CHAPITRE 2

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JADEN

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JADEN


Perchée sur des talons de dix centimètres, Willow me toise. J'ai beau être plus grand qu'elle, elle réussit l'exploit de me prendre de haut. Dans son regard, je me sens insignifiant.

Sa longue chevelure châtain striée de mèches caramel s'écoule sur ses épaules comme une cascade brillante. Les reflets du soleil luisent sur les vagues capillaires qui m'évoquent une mer déchaînée. Ou une coulée de lave particulièrement vindicative.

À l'instar de Cade, qu'elle ne peut pourtant pas blairer, Willow se moque éperdument de son nœud de cravate. Elle l'a desserré et le porte aléatoirement autour de son cou. Les pans supérieurs de sa chemise blanche s'extirpent d'un pull Tommy Hilfiger dont le col en V dévoile la naissance de ses seins. Une jupe bleu marine fluide tombe à mi-chemin sur ses cuisses, laissant mon imagination se figurer la longueur interminable de ses jambes.

Les poils dressés sur les bras, je déglutis.

— Tu m'as manqué cet été, Lucifuge !

Ma cage thoracique se resserre, me broyant le cœur. Le sourire de Willow est vénéneux. Il me caresse la peau, laissant dans son sillage un poison corrosif qui m'écorche vif.

Et ce maudit surnom...

— Tu ne me réponds pas ?

La gorge serrée, j'articule tant bien que mal :

— Je ne sais pas quoi dire.

Je ne reconnais pas ma voix. Quand je croise les prunelles émeraudes de mon bourreau, un frisson se glisse sous ma peau. Il me bouscule, me violente, m'ébranle.

Après que Willow a bu une gorgée de son gobelet de café, son sourire s'intensifie. Puis disparaît aussi sec.

— Baisse les yeux quand je te parle !

Ma tête s'affaisse.

— C'est bien. Je vois que tu n'as pas perdu tes bonnes habitudes.

Willow s'approche de moi. Je me fais violence pour ne pas reculer. De toute façon, je suis contre un mur. Même si je voulais mettre de la distance entre nous, je ne pourrais pas.

La broche piquée dans son pull, à l'effigie d'une maison de luxe italienne, me tape à l'œil. Le diable s'habille en Prada. Je n'ai jamais si bien compris la signification de ce titre qu'en cet instant.

Car satan se tient face à moi. Sorti tout droit des enfers, il a choisi l'écorce charnelle d'une lycéenne de dix-huit ans pour venir me tourmenter sur Terre. S'il a délaissé ses cornes, il a trouvé judicieux de revêtir des traits d'une somptuosité inégalable. À plusieurs reprises ces dernières années, je me suis fait la réflexion que Willow partageait une troublante ressemblance avec Angelina Jolie dans sa jeunesse.

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant