Chapitre treize

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Lorsque des cognements se font entendre contre la porte d'entrée de mon appartement, je n'ouvre pas tout de suite. Mais quand ils se répètent à peine une minute après et bien plus insistants, je me décide à me lever, non sans grogner. C'est Tedd qui me fait face quand j'ouvre la porte. Son air impatient disparaît dès qu'il m'aperçoit.

« Ça va, mec ? Qu'est-ce que tu fous ? »

Je fronce les sourcils, une main posée sur la porte d'entrée à moitié fermée pour qu'il ne pense à aucun moment que je vais l'inviter à entrer.

« Pourquoi t'es là ? lui demandé-je en baillant en même temps.

- T'as loupé l'entraînement d'aujourd'hui. Je pensais qu'il t'était arrivé quelque chose mais en fait tu... dormais juste ? Je t'ai envoyé plein de messages et t'as répondu à aucun. »

Il me regarde de haut en bas. Je porte un jogging et sweat, disposés sur mon corps de manière débraillée car effectivement, j'étais en train de dormir. Pour ses messages, je ne risquais pas de les voir. Mon téléphone est éteint depuis samedi, après avoir reçu des dizaines de messages et appels d'Aaron. Il n'arrêtait juste pas alors je l'ai coupé. Pour une raison inconnue, je n'ai pas eu le courage de simplement bloquer son numéro.

« Ouais, affirmé-je. C'est tout, tu venais pour ça ? »

Ses yeux s'arrondissent comme si j'avais dit une énormité.

« Joey, tu as compris que t'as loupé la dernière séance avant le match de demain ? me fait-il.

- Oh ouais. Je vais pas y participer.

- Pardon ? »

Je roule des yeux, comprenant qu'il ne compte pas me laisser tranquille alors que c'est tout ce que je souhaite. Rester seul et ne parler à personne.

« T'as très bien compris.

- Non, j'ai rien compris non. Comment ça tu veux pas jouer le match ? Tu étais super motivé ! Tu nous as même trouvé un joueur pour qu'on puisse tous le faire !

- Ouais c'est vrai. Il y a quelques jours encore, j'étais très motivé.

- Et qu'est-ce qu'il s'est passé depuis ?!

- Oh la routine. Je suis pas mal fatigué, j'ai mal aux jambes, mon copain m'a trompé enfin ce genre de trucs quoi. »

D'un seul coup, il ne sait plus où se mettre. Ses yeux scannent mon visage, il doit se demander si je suis vraiment sérieux.

« Merde je suis désolé...

- On a fini la discussion ? J'aimerais retourner dormir.

- Attends, est-ce que je peux entrer ? »

Je soupire mais devant son air insistant, je le laisse passer. Je n'ai pas la force de recevoir de la compagnie mais je n'en ai encore moins pour le repousser.
Dès que je ferme la porte, l'appartement est plongé dans un noir presque total. Seulement de fins filets de lumière nous parviennent à travers les volets. Je ne calcule pas Tedd et m'allonge lourdement sur mon lit en soupirant d'aise quand mon dos rencontre le matelas.

« Je peux allumer la lumière ? me demande-t-il

- Non, marmonné-je contre les draps.

- Ok... alors je peux au moins ouvrir un volet ?

- Non plus. J'ai mal au crâne. »

Je l'entends soupirer. La pièce redevient silencieuse pendant quelques minutes.

« Joey, tu peux pas abandonner toute l'équipe à cause de lui. Tu peux pas abandonner ce que tu aimes faire !

- Je crois que je peux. »

PretenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant