| 1 | : Trouble

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ROSA



Le froid et l'inconfort me gagnant à mesure que les secondes défilent, je me retourne de plus en plus dans mon lit, incapable de fermer l'œil depuis plus de quatre heures. Ma tête me lance et mes oreilles sifflent, je ne sais même plus depuis combien de temps cette torture continue de perdurer. Je me lève en sursaut et haletante, mon cœur bat à mille à l'heure et il me faut au moins trois bonne minutes pour me calmer. Mon regard dévie sur l'alarme posée sur ma commode et j'y lis l'heure.

3 heures 39 minutes.

Ma tête me lance et je me lève en tanguant. Mes pas sont lents lorsque je me dirige vers ma salle de bain, j'ai l'impression que ma tête va exploser et qu'elle pèse plus d'une tonne. J'ouvre la porte et m'engouffre dans la pièce, mon miroir me nargue et fatalement, mon regard dévie sur mon reflet.

Mon reflet que je déteste plus que tout.

Mes yeux sont creux et cernés, mon visage est fade et amaigri, mes cheveux sont sec et mes lèvres sont bleutées. Mes clavicules sont encore plus visible qu'il y'a trois semaines et ce constat m'afflige autant qu'il me révulse. J'arrête cette torture psychologique en détournant mon regard du miroir. J'ouvre le placard au-dessus du lavabo et y attrape une plaquette de comprimé contre le mal de tête. Je le referme et me dirige avec nonchalance vers mon lit avec un verre d'eau. Je me pose sur le matelas recouvert d'une couette grise et avale deux comprimés en dévalant le verre d'eau. Je commence à voir flou et ma respiration se fait sifflotante. Ma tête retombe lourdement sur mon oreiller et je soupire.

Faites que ce ne soit qu'un mauvais rêve.



*

Je n'aimes pas ce que je vois quand je fais face au miroir et je penses que le constat restera toujours le même. Habillée d'un t-shirt noir sur un jean blanc, j'enfile mon gros sweat à capuche noir et ma paire de docs materns en cuir noir. Je sors de mon appartement en fermant la porte à clé et attrape mon casque calé contre le rétroviseur de ma Northon Superlight SS. Je l'enfonce sur mon crâne et grimpe sur mon bébé en insérant la clé dans le contact. Je démarre en trombe et me dirige vers le sixty hours, un bar se trouvant dans les cartiers fréquentés par les gens les plus dangereux des organisations criminelles entre l'Italie et le Mexique mais je ne crains pas grand-chose.

Roulant à vive allure et laissant l'adrénaline s'écouler dans mes veines, mes cheveux me bloquent la vue par moment en se balançant sur mon visage au grès du vent et de par la vitesse à laquelle je roule. Le vent frais du mois d'octobre me fait frissonner et ici à Tecate, les températures sont parfois frigorifiantes. Cependant, l'adrénaline coulant dans mes veines me fait oublier toute cette fraîcheur et me procure un sentiment de liberté et de paix dont je ne me lasserais jamais.

Mon moteur vrombit, ronronne, caresse mon âme de part sa seule capacité à me faire vibrer et à me rendre vivante. Mes mains se resserre sur le guidon et j'accélère encore plus alors que le vent me percute de pleins fouet. En voyant le panneau vert grésillant du sixty hours, je commence à ralentir et freine totalement lorsque je me trouve à quelques mètres du bar. Lorsque je me suis réveillé ce matin, mon mal de tête s'était estompé même si j'avais toujours un peu le vertige. Je n'ai rien fait d'autres à part bricoler sur ma moto et fait chier Carina par téléphone. Mon amie depuis toujours.

Je finis par descendre de ma moto et prend mon téléphone dans ma poche arrière et vois l'heure affiché sur l'écran avec monotonie. Je constate qu'il est bel et bien 21 heures trente. Et que mon service vient tout juste de débuter. Je retire mon casque et secoue mes longs cheveux bruns en rangeant mon téléphone dans ma poche arrière. J'avance vers l'intérieur du bar par la porte réservée aux personnels et y pénètre en me dirigeant vers le comptoir. La musique du bar est assourdissante et l'ambiance qui y est règne est la même que d'habitude : une odeur de transpiration mêlée à des corps dégoulinant de phéromones. Je me penche au dessus du comptoir et attrape un tablier en balançant mon sweat à l'arrière étant donné qu'à l'intérieur, il fait une chaleur de cagnard. J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute à l'aide de l'élastique au

𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐒 𝐎𝐅 𝐑𝐄𝐃𝐄𝐌𝐏𝐓𝐈𝐎𝐍 [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant