The Only Easy Day (sous contrat d'édition aux ÉDITIONS ADDICTIVES)

Chapitre 2 🦅

Lucas resta immobile, excessivement droit dans ses bottes. Devant lui, se trouvait une petite pièce assez austère et minimaliste. Hormis un grand bureau imposant, deux chaises et un petit fauteuil dans le coin, rien d'autre ne fournissait la pièce. Ses murs blancs lui conféraient également un côté assez impersonnel, comme si elle n'était destinée à personne en particulier. Les quelques éléments de personnalisation résidaient dans les cadres éparses placardés aux murs. Des photos de militaires que je ne connaissais pas, un diplôme de l'Académie Navale des États-Unis et plusieurs médailles.

Je ne perdis pas plus de temps à admirer de plus près mes trouvailles car Lucas, apparemment sorti de sa phase épouvantail, referma la porte derrière nous. Je redirigeais alors mon attention vers l'autre personne présente dans la pièce, que j'avais inconsciemment (ou non) pris la peine d'ignorer.

Un homme était assis derrière le bureau, les bras croisés sur sa large poitrine, appuyé contre le dossier de sa chaise. Il me fixait de ses yeux verts, qui s'associaient tellement bien au kaki de son uniforme. Je notais une certaine différence par rapport aux tenues classiques de l'US Army dans les couleurs. Sa veste était également à manches courtes, dévoilant ses avant-bras musclés. L'inscription US Navy figurait sur son pectoral gauche mais je ne me souvenais pas avoir déjà vu des tenues similaires pour la Navy. Contrairement à Lucas, il n'avait pas le crâne rasé mais une tignasse de cheveux bruns bien coiffés. Sa mâchoire carrée, habillée d'une légère barbe, était serrée et tout son visage et sa posture irradiait l'autorité. Mais plus qu'autre chose, je ne pus m'empêcher de m'avouer qu'il était incroyablement beau. Son air féroce lui donnant un côté puissant. Il ne devait même pas avoir la trentaine pourtant.

Je m'étais plus imaginée un homme dans la cinquantaine, strict et ennuyant. Et non pas un digne descendant de Arès, le dieu de la guerre. Parce qu'il ne faisait aucun doute que vu son grade et son âge, il ne devait pas jouer à cache-cache sur le terrain.

Lors de ma contemplation, personne n'avait parlé. Ni Lucas ni lui n'avait ouvert la bouche. Je fis de mon mieux pour garder un visage neutre et ne pas me mettre à rougir... ou à baver. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans aucun mouvement, sans le moindre bruit, tandis qu'il me fixait avec attention. Comme s'il attendait que je craque et que je commence à parler. Bizarrement, je n'en avais aucune envie.

Après plusieurs minutes, il décroisa ses bras et se leva dans un mouvement fluide pour contourner son bureau. Il s'arrêta à seulement quelques pas de moi, me forçant à lever les yeux pour pouvoir soutenir son regard. Ma petite taille se trouvait bien mal en point face à lui. Je n'avais pas de mètre sur moi mais il devait bien avoir une bonne tête en plus, mesurant dans les un mètre quatre vingt dix au moins. Maudits soit les grands... Ou mes parents de m'avoir fait si petite!

Je me détendis légèrement quand il parla enfin.

— Vous devez être Carissa Jones, c'est bien ça? La dernière recrue à devoir arriver.

Sa voix à la fois suave et froide me prit par surprise. Aucune trace de bonne humeur ou de bienveillance comme Lucas, ce qui m'hérissa les poils.

— Et vous devez être le Commandant Thomson, qui terrifie tout le monde? répliquais-je en essayant de contrôler le ton de ma voix pour qu'elle ne sorte pas tremblante. Parce que, malgré tous mes efforts, sa présence si proche me déstabilisait.

Il haussa brièvement les sourcils devant ma réponse et jeta un bref coup d'oeil à Lucas, qui se concentrait fortement pour observer le mur blanc en face de lui.

— Je vois que ma réputation me précède apparemment... répondit-il avec, il me semblait, un soupçon de fierté dans la voix.

— Tellement que je me demandais si je devais me préparer à affronter Sauron ou Voldemort, rétorquais-je avant de me frapper mentalement en voyant son regard noir.