Chapitre 2

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La journée avait filée sans qu'ils ne le remarquent vraiment. Livaï avait mit l'idée d'Erwin en application et ils avaient passés à journée à observer, et aider, les nouvelles recrues à faire le ménage de l'aile ouest du QG. Non pas sans recevoir quelques regards mauvais des soldats qui voulaient le plus une véritable mission. Qu'importe, cela avait été amusant dans tous les camps et avaient permit à tous le monde de ce changer un peu les idées pendant quelques heures. Mais maintenant que le soleil tombait à l'horizon et que les recrues avaient tous rejoint la salle à manger pour le dîner, le calme revenait et avec lui les préoccupation ayant précédé à ce moment.

Le Commandant et le Vice-Caporal marchait côte à côte au troisième étage du bâtiment, seuls das ce grand couloir qu'ils avaient quittés le matin-même. Se dirigeant vers les escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée et donc les cuisines pour aller se remplir l'estomac, le blond s'arrêta soudainement face à un croisement.

- Je vais t'abandonner ici, il me reste de la paperasse à remplir >>

- Très bien, à demain dans ce cas >>

Lorsqu'il était question des interminables piles de documents à lire ou à remplir, le brun savait parfaitement que cela signifiait que l'homme disparaîtrait pour le reste de la soirée. Le regardant s'éloigner dans le couloir et entrer dans la pièce lui servant de bureau, il haussa pourtant un sourcil. Son précédent interlocuteur avait laissé la porte légèrement entre-ouverte, ce qui arracha une expression entre le sourire et le soupir au chef d'escouade.

Livaï descendit les trois étages le séparant de l'endroit où la nourriture était stocké. Il ne s'arrêta pas lorsque Hansi l'invita à venir à sa table en passant par la grande salle à dîner, entrant dans la réserve pour se saisir simplement d'une bouteille, de deux verres et de ressortir en claquant la porte derrière lui.

- Eh bas, Caporal-Chef, vous venez pas manger avec nous ? >> fit une tête aux cheveux extrêmement courts, du nom de Conny.

- Mêlez-vous de ce qui vous regarde, les bleus >>

Ce fut la seule réponse que reçu la nouvelle recrue, avant que le brun ne quitte la pièce pour remonter le-même escalier qu'il avait descendu précédemment. Erwin ne parlait pas toujours que part des mots et le soldat avait apprit à décrypter ses messages secrets avec le temps. Enfin, pas tous, mais certains. Il savait avec certitude que l'homme fermait sa porte lorsqu'il ne voulait pas être dérangé et que s'il l'avait laissé entre-baillée, c'était volontaire.

Il ne prit pas la peine de cogner, ni-même de s'annoncer en arrivant face au bureau du blond et se contentant d'entrer en poussant la porte d'un geste du dos, avant de la refermer d'un geste du pied, entrant sa bouteille et ses verres en main. Son vieux camarade, tourné vers la fenêtre, lui adressa un sourire que lui renvoya la vitre, avant de lui faire de nouveau face directement.

- Je suis heureux que tu es décidé de venir, je pensais que tu ne viendrais pas >>

- Ça aurait sans doute été préférable, en y repensant, mais je suis là maintenant >> répondit-il, ajoutant un petit ''tsss'', à la fin de sa phrase.

- Et pas tout seul à ce que je vois, pose ça là, je vais nous servir à boire >>

S'effectuant, le soldat prit suite à cela place dans l'un des fauteuils faisant face au bureau
<< Je me suis dit que ce n'était pas une mauvaise idée >>

Erwin souffla du nez, sans rien ajouté, glissant le verre jusqu'à son camarade. Ce dernier l'attrapa et en but une gorgée, avant de le déposer à nouveau et c'est ainsi que le silence se maintenu sur la pièce. Le blond alluma un feu dans la cheminée et alla s'asseoir devant, un livre sur les genoux. Tandis qu'après un temps, Livaï alla s'asseoir sur le bord de la fenêtre, le regard perdu sur l'horizon, son verre dans une main.

Les instants s'écoulèrent, les uns après les autres, dans cette étrange ambiance. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, souvent ses soirées terminaient même sans qu'ils n'est échangé un seul mot. Durant d'autres, ils terminaient dans de longues discussions semblant sans fin, tout dépendait. Oui, cela variait selon s'ils voulaient parler, s'ils dénichaient dans ce silence le courage d'aligner les mots.

Le simple moment, la seule présence de l'autre était parfois d'un réconfort suffisant pour qu'ils n'en est pas besoin. Aucun n'insistait, chacun laissait l'autre réfléchir et décider de ce qui en découleraient. Et ce soir, le brun brisa finalement le calme.

- Pétra aurait dit que c'était égoïste, de garder cette bouteille juste pour nous >>

Erwin leva ses yeux de son bouquin, le refermant sur ses genoux, sans pour autant ajouter un mot. Il se contenta d'écouter plus attentivement que jamais son camarade monologuer. Il l'écouta pendant près de deux heures s'exprimer au sujet des membres de son ancienne escouade. Parfois, il replongeait dans le silence, avant de recommencer à conter des anecdotes en tout genre et pas une seule fois il ne l'interrompit. Parfois, il riait, mais le soldat d'élite n'avait pas besoin de réponse.

Ça l'aurait au contraire sans doute énervé, il ne voulait pas se faire dire qu'on était désolé pour lui ou que ses amis étaient mieux là où ils étaient désormais. Il avait simplement besoin de se sentir écouté pendant qu'il exprimait ce qu'il avait sur le coeur, acceptant leur départ en ressassant une dernière fois les bons, ou les mauvais moments, vécu ensemble.

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Hansi et son bras droit marchait dans le couloir menant aux appartements des hauts-gradés, rigolant encore de ce qui avait eu lieu durant le repas. Quand tout à coup, son acolyte se mura dans le silence en passant face au bureau du Major, fronçant les sourcils, ralentissant le pas.

- Le Commandant Erwin n'est pas venu mangé, peut-être qu'on devrait lui amener quelque chose à grignoter ? >> proposa-t-il.

La dame aux lunettes fixa un instant la porte, avant que son sourire ne s'agrandissent sur ses traits. Bien qu'aucun son ne montait de la pièce, les deux verres que Livaï avait en main à sa sortie de la salle à manger était suffisamment clair.

- Le Major est un grand garçon, il n'a pas besoin d'aide. Il sortira de là lorsqu'il aura fin ! Bon, tu me disais que...>>

Et le duo disparu au bout du couloir, tandis que la porte de la pièce s'ouvrait sur un brun au visage paisible, presque souriant. Le cadavre de sa bouteille en main, il accorda un dernier signe de tête à son supérieur, avant de disparaître vers sa chambre.

Même les démons savent aimer (Eruri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant