CHAPITRE 9

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WILLOW

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WILLOW


— Voilà donc à quoi ressemble la chambre de Willow Montgomery, commente Maverick en soulevant le cadre photo posé sur l'angle de mon bureau.

Le cliché y montre une vieille dame dont le sourire suffirait à illuminer New York durant la plus longue nuit d'hiver.

— C'est qui ?

Assise sur mon lit, j'observe Maverick de dos. Grandir dans une ferme a rendu justice à son corps. Il a retiré sa veste de costume en entrant dans la pièce et ne porte plus qu'une chemise blanche qui dévoile ses larges épaules. Le creux au milieu de son dos met le tissu à rude épreuve et son pantalon moule ses fesses rebondies. J'ai déjà vu des femmes enceinte de six mois avec un ventre moins arrondi que ça.

— Nanou.

— Nanou ?

Maverick pivote et fronce ses sourcils épilés. Je comprends le délire de vouloir se débarrasser d'un mono-sourcil qui ne rend justice à personne. Enfin de là à dévier la trajectoire originale en arrachant trop de poils, il y a des limites. Ses sourcils sont mieux tracés que mon avenir. Et que les miens, accessoirement.

— Ma grand-mère, expliqué-je. Mon père l'a placée dans un institut pour les vieux.

Ce dernier mot m'écorche. Je ne supporte pas l'idée de manquer de respect à la seule personne qui ait su acquérir le mien. Mais je supporte encore moins l'idée de passer pour une faible. Si quelqu'un s'engouffrait dans la faille, il me trouverait au bord du précipice, dansant les yeux bandés. Il lui suffirait d'une pichenette pour m'envoyer au fond du ravin.

Je ne peux laisser personne avoir ce type d'ascendant sur moi. Dans ce monde, c'est écraser ou se faire écraser. J'ai choisi ma place.

— Elle s'appelle Nadine ?

— Antoinette.

— Alors pourquoi Nanou ?

— Parce que Toinette ça ressemble à toilettes. Pas très classe pour désigner quelqu'un.

En disant cette phrase à voix haute, je me rends compte à quel point elle est ridicule. Et pourtant si réelle.

— À moins que ce soit un chieur...

La commissure de mes lèvres se rehausse.

— Cette blague était éclatée au sol.

— Fais pas genre, Montgomery ! T'as souri.

— C'était plutôt une grimace.

Maverick repose le cadre puis fait un tour sur lui-même pour observer l'espace. Ma chambre n'a rien de spectaculaire en dehors du mystère qui la compose au bahut. Avec la réputation que je me suis forgée, tout le monde rêve de savoir à quoi elle ressemble. Dans quel lit je dors, avec quelle parure, qu'est‑ce qui tapisse les cloisons...

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant