L'océan

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- Aonung ! Aounuuugg !

Je commence vraiment à m'irriter la gorge à force de crier son prénom et le chercher. Enfin, je l'aperçoit près d'un rocher avec Rotxo et ces deux autres amis quelques minutes plus tard.
Je m'approche d'eux tandis que chacun me jauge du regard.

- Ah Aonung...je te cherchais.

Il lève les sourcils et me fusille du regard.

- Je...voulais m'excuser pour les coups que Lo'ak t'a mis...désolé...

- hm.

- Bon écoute...je sais que tu ne m'aimes pas, je peux le comprendre, mais essayons au moins de nous apprécier, non ?

Il regarde ses amis puis ils se sourient entre eux puis il se retourne vers moi et me regarde. Il me tend son bras.

- Mhhh tu sais quoi ? C'est d'accord ! Pourquoi pas. On oublie.

Je lui souris et attrape son bras, pour lui faire une accolade.

- Tu veux venir chasser avec nous ? Apprendre avec les grands. Il y a de meilleurs vagues après le récif.

- Euh je...

Je les regardes chacun leur tour, hésitante.

- Tu sais quoi ? Laisse tomber, je demanderais à Tsireya, elle apprend mieux que toi. Venez les gars on s'est trompé de soeur. Celle-ci est trop faible.

Pardon ? Moi ? Trop faible ?
Je rêve, j'ai bien entendu là ?

Forcément mon égo prend le dessus.

- Allez on y va.

Les garçons me regardent tous et Aonung sourit. Il me tend une flèche avec une arbalète.

- Bien. J'espère que t'arrivera a suivre, Ma'taya.

Il appuie bien sur mon prénom à la fin, comme pour se montrer supérieur à moi. Ils font demi-tour pour faire face à l'océan et, en quelques secondes, nous sommes parties. Les vagues sont hautes et le courant m'emporte, je me tiens tant bien que mal à mon Ilus. Au bout de quelques minutes, nous arrivons vers un endroit assez jolie, je dois l'admettre.

- Ici, on est aux Rochers des Trois Frères. Viens, suis moi, j'ai un bon spot par là.

Il brise le lien entre son Ilus, et je fais de même, ainsi que les trois autres garçons. Il prend une respiration et plonge sous l'eau, suivi de nous. Il se cale ensuite vers un rocher et attend qu'on arrive jusqu'à lui. Lorsque c'est fait, il me montre du doigt le banc de poisson en face. Je les observes, puis il me tapote l'épaule et me dit avec ses mains :

" Ici, c'est pas comme au récif. Tu dois appeler les poissons. Regarde, comme ça..."

Puis il me fait une démonstration. J'hoche la tête, puis me concentre sur ces petits mammifères. J'appelle les poissons, puis je place mon arbalète devant moi et en suis un du bout de la flèche. Une fois à distance raisonnable, je tire et la flèche se plante directement dans lui. Je me retourne avec un grand sourire, fier de moi, mais je ne vois personne.

Ils sont partis.

Ils m'ont laissés toute seule au beau milieu de rien.

Je suis complètement perdue.

Je remonte à la surface et appelle mon Ilus. Il arrive et je connecte le lien entre nous.

Lui au moins il est resté.

- Aonung ! Rotxo ! Vous êtes où ? Les gars ! C'est vraiment pas drôle votre blague ! Allez, revenez...s'il vous plaît...!

Puis mon esprit me mène directement à Lo'ak. Je ne sais pas pourquoi, mais mes pensées me force à penser qu'il viendra ma chercher et qu'il me ramènera à la maison.

Pff...que dis-je ? Je suis bête. Il ne connait même pas les environs, encore moins l'océan. Et pourquoi il me chercherais, déjà ? Je suis rien pour lui, fin, c'est pas comme ci on sortait ensemble, et qu'il m'aimer.

Il ne m'aime pas.

Il n'est pas amoureux de moi, je suis même certaine qu'il s'en fout.

Et moi ?

Est-ce que je l'aime ?

Je sais pa-

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que d'un seul coup, je me retrouve voltigée, moi et mes pensées, par quelque chose qui vient de surgir du fond de la mer.

Je replonge d'un seul coup dans l'eau. Ma chute fut brutale. Je regarde devant moi, et vois un énorme poisson chassé mon Ilus.

Et il le dévore.

En une bouchée.

Il tourne et me fait face, et, en un rien de tant, je n'ai même pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive, il me fonce dessus. Je nage en reculant et en battant des pieds le plus vite possible.

Par chance, j'arrive à me caler entre quelques gros rochers, pas très solides. Je tend mon arme et lui tire une flèche, qui, ne lui fait rien du tout. Il recule et reprend de l'élan avant de se lancer contre les coraux, en avalant, par ailleurs, mon arbalète.

Je me retrouve donc sans défense.

Je me faufile tel un poisson entre les rochers, me coupant plusieurs fois à divers endroit de mon corps, avec des entailles plus ou moins profondes. En plus de cela, le sang l'attire.

Je suis foutue.

Il parvient à détruire les rochers qui nous séparer et me refonce dessus. Je prend appuie sur un bout de corail sous moi et saute, en passant entre deux branches de rochers, qui étaient au dessus de moi, et esquivant de justesse le poisson. Comme je n'ai vraiment plus rien pour me cacher, je me faufile rapidement dans une sorte de tunnel en roche. Il me suit à la trace et je n'ai bientôt plus de respiration. Je vais devoir mettre en pratique les conseils de Tsireya.

Plus il détruit, plus je recule, arrivant bientôt au fond. En faite, je suis déjà au fond. Mon dos heurte les rochers et désormais, je ne peux donc plus reculer.

Sa va se jouer à "sa passe ou sa casse".

Je rentre mon ventre le plus possible pour éviter qu'il ne m'attrape, mais en même temps, sa me coûte le peux d'apnée qu'il me restait. Je vais donc devoir me concentrer et rester calme malgré tout.

Heureusement, les rochers qui formaient une espèce de cercle devant moi ont plutôt l'air solide. Alors le poisson abandonne et fait demi-tour, puis il disparait de mon champs de vision.

Je sais qu'il n'est pas partit.

Il ne partira pas tant qu'il ne m'aura pas tué.

Je met ma main sur mon cœur pour essayer de mesurer mes battements pour pouvoir les ralentir mais sa ne sert à rien. Je commence à tousser, je vais vraiment devoir remonter à la surface, sa va devenir urgent.

Je tousse de plus en plus, alors, prise de panique, je passe entre les rochers et essaye de remonter à la surface, mais je m'arrête.

Car il est là.

En face de moi.

Il me fonce dessus avec une vitesse pressé, puis il ouvre sa gueule. Par instinct de survie, je sors le couteau que j'ai à côté de moi et le place vers ma hanche.

Mais c'est alors que juste avant de faire qu'une bouchée de moi, un autre grand poisson lui fonce dessus et l'écrase contre un rocher, le rendant en bouilli.

Et mais attend...!

Ce n'est pas un poisson, c'est un tulkun !

J'essaye de remonter à la surface mais sa nageoire, faisant droite-gauche, m'empêche de faire quoi que se soit.

Alors de fatigue, mes yeux se ferme, et je perd connaissance.

***

Chapitre 5

Terminé.

" I see you, Lo'ak "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant