Chapitre 10

83 7 0
                                    

L'homme rentra dans la pièce, seul, un téléphone à l'oreille. Il s'assit, le siège grinça, et un bras tomba sur le bureau pour tenir son visage pâle. L'ombre de la fenêtre barrée se dessinait sur une pile de dossiers. La lumière du soleil la faisait briller, et le vent en faisait rouler la poussière.

- « Monsieur ? » Dit-il.

- « Oui ? » Répondit Eric Gard à l'autre bout du fil.

Ses paupières tombèrent.

- « Du... Dupain-Cheng... M'a surpris... »

Il y eu un silence complet, un calme infini.

Commissaire - « ... Quoi ? »

Ce dernier se poursuivit, accompagné seulement du doux son de l'air naviguant dans la salle.

Commissaire - « Tu te fous de moi Alcide ? »

Alcide - « Je suis navré chef... »

Commissaire - « Nom de Dieu mais que s'est-il passé ? »

Alcide - « Je ne sais pas je... C'est insensé... Cela n'aurait jamais du arrivé je... »

Commissaire - « Annule tout, tout de suite. »

Alcide - « Mais monsieur je... Je l'ai emmené au poste... » Dit l'enquêteur, sans redouter même une fraction de la colère que cela allait provoquer.

Commissaire - « Tu as quoi !!? » Hurla t-il.

Alcide éloigna sa tempe de l'appareil comme pour éviter un coup, et l'expression de son visage commença à lentement se décomposer.

Commissaire - « Libère là immédiatement imbécile ! »

Alcide - « Monsieur... »

Avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit d'autre, le commissaire raccrocha et, dans la pièce, un énième silence vint rejoindre le parfum de l'air et la chaleur du soleil. Il se leva, se dirigea vers la sortie et, soudain, un papillon noir vint se loger dans le téléphone qu'il tenait encore fermement dans sa main. Autour de lui, il vit les papiers, les meubles et les mûrs tout entier entrer dans un tourbillon destructeur. Pendant qu'il regardait impuissant son environnement disparaître petit à petit pour ne rien laisser d'autre derrière lui que l'obscurité absolue, sa rage envahit tout son corps d'une intense souffrance. Il appelait à l'aide mais, ses cris se perdirent dans une résonance sans fin.

Alors qu'il se tordait de douleur, la vision d'une lumière s'approchant lui redonna un infime espoir. Pas à pas, une silhouette naquit du vide accompagnée par un torrent de papillons brillants. Son nouvel interlocuteur joignit ses deux mains sur sa canne, et lui adressa un sourire.

Le Papillon - « Bonjour Alcide... Je suis le Papillon... »

Avec la lucidité qui lui restait en cet endroit, il lui répondit :

Alcide - « Qu'est ce que vous me voulez ? »

Le Papillon - « Je veux simplement te délivrer de la douleur que tu subis. »

Alcide le regardait avec un air plus qu'incertain.

Le Papillon - « Accepte mon aide, et tu auras l'opportunité de mettre un terme à ta mission. »

Alcide - « Comment est-ce que... » Grimaçant de douleur. « Vous comptez m'aider ? »

Le Papillon - « C'est très simple... »

Avant de répondre, il commença une marche en cercle autour de lui.

Le Papillon - « L'akuma que je t'ai envoyé ne ressemble à aucun autre... Le pouvoir qu'il te conférera ne sera pas perceptible par de simples yeux... Donc, si tu restes discret, je doute que Ladybug et Chat Noir ne puissent t'arrêter. »

Cœurs AveuglesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant