CHAPITRE 1

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J'adorerai passer sur les traces de tes cendres, pour admirer ce geste si anodin et répétitif que tu fais dans chaque lieux où tu passes.

Mercredi matin, 10h37.

C'était une de ces matinées plaisante du mois de Février, celles où le vent était froid et rougissait le bout des doigts mais où le soleil nous faisait le plaisir de se joindre à notre routine, cette agréable matinée qu'on passe autour d'un café ou d'un thé, casque aux oreilles, en route pour les cours ou pour se poser et réviser. C'était le cas de Théodore, il aimait ces matins où personne ne mettait un pied dans la rue, où son café préféré de la ville était quasiment vide, seulement le barista et un serveur en train de nettoyer leur établissement et de discuter chaleureusement.

Théodore appréciait doucement cette solitude que février lui accordait de bon matin, il était assit dehors un thé vert de Russie sur sa petite table, son préféré de tout les thés qu'il eu l'occasion de goûter dans sa jeunesse. Un livre l'accompagnait, en fait il lisait toujours, si il n'avait pas un bouquin sur lui ça aurait été étonnant, son livre du moment s'intitulait : Le sac et la cendre de Henry Troyat.

Il était plongé dans cette lecture depuis déjà 30 minutes, quand en prenant une gorgée de son thé bien chaud il remarqua un cendrier sur sa table, il y avait un mégot, celui d'une Winston de ce qu'il pouvait lire sur le peu de partie blanche qu'il restait. Il se rappela que c'était  la marque de cigarette actuelle de l'une de ses amis proches ce qui le fit rigoler, c'était peut-être elle qui était passée un peu avant lui ? Mais son sourire se dissipa en une moue intriguée, l'intérieur du cendrier était marqué. C'était une barre verticale suivit de 2 points, une manière originale de signer sa présence, mais cela le fit sourire doucement, lui au moins aurait eu l'occasion de remarquer le geste éphémère de son prédécesseur à cette place.

Après avoir fini son thé, il déposa la monnaie sur le comptoir que le serveur prit, ils se dirent au revoir de manière silencieuse. Avec le temps ils se comprenaient. Théodore parti, après tout il devait rentrer, il avait quelques cours à réviser. Il est en 2 ème année de license en histoire de l'art et archéologie, pour plus tard travailler dans un musée. Il a toujours été passionné, en particulier, par la mythologie. Ce qui le poussa à faire de telles études.

Marchant à vive allure sur le béton, les flaques d'eau de la pluie d'hier s'agitèrent sous ses mouvements, il rentra de manière superflu dans quelqu'un, une femme qui avait le nez plongée dans une lecture elle aussi, des cheveux bouclés, une belle allure, il se retourna pour s'excuser :

- Excusez-moi, j'espère ne pas vous avoir fait mal, au revoir. Dit-il avant de partir entendant quelques mots qui formait la phrase « pas de soucis ».

Et il continua son chemin, la femme elle de son côté ferma son livre après avoir marqué la dernière page et rentra dans l'établissement en face d'elle, de l'autre côté de la route.

Ce petit établissement était un atelier d'art, il était collé à la maison du propriétaire, c'était chaleureux, un effet boisé avec une grande baie vitrée pour afficher les dernières oeuvres à vendre. On rentrait par une porte en bois qui était sur le côté droit, en ouvrant celle-ci on était accompagné du bruit d'une petite cloche et d'une odeur de tabac froid mélangé à du chocolat. Il y avait un guichet derrière lequel on pouvait observer un rideau rouge qui menait à la maison de l'artiste, on pouvait contourner le guichet pour y accéder. Le studio était rempli d'étagères, de meuble bas, de petites tours qui tournaient sur elles-même qui dévoilaient des cartes postales de la ville illustrées par le vendeur. Il y avait de la lumière partout car la baie vitrée faisait face à la route, les passant observaient souvent les oeuvres mais aussi l'artiste.

Artiste qui peignait souvent dans sa boutique, il y avait toujours plusieurs chevalets avec des tableaux en cours de finitions quand on entrait en ce lieu.

- Hermy ! cria un jeune homme ayant la vingtaine en sortant de derrière le guichet, venant tout juste de vérifier sa caisse.

- Harry, bonjour j'espère que tu vas bien, j'en suis certaine au vue de ce beau sourire que t'affiches.

Le brun vint prendre la jeune femme dans ses bras en riant.

- Je viens de conclure la vente de mon plus gros tableau Hermione, ça ne peut que aller, j'allais repartir fumer tu m'accompagnes ?
- Ai-je même le choix ? demanda-t-elle. Harry lui fit ce regard voulant dire : non, alors elle le suivit dehors en rigolant.

Il s'alluma une de ces Winston, sa marque fétiche depuis des années, observant l'extérieur, il aimait ces matinées calme de février.

- Je me suis fait bousculer par un beau roux il n'y a même pas 10 minutes.
- Je savais que tu aimais Ron mais pas au point de faire des personnes rousse ton type... sinon tu va sortir avec toute la famille Weasley Hermy.
- Harry ! Il n'est pas roux comme Ron, c'est un roux plutôt automne, tu sais le orange que t'aime beaucoup.
- Je vois et bien j'espère le croiser un jour.
- Il était très poli d'ailleurs et très bien habillé.
- Si tu me dis que t'es tombé sous son charme Hermione... Ron n'a pas attendu 6 ans pour être enfin avec toi pour que tu tombes dans les bras d'un bel inconnu.

Ils rirent en coeur avant que Harry ne termine sa cigarette, qu'il éteignit comme à son habitude avec ce même geste. Une barre verticale et 2 points. Peut-être que quelqu'un remarquera un jour ce geste ?

LA CIGARETTE DU BRUN Où les histoires vivent. Découvrez maintenant