ÉPILOGUE

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"- Foutu Destin! Mais qu'est-ce que je t'ai fait à la fin?!!"
J'entame mon énième aller-retour de la petite pièce exiguë et étouffante où j'attend depuis déjà deux bonnes heures que la situation daigne se clarifier. Panique, Rage, Fatigue, Anxiété, Peur...tant de généraux actuellement à l'assaut au plus profond de mes entrailles, prêts à tout pour me faire vomir ou m'évanouir, et largement aidés par le corset de ma robe. Résumons: moi, Nijiko, après plus de cinq ans de relations avec ce crétin de Kei, j'ai finalement accepté d'épouser mon amour du lycée (et on passera sous silence le fait que ce soit moi qui lui est fait la demande) et je me retrouve là, à moins d'une heure de la cérémonie, sans nouvelle de mon promis depuis maintenant quarante-huit heures, avec bien entendu la moitié des anciens membres de l'équipe de Karasuno à la recherche de cet idiot de blondinet.Au début, je ne me suis pas inquiétée, mais ce matin, en étant toujours sans nouvelle, j'ai appelé l'ancienne équipe, dont la plupart étaient invités au mariage, à la rescousse. Je jure que si je n'avais pas été dans cette foutu robe de tulle blanc avec ses escarpins tortionnaires au pieds, j'y serais aller moi-même et je n'aurais rien répondu de la sécurité physique de mon futur époux. Puis-je encore dire futur époux? Et s'il ne voulait plus m'épouser? Et si, finalement, je n'étais pas l'amour de sa vie? Peut-être avait-il trouvé une autre femme, moins énervante que moi, qui lui correspondait plus...
Une légère tape sur mon épaules me fait sursauter. Shimizu, l'ancienne manager de Karasuno et mon actuelle demoiselle d'honneur, m'oblige à m'assoir sur une chaise en me parlant d'une voix calme.
"- Nijiko, cesse de tourner en rond, tu vas te fatiguer juste avant la cérémonie.
- Quelle cérémonie?! Comment suis-je censée épouser un homme qui disparaît juste avant notre mariage?!"
Ma voix se brise sur la fin. Les larmes commencent à pleurer tandis que le général Panique, qui vient de gagner un terrain considérable, décide de tordre mon estomac dans tous les sens, espérant le libérer de mon petit-déjeuner pas encore digéré. Pourquoi me faire ça? Pourquoi maintenant? Je lui ai un peu crié dessus ces derniers mois à cause de la préparation du mariage, de la liste des invités et de la couleurs des fichus dragées mais pas de quoi m'abandonner comme ça. Shimizu m'attire contre elle dans une étreinte surement amicale et rassurante, mais qui ne me rassure pas du tout.
"- Il va venir, j'en suis sûre. Tsukishima n'est pas le genre d'homme à se comporter ainsi, il doit avoir une très bonne raison. Je veux dire, le jour de notre mariage Ryūnosuke est arrivé presque en retard car Yuu avait oublié les alliances et qu'ils étaient partis les  chercher ensemble à deux heures de routes de Tokyo.
-...C'est censé me rassurer? Non parce que c'est Tadashi qui s'est occupé des alliances et je sais qu'il les a amené aujourd'hui avec lui.
- Je ne dit pas que c'est la même situation, je te dit simplement qu'il y a sûrement une explication simple à cette situation mais que forcément tu envisage le pire dans le cas actuel des choses.
- Je ne vois pas quelle autre réaction je pourrais avoir..."
Une nouvelle crise de larme s'empare de moi et me coupe la parole. Ça serait bien à quelque chose que je mette autant d'effort dans mon maquillage si c'est pour qu'il soit ruiner avant la cérémonie.D'ailleurs, cette cérémonie valait-elle vraiment tout ces efforts si c'est pour me retrouver seule à pleurer sur l'épaule de ma demoiselle d'honneur parce que mon futur époux a tout bonnement disparu? Un léger coup à la porte me ramène à la réalité.
"- C'est Yamaguchi. Je peux entrer?"
Je bondit sur mes pieds (ignorant la douleur aiguë que mes escarpins font subir à mes pauvres orteils pour cet affront) et je court lui ouvrir. Le jeune homme a un mouvement de recul en me voyant devant lui, larmoyants, les yeux cerclé de noué à cause du maquillage et les cheveux totalement décoiffé à force d'avoir passé mais mains dedans dans un geste anxieux répété.
"- Dis moi que tu l'a retrouvé! Je t'en prie Tadashi, dis moi qu'il est là!"
Le sourire satisfait de notre témoin est la chose la plus belle que j'ai pu admirer aujourd'hui, sans aucune comparaison.
"- Oui, on a fini par le trouver. Il arrive pour t'expliquer ce qu'il se passe, ne t'inquiète pas. Si ça peut te rassurer, ce n'est rien de grave.
- Rien de grave?! Me faire un coup pareil à moins d'une heure de notre mariage?! Ce sera à moi d'en juger!!"
Le général Rage, bien déterminer à gagner cette bataille, vient de terrasser le général Panique et de mettre en branle l'intégralité de mon être. Je demande à Shimizu de sortir d'un signe de tête et je me rassis sur ma chaise, bras croisés, prête à étriper mon promis. Après cinq minutes qui semblaient interminables, Kei franchit le pas de la porte qu'il referma derrière lui. Il est beau. Voilà la seule pensée que mes neurones ont formulé au moment où je l'ai vu entrer. Il est beau. Bravo Nijiko! Cette réflexion n'arrange, n'explique rien et ne résoud rien! Il a déjà enfilé son costume de marié, ses cheveux sont soigneusement plaqués en arrière et il a troqué ses vieilles lunettes pour des lentilles de contact. OK. Tâchons de rester concentré sur la situation. Pas de divagations.
"- Je peux savoir où tu étais?!"
Argh! Pourquoi ma voix s'est cassée sur la fin?! Je déteste toujours lui montrer mes faiblesses, malgré tout l'amour que j'éprouve pour lui et me retrouver dans cet état devant m'enrage!
"- Excuse- moi Niji... je ne voulais vraiment pas t'inquiéter et te faire paniquer...j'ai eu un imprévu.
- Je te demande pardon! Un imprévu de 48h?! Tu te ficherais pas de moi par hasard?!"
Il me répond par un soupir las qui ajoute du feu aux poudres des canons du général Rage qui me hurle de lui sauter dessus. Et pas dans le bon sens du terme. Avant que je puisse dire quoique ce soit, il sort un papiers de sa poche, le deplie et le pose sur mes genoux. Je le regarde avec incompréhension.
"- Lis-le."
J'attrape le bout de papier et cmmence à lire en diagonale. Au fur et à mesure, le général Rage est forcer à la retraite par un sentiment d'apaisement et de stupéfaction jamais atteint dans ma courte existence. Je regarde le bout de papier et mon promis les yeux remplis de larmes.
"- C'est....c'est...."
Mon dieu! Je n'arrive même plus à parler!
"- L'acte de propriété de notre futur maison. Je sais que tu en avais marre de notre studio mais que tu ne voulais pas t'éloigner de Tokyo où se trouve tes amies. Cette maison est en banlieue, dans un quartier calme et on aura même un jardin.
- Mais...pourquoi tu ne m'as rien dit?
- Je voulais te faire la surprise pendant notre lune de miel...
- ...Ça n'explique pas pourquoi tu ne m'as pas contacter en 48h..
- En allant là-bas, il y a eu un glissement de terrain sur la route principale. Ça leur a pris une journée et demie pour reouvrir la route et j'ai du prendre un hôtel en urgence. Je n'avait pas pris mon chargeur avec moi et mon téléphone a éventuellement fini par me lâcher au moment où je voulais te prévenir de la situation."
Est-ce qu'une telle malchance est possible? Oui. J'en suis victime tout les jours grâce à ce bon vieux Destin. Le général Joie, fièrement au commande, lance une colonisation massive d'escadron de papillons à l'assaut de mon estomac. Je me jette à son coup, nous faisant presque tomber au sol.
"- Merci... Je pensais un tu voulais plus.. enfin...que l'idée d'être lié à moi jusqu'à ce que la mort nous sépare t'avait repoussé."
Je sens une main me relever le menton et deux pupilles dorées s'ancrer dans les miennes. Un sourire narquois etire ses lèvres. Ce sourire que j'aime et que je déteste tant. Je pourrais tuer pour ce sourire.
"- Et passer à côté d'une vie entière à t'embêter chaque seconde qui passe? Jamais de la vie Niji! J'aime beaucoup trop te taquiner pour laisser passer ma chance."
Et le revoilà! Mon Kei sarcastique en tout occasion. Je crois que c'est ce que je préfère chez lui. Mais ne comptez pas sur moi pour lui avouer!
"-Merci Kei."
Je dépose un léger baiser sur ses lèvres, son sourire s'aggrandit. Après un court instant de flottement, il me regarde amusé.
"- Sinon, c'est ça la tenue que tu as préparé? Non parce que la robe est très belle mais en revanche le maquillage et la coiffure dénote un peu. C'est quoi le thème? Les Noces funèbres de Tim Burton?"
Autant pour moi, je vais le tuer. L'egorger. Le massacrer. Mais c'est vrai que vu l'état actuel de ma toilette, ma mère va faire une syncope si elle me voit arriver comme ça. Je me précipite vers la coiffeuse, espérant pouvoir rattraper le massacre, tout en vociferant à l'intention de mon futur époux.
"- Oui bah la faute à qui?!! C'est pas moi qui est eu la bêtise de disparaître toit à coup sans prévenir!!!
- Je ne te disais pas ça méchamment, j'adore ce film. Tu sais, que tu sois en robe ou sweat, je t'aime quoique tu porte. Hors sandale- chaussette et autres aberrations de la mode."
Son sourire narquois ne l'a pas quitté depuis tout à l'heure. Je me retourne, furieuse, et remarque  dans ses yeux cette lueur taquine que j'affectionne epuis si longtemps.
"- Je ne sais pas si j'ai envie de te tuer ou de t'embrasser...
- Je peux choisir?"
Je reconcentre sur mon maquillage en soufflant du nez. Ce qu'il peut être pénible quand il veut le dernier mot! Je le voit dans le miroir récupérer l'acte de propriété que j'avais laissé sur la chaise. Je jubilé. Alors monsieur veut jouer, on va jouer.
"- J'ai cru voir qu'il y avait cinq pièces au total c'est ça.
- Oui. Un cuisine, une salle de bain, un salon, une chambre et une pièce que le propriétaire utilise comme remise. Je pensait en faire un bureau ou une bibliothèque...
- Pourquoi pas une chambre?
- Une chambre? Je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire. On est proches de Tokyo, nos amis n'auront pas à dormir sur place.
- Crois- moi, cette chambre ne restera pas vide longtemps..."
Je laisse ma phrase en suspens, savourant l'incompréhension que je lis sur son visage. Il relève soudain la tête et me regarde avec un air ahuri. Cette image de lui complètement abasourdi vaut tout l'or du monde croyez moi.
"- Tu-tu...tu es...?
- Tu n'étais pas le seul à avoir une surprise de prévu pour notre lune de miel." Il se précipite vers moi, le sourire au lèvres, et m'enlace à m'en couper le souffle.
Finalement le Destin n'est pas si cruel que ça...

Hello guys! Ça faisait longtemps dis donc! Pour être honnête, c'est la première fois que je me reconnecte à ce compte depuis 2018, c'est dire! Comme vous l'aviez certainement déduit, j'avais un peu décroché de tout ça, je ne ressentais plus le même plaisir à écrire qu'avant... et puis il y a deux jours je suis retombé sur ce compte et cette histoire et WAOUH! La dernière fois que je m'étais connectée, à peine une centaine de personne avait lu cette histoire et là je vois 7k! Je n'en reviens toujours pas.. j'ai vus des commentaires de 2020, 2021 et 2022...alors que cette histoire je l'ai écrite en 2016! Je tenais à tous vous remerciez et sachez que c'est votre bienveillance dans les commentaires qui m'a donné envie d'écrire cette épilogue. Comme vous l'aurez constaté, ma manière d'écrire à quand même changer (6 ans les gars^^') mais j'espère que vous apprécierez ce petit épilogue.
Je ne sais pas si je reprendrais mes autres histoires, peut-être qui sait j'ai bien finis par faire un épilogue à celle-ci ^^
Comme toujours désolée pour les fautes d'orthographe et de syntaxe^^'
Sur ces bonnes paroles, je n'ai qu'une chose à dire (et que je n'ai pas dit depuis longtemps): ENJOY!!^^

Amour détestableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant