Mort d'un révolutionnaire

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Je respirais à peine. J'étais tombé ; mon sang coulait à flot de mon torse. La balle m'a traversé, perforé, troué comme une simple feuille de papier. La douleur anesthésie tous mes sens. Je ne ressens plus rien que la sensation d'être transpercé de mille lances. Alors que je pense mourir seul, je vois ta silhouette apparaître au-dessus de moi ; tu me parles, mais je ne peux distinguer aucun mot. Tu soulèves mon torse. Je sens vaguement ton cœur battre plus vite, plus fort que le mien. Je me meurs : nous le savons tous les deux. Je n'entends plus, je ne vois plus. Je ne sais pas si tu continues de me parler. Le calme est intense. Tout est vide. Je meurs. Un temps infini semble  s'écouler. Je m'aperçois que je ne ressens plus tes battements de cœur.  Je m'affole un court instant, puis tout s'arrête. Je suis mort.

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