi ». J'avance sans lui et je n'entends en guise de réponse qu'un « pardon ? ». Je répond simplement « si tu veux de l'aide suis-moi, sinon tu peux rester là je ne te retiendrai pas. », puis il se met à courir pour me rattraper.

Ce sont nos bulles [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant