Bakukirideku - Révélation

PROLOGUE -

Haut comme trois pommes, un petit bambin descend bien trop précipitamment l'escalier central et manque de trébucher.
Habillé d'un petit body vert pâle, ses petites chaussettes épaisses aux dessins grenouilles le fait glisser, ce qui ne l'arrange pas étant donné sa maladresse.

Un petit souffle s'échappe de sa bouche, ses bouilles joufflues tachés de rousseurs sont présents et ornent joliment son visage brillant d'énergie.
Quelques bouclettes viennent entraver sa vision qui bientôt seront coupées et laisseront les reflets verts fondre dans sa masse brunâtre.

À l'extérieur, la chaleur de l'été à laisser place à la douceur de l'automne et bien qu'il ne fasse pas excessivement froid, la température à baissé.
Sa race ne craint pourtant pas, mais sa nature d'oméga fait qu'il a les petits petons gelés et qu'il demande souvent ses petits renforcements.

Et puis, ce sont ces chaussettes préférées.

À présent qu'il est manqué de tomber après avoir franchi la dernière marche, le petit hybride court jusqu'à sa mère qui feuillette un documentaire animalier.

– Maman ! Maman ! Pousse l'enfant arrivant à sa hauteur.

Il dépose ses petites mains sur les genoux de celle-ci, puis se hisse suffisamment fort pour grimper sur le canapé.
Son visage est un appui de force et après quelque seconde étant à présent sur les genoux, il se laisse tomber sur sa poitrine tout en soupirant.

– Qui a-t-il mon petit cœur ? Susurre inko tout en dégageant ses bouclettes rebelles.

– Je peux aller au parc avec mes copains ? Dit-il entre deux soupirs, le cœur battant la chamade.

Elle dévie son regard de celui de son fils impatient et jette un œil à sa montre.

– Il est bientôt l'heure du goûter, c'est tard tu trouves pas ?

Le garçonnet baisse partiellement les yeux, laissant un petit silence plané pour chercher l'argument qui va tout changer.
Et comme d'habitude, sa mère prend le temps d'attendre afin de laisser le temps qu'il faut pour lui de s'exprimer.
Il prend une brève inspiration puis...

– Ils m'ont dit tout à l'heure qu'ils y seraient avec des gros châteaux de feuilles ! S'il te plaiiiiit, après ils vont en école de vacances..

Exclusivement pour les alphas, malheureusement.

La ville où ils habitent ne souhaite pas mélanger les alphas et les omégas, seulement les bêta sont autorisées à aller dans les deux secteurs.
Ça embête beaucoup les mères de familles d'ailleurs, la discrimination les horripilent et parfois, Mitsuki, la mère d'un de ses meilleurs amis a du mal à contenir sa colère.
Car Izuku est très souvent embêté, pour n'importe quelle raison d'ailleurs, les diverses bobos témoignent la violence de certains.

Heureusement tout de même qu'il ne part qu'une semaine, et que celle d'Izuku sont deux semaines après, ils n'aiment pas être éloignés loin de l'autre aussi longtemps.

– Aller, ch'teuplait.. Supplie le bouclé, faisant son visage qui séduit tant sa mère.

Elle plisse les yeux, et lui accentue son regard mielleux, tel le chat potté qui en détient le secret, et sans qu'elle le veuille, son cœur a pris la décision

– Bon pas longtemps d'accord ! S'il fait trop froid, on rentre d'accord !

Le petit garçon saute de joie manquant de tomber en arrière, heureusement les réflexes d'inko sont toujours présents.
Cette fois, comme à chaque sortie hors école, elle n'a pas besoin de le presser, il choisit des vêtements bien chauds puis, après s'être vêtu, ils partent en direction du parc.
Malgré que ses pieds se précipitent trop, il arrive à destination et court jusqu'à ses deux meilleurs amis, qui font un château de sable.

Le premier le gronde après avoir vu le bobo sur son coude, lui indiquant de faire attention la prochaine fois qu'il passera la porte, ses yeux carmin n'ont rien loupé.
Pendant que le second lui ébouriffe les cheveux, racontant son nouveau jouet tout en souriant de ses dents pointues.

Ainsi l'après midi fut terminé, le goûter manger évidemment, elle a été lourde d'activités.
En premier temps, ils ont fait des châteaux de sable, puis du toboggan mais le rappelle à la nourriture a été nécessaire.
Ensuite ils ont repris doucement en faisant un concours d'escargot avec ceux qui rester de la nuit humide de la veille.

Puis, ont découvert un tas de feuilles, qu'ils ont simplement ramené dans un seul et même endroit afin de faire le meilleur saut de leur vie.
Ils avaient tout calculé, le muret pour sauter, l'accès pour y parvenir est toutes les feuilles mortes trouvées à terre, facilitant au passage le travail des ouvriers pour le lendemain.

Le premier à sauter a été le blondinet, étant le plus courageux, il avait foncé dans le tas et avait rigolé de bon train, encourageant les autres.
La soirée s'est terminée comme ça, le soleil se couchant pendant que les trois bambins étaient allongés contre le sol, expliquant chacun leur petite journée précédente.
Les mères de familles ne tardent pas à les retrouver, ayant entendu le silence à la place des cris, le bouclé décide de se lever, faisant comme ses amis.

Mais sa maladresse le rattrape, et il glisse sur quelque chose de rond qui le fait tomber le cul par terre.
Le choc et la douleur, tout cela lui passe au-dessus de la tête, son regard ancré sur les petits glands originaux devant ses iris émeraude.
Il a tout juste le temps de l'attraper avant d'atterrir contre le corps de sa maman qui lui demande s'il va bien.

Il ne veut pas être dans ses bras, l'objet qu'il tient dans ses petites mains est précieux et il veut montrer à ses deux amis, chouinant pour descendre.

Entre ses petites mains rougies d'effort et de froideur, Izuku montre son trophée aux yeux des deux autres, qui sourit.

– C'est drôle, on dirait nous. Souffle le brun, pétillant de curiosité.

– Y'a même différente taille, venez on essaye d'en prendre un chacun ? Grogne le blondinet fier de son idée.

Ensemble, chacun saisit le bout qui le représente le plus puis tire afin de casser l'union de ce gland.
Il était en trois parties, un petit, un grand est bien costaud et un rond d'une ténacité curieuse.
Quand le fruit fut cassé, les trois brandissaient leurs bras en l'air en souriant.

Prêt à affronter le monde terrifiant de la différence et de toutes les péripéties qu'elle offre