La fin du rêve

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Astrid descendit du bus . Le vent glacial vint lui frappé le visage dès les portes ouvertes . Ses pieds descendirent du bus avec lenteur et avançaient maintenant avec difficulté . Elle s'était arrêté dans ce bus depuis l'université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan jusqu'à chez elle à Port-Bouet .
Elle avait pourtant fini les cours assez vite , au environs de 15 h . Son professeur de Droit constitutionnel avait manqué les dernières heures du cours prétendant un mal de ventre les laissant ainsi rentré chez eux .
Astrid était arrivé vite à l'arrêt de bus et faisait même partir des 05 premières personnes. Mais sa sociabilité avait fini par encore fait parlé d'elle .
A l'arrêt du bus de l'école des arts d'Abidjan , un vieillard était monté dans le bus . Astrid eu pitié de lui et lui céda sa place .
C'était ainsi presque toujours . Elle ne supportait pas de voir ni les seniors, ni les femmes enceintes, ni les enfants se tenir debout dans le bus .
Souvent les autres étudiants l'injuriaient ou la fusillaient de moqueries , car pour eux elle était folle de céder sa place pour un si long trajet .
Mais Astrid était comme ça , c'était l'éducation que lui avait attribué ses parents . La gentillesse faisait partit de ses qualités. Même si elle arrivait toujours épuisé et avec des céphalées , elle le referait.

Après un quart d'heure de marche , Ce fut avec soulagement qu'elle aperçue les premiers toits des bâtiments de la cité du marché de Port-Bouet, où elle vivait .

Elle contourna avec difficulté les différents étalages des commerçants de nuit qui étaient posé par terre , prenant soin de ne rien piétiner. Ces commerçants ,malgré qu'il existe un marché de nuit , préféraient poser leur marchandise à même le sol , devant le grand marché qui était fermé à cette heure ci .
Presque tout était commercialisé dans ce marché par-terre: chaussures, pagnes , fruits , plat préparer, produits importés...

Astrid ignorait les appels que lui lançaient les vendeurs , essayant de lui marchander quelques produits . Certains venaient même lui brandirent des articles au visage.
A tout ça elle répondait gentiment non avec un faible sourire .
Elle fini par arrivé au bout de la route , et traversa . L'immeuble où elle vivait était le premier du compté. Elle jeta un coup d'œil sur les cordes à linge du rez-de-chaussée, comme à l'accoutumée, sa petite sœur avait encore oublié d'enlever le linge qu'elle avait séché.
Astrid retira les habits de la corde et grimpa avec . Elle vivait au premier étage .
Après plusieurs Klaxons , sa mère vint lui ouvrir .

_moi même je le savais ! Ta petite sœur on ne peut rien lui confier ! S'exclamât sa mère tout en la laissant passer .
Astrid posa les habits sur le vieux fauteuil du salon et se laissa choir juste pour à côté .

_ mais j'ai dit que je le ferais après avoir fini mon exercice de math . Lança une voix féminine depuis le balcon .
_ ça fait plus de 03 heures que tu est assise au balcon prétendant étudier ! Tu crois que je ne sais pas que est en train de dessiner ? Protesta madame Madi .
_ Ça va maman , j'ai ramener le linge non ? Laisse la . Déclara Astrid .

Madame Madi n'ajouta rien , et retourna à sa cuisine .

_ En attendant Quetura, plis s'il te plaît les habits . Maman doit pas venir les trouver encore dans le fauteuil . Lança Astrid à sa petite sœur.
_compris !

Astrid se releva et alla dans sa chambre , du moins celle qu'elle partageait avec ses sœurs.
Sa famille n'a avait pas assez d'argent pour prendre une maison plus grande .
Son père , qui avant était instituteur, était désormais à la retraite. Il gagnait avant de maigre somme , mais arrivait quand même à subvenir à leur besoin. C'était maintenant plus le cas aujourd'hui . Sa mère , elle , à toujours été femme de ménage. Depuis la retraite de Monsieur Madi , elle avait commencé à commercialiser du jus : bissap, menthe, citron ... c'était grâce à ces petits revenus que Astrid pouvait avoir de quoi manger à l'école .
Son aîné Pamela , avait arrêté les cours après le Bac par faute de moyen . Elle avait été orienté dans une école privée après les résultats, son père qui n'avait ni des relations hautes, ni les moyens , fini par la retiré de l'école . Aujourd'hui elle faisait la coiffure non loin de l'église saint Anne , auprès de l'une des plus vieilles amies de la famille : madame Filine ou tata Fifi pour les intimes .
C'était elle Astrid , qui avait soit dit , un peu plus de privilège. De nature c'était une personne très intelligente. Déjà à l'école primaire, elle faisait toujours partit du top 03 des élèves . Elle reçu plein de trophées et obtînt même le CEPE avec plus de 180 points et fut orienté dans la prestigieuse école de Sainte-Marie de Cocody . Là elle fit l'internat jusqu'en classe de troisième ,où elle obtint la mention bien avec 200 points . Son père décide alors de la rapprocher de la commune afin qu'elle reste avec eux . Elle ne fit pas la classe de seconde et obtient son Baccalauréat en candidat libre en première avec 270 points . Orienté en département de Droit l'année passée, elle débutait ses cours cette année après une maladie qui l'a secouée.
Ses parents avaient placés tout leur espoir en elle , et elle ne souhaitait pas les décevoir, même si elle ne désirait pas faire cette filière.

Elle c'était la littérature qui l'a passionnait ! Elle aimait lire écrire , parler , comparer .
Son rêve n'était pas de porter une toge ou faire une plaidoirie, mais de poursuivre les traces de Esaie B Coulibaly, Regina Yaou ! Devenir le Aimé Césaire de Côte d'Ivoire ! Écrire des poèmes , des romans , des films , des théâtres !

Mais son père estimait que cela ne payait pas assez , qu'elle devait faire le droit , devenir avocate , avoir de l'argent et de l'influence.

Mais elle le comprenait. Ils vivaient tellement dans la pauvreté que tous étaient désespérés.
Et elle devait le faire , le faire pour sa famille, car sa famille passe avant tout , même avant ses rêves .

Elle posa les yeux sur l'horloge qui était posée sur la table basse de nuit , il était 22 h .
Elle devrait manger quelque chose puis prendre un bain et étudier . Avec lenteur elle se leva et retourna dans le salon .
Son père était rentré elle le savait , ses chaussures étaient dans le haul .
Elle se dirigeait à la cuisine quand elle entendit des voix provenant de la chambre conjugale de ses parents . C'était des cris . Ses parents se disputaient. C'était une chose tellement rare qu'Astrid commençait à paniquer . Du côté de la porte du balcon , Quetura sa sœur pleurait .

La sonnette retenti aussitôt. Astrid s'empressât d'ouvrir , c'était Pamela sa grande sœur.

_bonsoir ici , lança t-elle .
_hum, bonsoir , répondit Astrid presqu'en chuchotant. Elle guettait la sortir de l'un de ses parents .
_ Pourquoi Quetura pleure t-elle ? Questionna Pamela qui aperçu sa sœur en larmes .
_ papa et maman se disputent, repondit Astrid qui s'avançait peu à peu vers la porte du couple.

_ papa et maman se disputent ? Depuis quand ils font ça !
_ je suis tout aussi étonné....

La porte de la chambre s'ouvrît brusquement laissant apparaître Monsieur Madi , suivit de près de sa femme .

_ Tu ne peux pas faire ça , lança Marlène à son mari .
_ Si je peux , répliqua Mathieu.
_ Papa , maman qu'avez vous ? Questionna Astrid .
_ Tu sais très bien que ça fais des mois qu'on en parle, cette décision peut changer notre vie , Marlène , réfléchis un peu . Déclara Monsieur Madi ignorant la question de sa fille .
_ Astrid est intelligente, elle n'as pas besoin de ça pour se réaliser.
_ Oh arrête s'il te plaît ! Tu sais de quelle famille on parle? Farah ! De la famille Farah.

Astrid sentit son coeur bondir dans sa poitrine . Sa mère venait de prononcer son prénom dans cette dispute, alors c'était d'elle qu'ils parlaient.

_ moi Astrid ? Qu'ai je donc fais ? Questionna t-elle perplexe.
_ Rien pour l'instant mais tu vas bientôt changer de vie et de statut ma fille , dit Monsieur Madi en caressant affectueusement la joue de sa fille .
_ Il en est pas question Mathieu ! S'opposa Marlène .
_ Je ne te demandais pas ton avis femme !
_ Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe à la fin! S'écria Astrid.
_ Alors oui la fille , sache que bientôt la souffrance sera fini notre souffrance ne sera plus qu'un mauvais cauchemar , parce que tu seras une femme , une grande dame .
_ Co ... Comment?
_ Parce que bientôt tu seras une puissante épouse , une vrai femme , celle des Farah.

L'achat du cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant