28 Août 1897

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A vous qui serez-encore sur ces lignes, je souhaite clarifier mes propos.

 Nul doute qu'ici et maintenant, quelconques volontés extraordinaires, pour ne pas dire magiques, se fraient un chemin dans votre esprit.

Je ne puis vous en tenir rigueur car il est de tout temps ,je pense, que l'inexplicable trouve des réponses dans l'incroyable.

Il n'en est ainsi, vous ne laisserez donc pas votre pensée s'aventurer dans des voies de conclusions burlesques.

Un ami de longues dates me disait " quand le mystère est trop impressionnant,on ose pas désobéir "

Ici, tel un rideau séparant les comédiens du public, le mystère se fut levé. Du moins ses premières amorces silencieuses.

La scène, en son centre, tient un protagoniste. Celui qui dans les livres est omniscient de par la force de l'écrivain.

Je vous confiai que la lumière s'était allumée, mais elle le fut surtout de la scène vers moi, m'aveuglant quelque peu.

Ne me laissant apercevoir qu'une grande ombre devant un grand piano. Une silhouette sombre aux traits indiscernables et aux mouvements anarchiques.

Ces membres, disloqués, qui partent dans tous les sens faisaient de lui, le pantin noir et désarticulé de l'apocalypse.

Les notes furent discordantes, de celles que vous et moi associerons aux chaos.

De celles ,qui tel le vent, unique héritier des exploits des héros passés, viendront vous murmurer au creux de l'oreille : " Les ténèbres ne sont que la finalité " .

C'est après ce terrible ode aux partisans de la Bête du Gévaudan, que la musique plus timide laissa sa place au silence absolu et effrayant de l'Univers.

Toujours assis, au milieu de ce spectacle, ma conscience me disait de me lever, et mon inconscient tentait ou essayait de traiter des informations que je ne percevais même pas.

Ce silence ostentatoire fut cassé par une voix, aux semblants familiers et inconnus à la fois.

Le Cabaret Secret de Rose Dalila.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant