chapitre vingt-quatre

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Philadelphie, 09h21
K E Z I A H

Les mots me manquèrent, les tremblements de mes mains devinrent de plus en plus récurrents. Merde, la peur me gagnait petit à petit. Je faisais vraiment peine à voir, et dire que j'étais considéré comme étant le héros de la ville. Même Liza avait fini par croire à ces conneries, il fallait bien le voir pour le croire. On pouvait le dire, je devenais faible.

—« Depuis l'affaire concernant cette Carla, j'ai fais pas mal de recherches sur le détective Miller et j'en suis arrivé à une conclusion plutôt péjorative, lui annonçais-je tout en me torturant les mains avec ce couteau.

— Je t'écoute.

— Son dossier est complet, il retrace tout son parcours depuis ses années de lycée. Et encore si ce n'était que ça. Le problème est que son nom n'apparaît dans aucun des registres de Coos Bay, ville d'où elle proviendrait. Tu sais, j'ai même contacté son ancien poste et d'après eux, son nom leur est complètement inconnu.

— Viens-en au fait.

Dans le feu de l'action, je sortis avec hâte de ma poche, plusieurs feuilles froissées, contenant d'innombrables ratures.

— Malgré cela, ça n'a pas empêché à Hayan d'autoriser son transfert jusque dans notre ville. Quelque chose me pousse à croire que ce n'est pas un hasard et Hayan est bien consciente de ce qu'elle fait.

Certain de mes écrits furent illisibles, je les avais écrits dans la précipitation sans pourtant me rendre compte de mon état actuel.

— D'après mes recherches, je conclurais que cette femme, Robin Miller n'est qu'une façade, un piège en elle-même. Peut-être même qu'elle serait en vérité une espionne envoyée par Hayan, qui tenterait de découvrir la vérité derrière l'affaire Adam Smith. Je sais c'est peut-être absurde ce que je dis mais je t'assure que j'ai bien envisagé toutes les possibilités concernant Hayan et Robin, son arrivée au poste était bien trop imminente pour qu'elle ne soit qu'une simple détective.

Je ne mâchais pas mes mots. En fait, ma bouche parlait d'elle-même, ne laissant pas le temps à mon esprit de bien réfléchir. La peur m'envahissait et elle se fit ressentir dans mon intonation; je parlais rapidement, articulant chacun de mes mots sans pourtant m'arrêter ne serait-ce qu'un instant.

J'eus passé mes dernières nuits à rédiger, penser, stresser, m'énerver...

Le contrôle n'était désormais plus maître de moi. Quiconque me voyait ainsi me prendrait sûrement pour un fou sans vergogne et je le sus bien.

Ce fût également pour cette raison que je me livrais à Jarek plutôt qu'un autre.

Il n'était pas du genre à juger autrui ou plutôt, il n'était pas du genre à beaucoup parler.

J'espérais quelque part que malgré ma "folie", lui au moins ne me lancerait pas une pierre.

Alors, ne me quittant pas des yeux il me sondait durant un court instant, cherchant probablement une explication logique dans mes dires.

— Keziah, m'interpellait-il avec neutralité.

Une once d'espoir se présentait alors.

— Tu devrais songer à te reposer, tout ce stress te ronge de l'intérieur depuis bien trop longtemps.

— Je vais bien Jarek, la question n'est pas mon état actuel mais le mystère qui plane au dessus du poste depuis quelques jours.

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