- Chapitre 13 -

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« La police dispose d'un certain nombre de trucs pour arriver à ses fins, trucs dont le principal est la brutalité pure et simple. »



Les bicyclettes continuèrent leur route puis s'arrêtèrent brutalement. Leurs rires se turent au même instant que leurs roues crissaient sur le bitume.


En face d'elles, un triste spectacle se présenta aux adolescentes : elles virent la maison de Fezco et d'Ashtray, criblée de balles, les portes et les vitres en morceaux. Les entrées étaient également ornées de nombreux cordons de sécurités jaunes appartenant à la police, tentant vainement de sceller ce qui avait préalablement été détruit.


Les deux vélos tombèrent au sol dans un fracas. Les deux jeunes filles se regardèrent, broyées par l'angoisse. Des pensées similaires les traversèrent, pour l'une comme pour l'autre : qu'était-il arrivé ?


Lexi fut la première à bouger, l'estomac et la gorge serrés, pour s'approcher de la propriété des O'Neill. Il n'y avait plus un bruit dans la rue, tous les volets et rideaux des maisons avoisinantes étaient tirés ou clos.


Elle avança d'un deuxième pas, pour arriver vers la petite allée bétonnée, donnant sur le côté de la maison.



- Lexi... murmura Rue, on ne devrait pas-



Bien évidemment, Rue s'inquiétait de ce qui était arrivé à un de ses amis, mais savait pertinemment que ces cordons de couleur jaune n'étaient pas là pour faire joli : elles ne devaient pas être ici. Elles ne devaient pas rentrer dans cette maison nouvellement en ruines.


Mais la jeune Lexi Howard n'écouta pas son amie d'enfance et déchira l'un des scellés adhésifs pour pénétrer dans le foyer des O'Neill, et plus particulièrement par la porte donnant sur la chambre de Fezco. Tout y était silencieux.


Rue couina légèrement et soupira nerveusement. Elle ne pouvait pas laisser Lexi se mettre dans le pétrin sans essayer, au moins, de la ralentir un tant soit peu. Même si cela était, bien évidemment, peine perdue. Elle s'en rendit d'ailleurs vite compte.


L'enfant chérie des Howard rentra dans cette pièce, très hésitante. Elle n'avait vu cette pièce qu'une seule fois, un matin, le lendemain de la fugue de Rue, quelques mois plus tôt. La poussière volait encore entre les murs, tandis que la lumière du soleil couchant traversait les vitres. Ce tableau et ses couleurs se reflétant sur le mur clair auraient pu être poétiques, si le contexte n'avait pas été ce qu'il était actuellement.


Les babies de Lexi écrasèrent de petits morceaux de graviers, venant visiblement de l'extérieur et s'étant perdus dans la moquette. Elle observa le lit aux draps foncés, les fenêtres éclatées et les premiers impacts de balles dans les murs. Beaucoup de meubles avaient été jetés au sol ainsi que les effets personnels de la famille O'Neill.


Rue arriva derrière elle, après de longue seconde d'hésitation. Sa camarade n'avait, pour le moment, pas prononcé le moindre mot.

I - THEIR LIVES - COSMOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant