Le Harem de Sar Ka Ha

• Les Nouvelles Existences

Six semaines plus tard

Les Grands Seigneurs étaient morts, avec en tête le plus redouté de tous: Sar Ka Ha.
La coupable avait très vite été révélée: la favorite et mère des enfants de ce dernier, Emeraude. Mais désormais, plus personne n'était là pour la punir, bien au contraire. Cette femme avait libéré les gardes, le personnel du château et les filles du harem, de la cruauté de cet homme. Elle les avait sauvés. Toutes et tous. Qui lui aurait reproché cet assassinat? Quant aux autres seigneurs, vouloir rendre justice aurait signifié punir également les gardes qui avaient participé malgré eux, et personne ne le souhaitait. De toute manière, ces grands seigneurs venus de loins n'étaient personnes pour les gens de la forteresse. Personne ne les a pleuré. Personne.

Nejanne était l'une des plus ancienne personne résidant dans le château. L'une des seules à avoir survécu au temps. Tout le monde la respectait, pour ce qu'elle avait vécu, pour qui elle était, et maintenant pour ce qu'elle avait fait. Elle avait sauvé sa fille. Cette fille qui était maintenant l'héritière.

Le premier ordre de Nejanne fut que plus jamais personne ne la nomme Emeraude, et que tout le monde connaisse son véritable nom.
Le second, fut de brûler les cadavres, pour qu'aucune trace d'eux ne restent, pour que leurs corps n'aient le droit à aucune sépulture sur laquelle se recueillir, aucun ne la méritait.

Nejanne proclama Jen comme Grande Seigneuresse, et tout le monde dans la forteresse du lui prêter allégeance, du garde le plus gradé à la femme de ménage la plus oubliée. Elle voulait que tous promettent, et qu'aucun n'oublie. Également, si elle affirma que désormais tout le monde serait justement traité et aurait le droit à un procès équitable avant toute punition, elle proclama également que la moindre trahison envers sa fille serait si sévèrement punie que le souvenir de Sar Ka Ha lui même tremblerait devant les atrocités que subirait le traître.

Les gardes n'avaient plus le droit de violer a leur guise les servantes. Mais il leur était désormais autorisé de se marier, et de garder ou faire venir leurs familles près d'eux. Les viols, tout comme la trahison, seraient sévèrement punis.

Les filles du harem furent libérées et autorisées à partir, ou bien à rester pour travailler de manière correcte et juste à la forteresse.
Il y eu une vague de suicide parmi elles, à l'annonce de la mort de Sar Ka Ha. Seules les plus récemment arrivées, et possédant encore la rage de vivre, se sentirent heureuses et libérées par cette nouvelle. Certaines partirent, d'autres qui n'avaient nul part où aller restèrent.

Nejanne promis à tous que désormais le règne de la terreur était terminé. Que la justice et la paix seraient les deux piliers de cette nouvelle ère, sous l'autorité de Jen.
Nej n'avait aucune ambition pour elle même, et au fond, elle se fichait bien que les gens de cette forteresse soient heureux. Mais elle voulait que sa fille possède ce qui lui revenait de droit. Cette forteresse était à elle, ainsi que tous les sujets qui y vivaient. Et elle ne voulait pas qu'elle devienne un petit monstre tyrannique. Sa fille était une chance pour le peuple, et une chance pour elle même de savoir qu'elle avait finalement peut être fait quelque chose de bien dans sa vie, que son existence n'avait pas été inutile: elle avait mis au monde une enfant qui serait juste et forte, puissante et généreuse. La mort de Sar Ka Ha aurait pu la faire s'effondrer, parce que même si elle le détestait plus que tout au monde, il était le centre de sa vie depuis plus d'une décennie, alors qu'était elle désormais si elle n'était plus quelque chose pour lui? Nejanne avait refusé de s'écrouler. Elle était désormais une mère qui protégeait ses enfants. La mère qu'elle avait trop longtemps oublié d'être... C'était sa raison d'exister maintenant.