Chapitre 9

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À travers les volets fermés de la chambre d'Adrien, quelques fragments de lumières trouvèrent leur chemin à l'intérieur. Les rayons qu'ils formaient avançait lentement vers lui puis, finalement, vinrent s'allonger sur la couette qui le recouvrait. Assis sur la table de nuit, Plagg se tenait silencieux et pensif.

Soudain, une faible lueur blanche apparût avec un désagréable son de vibrations. La table qui tremblait à chaque répétition de ces derniers poussa le kwami à s'en éloigner. Flottant en l'air, il regarda alors derrière lui et constata que cela n'avait provoqué aucun autre mouvement que le sien. Malgré un instant d'hésitation, il vola pour s'approcher de son porteur.

Plagg - « Adrien ? » Dit-il en chuchotant. « Adrien ? »

Comme il ne réagissait pas, il tira un bout de couette qui révéla son visage tourné dos à lui. Il voltigea pour se retrouver devant, et vint poser une main sur son front.

Plagg - « Adrien... Ton téléphone... »

Réveillé, ses yeux commencèrent à se rouvrir difficilement.

Adrien - « Ah... C'est toi... » Dit-il sans que ses lèvres n'aient bougées.

Il fit parvenir son bras vers la source du son.

Plagg - « Désolé mais, ça ne te réveillait pas... »

Il finit par saisir son téléphone dans sa main et l'amena sous ses yeux.

Adrien - « Je... faisais un rêve... »

L'écran indiquait : 14h21, Exposé chez Mari.

Adrien se redressa et sortit une à une ses jambes de son lit. Il posa sa paume contre son front, puis ferma les yeux... Plagg, qui s'était rapproché des fenêtres, lui demanda :

Plagg - « On y va ensemble ? »

Adrien se leva, et lui répondit :

Adrien - « Ouai, si tu veux. »

Il entra dans la salle de bain et sortit hors de la vue de la créature. Il ouvrit le robinet, pris de l'eau dans ses mains, et en s'en mit sur le visage. Quand il releva la tête et qu'il se vit dans le miroir, il resta figé un instant.

De son coté, Plagg avait déclenché l'interrupteur des volets. Quand la chambre fut entièrement éclairé, il tira sur la poignet d'une fenêtre et vint s'asseoir dos à la ville dans son ouverture.

Une fois que le son de l'eau qui coulait s'était arrêté, Plagg vit Adrien revenir vers lui. Alors que leurs regards s'évitaient comme deux aimants inversés, Plagg laissa sortir ces quelques mots de sa bouche :

Plagg - « C'était... Un rêve agréable ? »

Un froid glacial, un espoir, et enfin de la chaleur... Alors que ce songe commençait déjà sa chute dans l'oubli, il lui revint soudainement à l'esprit et, pendant qu'un sourire timide se forma au coin de ses lèvres, il lui répondit :

Adrien - « Oui... »

Il prononça ensuite la phrase et la transformation commença. Le noir de son costume enveloppa petit à petit son corps de bas en haut et, arrivé vers le visage, ses cernes se retrouvèrent masquées et ses cheveux ébouriffés recoiffés.

Dans un bond démesuré, il sortit de sa chambre et commença son voyage. Pendant qu'il planait, il voyait déjà l'entrée de la boulangerie et ne la quitta pas des yeux avant de devoir trouver une cachette. Perché dans un arbre, il en vit une entre un mur et un grand amas de verdure. Après avoir observé tout autour de lui, il s'y rendit silencieusement par les airs et chuchota :

Chat Noir - « Détran... »

Il du soudainement s'interrompre, un son infime l'ayant alerté. Il écarta certaines des plantes qui le cachaient pour créer une minuscule fente lui permettant d'en voir la source : Une voiture de police roulant aux pas. Alors qu'elle s'éloignait et qu'il pensait déjà à quitter ce lieu pour un autre, ce qu'il vit ouvrit grand ses yeux. Elle était là, accompagnée d'un homme mystérieux.

Chat Noir - « Marinette ? » dit-il sans avoir pu s'en empêcher.

Son visage seul laissait percevoir combien son cœur battait vite. Chaque fois qu'elle regardait autour d'elle c'était un nouvel appel à l'aide qu'elle lançait, un nouveau miracle qu'elle imaginait la faire sortir de cette situation. Quand la voiture s'arrêta devant eux, Chat Noir serra ses poings à s'en faire saigner les paumes.

La voiture s'éloigna, emportant petit à petit avec Marinette toute la paix qui restait en lui. Prêt à à s'élancer vers le véhicule comme sur une proie en fuite, il attendit cependant un instant. Dès lors qu'elle avait quitté la rue, il s'élança dans les airs et lui couru après depuis les toits de la ville.

Mourant de vouloir simplement se jeter sur elle, il réussit finalement dans sa course à privilégier un choix plus rationnel. Il sortit son bâton, et prit une grande inspiration.

Chat Noir - « Ladybug, on a un problème... Il y a... Un de mes proches qui s'est fait emmené par la police. »

Il sauta d'un toit vers un autre et à l'atterrissage, il appuya sur l'écran pour réenregistrer le message.

Chat Noir - « Ladybug je... Je ne sais pas comment t'expliquer ce qui se passe sans trop t'en dire sur mon identité secrète mais... Merde... »

Il effaça encore le message, et se propulsa à nouveau en l'air pour rentrer à l'étage d'un immeuble en chantier. Maintenant posté dans un endroit désert, il écarta légèrement une bâche extérieure donnant sur la rue, et observa la voiture. Elle venait de se garer et Marinette en sortit avec l'homme en direction du commissariat. Il amena une dernière fois son bâton à sa bouche et dit :

Chat Noir - « Pardonne moi ma lady... »

Il envoya enfin le message, rangea son bâton, et murmura :

Chat Noir - « Détransformation. »

Plagg réapparût, étourdi.

Plagg - « Oh bon sang... Que s'est-il passé cette fois ci Adrien ? » Dit-il la main sur la tête, souffrant de migraine.

Adrien - « C'est Marinette. La police viennent de l'emmener. »

Plagg - « Que... Quoi ? Mais pourquoi ? »

Adrien - « Je pense qu'ils nous ont vu ensemble... » Dit-il sans réussir à cacher sa colère.

Plagg - « Oh, catastrophe... » Dit-il à voix basse.

Pendant que Plagg se désolait de la situation, Adrien partait dans la direction opposée.

Plagg - « Adrien ? »

Il revint vers lui dès qu'il le vit s'éloigner.

Plagg - « Adrien qu'est ce que tu fais ? »

Adrien - « Je vais m'assurer qu'elle va bien Plagg, c'est tout. »

Plagg - « Oh misère... » Dit-il avant de rentrer dans sa veste sans discuter davantage.

Adrien revint au sol à l'aide des échafaudages situés de l'autre coté du bâtiment, et se dirigea vers le poste de police en ignorant complètement les quelques passants qui l'avaient vu en descendre. Obnubilé par son nouvel objectif, il ne put voir que, guidé par la colère, la peur, ou l'amertume, un papillon noir volait dans le même vent que lui.

Cœurs AveuglesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant