Chapitre 5 : Stay with me

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Pdv Katsuki :

Cela fait maintenant un long mois que je suis à la clinique. Je ne suis pas sorti le premier week-end, comme c'est uniquement à partir de la deuxième semaine qu'on a le droit de partir en permission. Je suis alors allé boire un verre avec Jocelyn pour passer le temps et respirer l'air frais. Nous nous sommes baladés à un parc pas loin puis le dimanche soir, les patients sont revenus. Les week-end suivants, j'ai profité de ma famille à Brest. Je m'entendais aussi assez bien avec la psychologue avec qui j'ai beaucoup avancé sur mes problématiques. J'ai aussi été aidé par Kirishima évidemment même si ça reste différent. Peut-être d'ailleurs que c'est parce que c'est différent que c'est aussi précieux à mes yeux.

Ensemble, on déconne, on danse comme des cons, on rit pour un rien. Sans lui, je ne sais pas ce que je ferais.

Maintenant tous deux plongés dans notre livre, je me rend compte qu'Eijiro ne m'a jamais dit la raison de son hospitalisation. Il n'est pas du genre à se confier ni à s'étendre sur ses problèmes. Je me racle la gorge prenant mon courage à deux mains sachant que c'est un sujet sensible.

- Pourquoi est-ce que tu es hospitalisé en fait ?

Les yeux toujours portés sur son livre, il répond.

- Parce que je n'arrivais plus à gérer mes alters.

- Tes quoi ?

- Mes alters. En fait, à cause de certains de mes traumatismes, je n'ai pas pu me forger une personnalité normalement. Mon esprit s'est divisé en différentes PE dites « alters ». Et de temps à autre je les ressens voir elles prennent le contrôle sur ma PAN, sois moi, Eijiro. J'ai le trouble dissociatif de l'identité. Il est différent pour chaque type de personne qui l'ont mais pour moi ça fonctionne comme ça. À ne pas confondre avec être schizophrène.

Je m'appuie sur mon coude pour mieux voir son visage. Il semble serein, en accord avec lui-même.

- Ça ne doit pas être facile mais ça reste assez fascinant. Est-ce que j'ai déjà rencontré certaines de tes PE ?

- Non, pas pour le moment, sourit-il. Mais peut-être que si elles se sentent assez en confiance avec toi tu les verra. Et dans le pire des cas, tu les rencontreras si une émotion négative prend le dessus, incitant une PE à venir.

- J'espère que ça n'arrivera pas.

Il se tourne vers moi en souriant.

- Il y a très peut de chances, ça fait maintenant un mois et demi que je suis ici, j'arrive beaucoup mieux à contrôler mes alters. Il y a des chances qu'avant ma majorité je me réunifie et je sois simplement moi, Eijiro Kirishima.

- Dit tête d'ortie ajoutais-je.

- Oui, tu as raison, rit-il. Tu es plus détendu qu'avant je trouve, tu es moins agressif.

- Peut-être...

Je me reconcentre sur mon livre. Effectivement, je suis moins agressif, moins sur les nerfs. Ne plus avoir la menace de me faire tabasser tous les jours m'apaise et puis, étrangement, dès que je me sens énervé ou dépassé, je plonge mon regard dans les yeux de feu de Kirishima et ça me calme. Je suis toujours un peu une brute avec les autres mais pas avec Eiji. Quand je fais des crises d'angoisse, il me tient la main pour que je la serre. Et quand il fait des cauchemars je lui caresse les cheveux pour qu'il s'endorme. Je ne sais pas vraiment ce que nous sommes mais pour le moment rester dans le flou me convient.

La petite Eri est partie dans une famille d'accueil adorable au Nord du Japon et elle appelle le service régulièrement. Ochako et Tsuyu se sont mises ensemble et sont sorties de leur depression. Denki et Kyoka sont guéris et quittent la clinique la semaine prochaine. Bientôt ce sera mon tour car ma mère à fait le nécessaire pour que mes harceleurs soient virés de mon lycée mais demain, c'est Eiji qui part définitivement. Il rentre chez lui. Il doit être vingt-et-une heure quand je me rends compte de cette évidence. Il est temps que je lui dise adieu. Il part habiter en Nouvelle-Calédonie, à des heures de vole de chez moi et je sais que je ne suis pas fait pour les relations à distance. Je sais aussi que nous ne sommes pas vraiment en couple mais je sens que si nous n'étions pas séparé par plusieurs kilomètres ce serait l'homme de ma vie. Je me relève de mon lit et m'assoie au bord du sien. Il lève ses yeux de volcans sur moi et je sens mon cœur s'accélérer.

- Eijiro, je voulais que tu saches que tu as énormément de valeur à... à mes yeux.

Je murmure pour moi-même :

- Bordel j'ai pas l'habitude de m'ouvrir...

- Chuuuut. Tu me diras tout quand on se reverra.

- Et si on ne se voit plus jamais ? Dis-je avec empressement

-Je te passe mon numéro de téléphone, ne dramatise pas, dit-il en s'esclaffant. Et puis, je ne pars que pour quelques années.

Je fais semblant de bouder en lui tournant le dos mais il me remet face à lui en tournant mes hanches. Il se penche pour me prendre dans ses bras. Il enfouit sa tête dans mon cou pendant que mes mains serrent sa taille fine.

- Bonne nuit Eiji.

- Bonne nuit Katsu.

On s'écarte et je saisis mon visage entre ses doigts. S'embrassant lèvre contre lèvre, peau contre peau, dans un instant de plénitude, le blond et le rouge se confondent pour ne former qu'un dans ce dernier instant de complicité. Une larme coule sur la joue d'Eijiro, elle marque le commencement d'un nouveau chapitre.

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NDA:
Voici la fin un peu en suspend de cette nouvelle ! Je vous laisse imaginer la fin qui vous convient. Je vous aime,
Zoubi zoubi,
Éjil 💜

We fell in love in October... | KiribakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant