20. Visites tumultueuses.

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— Debout spiderman, résonne une voix dans ma tête.

Je grogne en sentant que je me fais extirper de mon rêve. Je réajuste bien ma couverture et essaie de me rendormir.

— Le grand patron a demandé une réunion, proclame la même voix.

Un autre grognement sort de ma gorge et je plonge un peu plus dans mon oreiller.

— Ce n'est pas censé concerner que vous ? je demande d'une voix endormie.

— Beh, tu fais partie des nôtres maintenant, spidy, répond-t-il comme si c'était logique. Tu es dans la même merde que nous.

— Allez, debout ou je vais chercher un verre d'eau, me menace-t-il.

— Encore deux petites minutes et j'arrive, lui dis-je les yeux encore fermés.

Il ne répond pas, mais je l'entends bouger. Morphée me rappelle à lui et je suis à deux doigts de le rejoindre, quand tout à coup, je sens un liquide glacer mon corps.

J'ouvre immédiatement mes yeux avec une plainte auditive. Je me relève et observe mon pyjama ainsi que mes cheveux trempés.

— MIN-HO ! m'écrié-je.

— Tu vois, t'es debout en deux secondes.

Son sourire me nargue, mais Matteo qui passait devant ma chambre s'arrête.

— Je ne veux pas savoir ce qu'il se passe, mais vous êtes attendu dans le salon dans quinze minutes. Pas une de plus.

Il repart et Min-Ho en profite pour s'échapper. Je soupire et part immédiatement vers la douche. Sous l'eau chaude, je réfléchis à quoi ressemblera ma vie si nous réussissons. Je retournerais sûrement à Paris et retrouverais Romane. Ma meilleure amie me manque. Elle est la seule personne qui ne m'a jamais laissé tomber.

Après m'être séchée, j'enfile un jeans et un tee-shirt qu'Alba a achetés pour moi. Je me dépêche de sortir de ma chambre, espérant ne pas être en retard pour la réunion. Je fronce les sourcils en entendant une voix que je ne reconnais pas comme celle d'un membre du groupe.

Depuis que l'on est ici, aucun homme du cartel n'est venu, plus de la moitié ne savent même pas où nous sommes. Ils sont tous dispersés pour leurrer nos ennemis, ça nous fait gagner du temps pour concocter un plan.

— Je suis heureux de pouvoir vous aider, résonne cette nouvelle voix masculine. J'espère que ma maison ne vous parait pas trop petite.

Je m'arrête brusquement en entendant cette voix grinçante : je la connais, mais d'où ? J'entre dans le salon et observe cet homme sans voir son visage, il n'est pas très grand et a une calvitie. Elias a l'air de s'ennuyer à mourir et boit machinalement son verre, Alba semble paniquée, tandis que Min-Ho me sourit malicieusement. Je ne comprends pas et alors que Matteo sort d'une autre pièce, il me sourit comme pour m'encourager.

Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

— Tu dois connaître Pandora n'est-ce pas ? demande Min-Ho en me désignant de la tête.

Elias esquisse un mince sourire et l'homme se tourne très lentement vers moi. Ma respiration se coupe en le reconnaissant enfin.

Commissaire Palires.

L'homme qui m'a accueillie au commissariat quand j'ai essayé de fuir le cartel. Cet homme qui ne voulait pas m'écouter quand je lui disais que je m'étais fait kidnapper. Il m'a traitée comme une criminelle alors que j'avais besoin d'aide.

Ce même homme qui est finalement un allié du cartel. Je lance un regard à Elias en espérant qu'il me dise que tout ça n'est qu'une énorme blague, mais son sourire me dit le contraire.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant