CHAPITRE 21

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JADEN

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JADEN




La foule qu'a attiré le gala est une véritable aubaine. Je réajuste les lunettes sur l'arête de mon nez pour mieux observer tous ces riches massés les uns contre les autres. Ils ne réalisent pas qu'à mes yeux, ils ne sont rien de plus qu'un porte-monnaie sur pattes dans lequel je compte bien glisser mes mains agiles.

Baies de belladone en poche, je suis prêt à distribuer ma carte de visite partout où j'aurai commis un forfait. Ne reste qu'à choisir les bijoux les moins volumineux et les plus onéreux.

— Ton truc, c'est juste les belles montres et les bracelets ? me demande Willow.

Elle se tient à mes côtés, impériale dans sa robe rouge dont la fente remontant sur ses cuisses invite à découvrir mille délices. Je ne sais pas pourquoi elle m'effraie tant lorsque nous sommes au bahut. Elle n'est rien de plus qu'une femme de dix-huit ans, avec beaucoup d'argent et une grande gueule. Il n'y a pas de quoi se soumettre.

La cocaïne est comme une main qui retire le voile qui m'aveugle au quotidien. Je me sens clairvoyant lorsque qu'elle s'infiltre en moi. Mes craintes disparaissent, mes espoirs s'aiguisent. Le monde entier semble à portée de main, me suppliant de le cueillir. Je devrais peut‑être songer à en consommer plus régulièrement ?

— Tout ce qui rapporte. Je ne peux pas me balader ici avec un sac ou autre accessoire qui me ferait paraître suspect. Je sélectionne toujours les bijoux qui se revendent le mieux.

— Et les portefeuilles ? Beaucoup adorent garder du liquide sur eux.

— Même si je trouvais cinq mille dollars en petites coupures, ce dont je doute, ça ne rivalise pas avec un accessoire à deux cent mille.

Willow hoche la tête. Elle n'a aucune notion de la valeur de l'argent. Elle baigne dedans depuis toujours. Pour elle, ce ne sont que des chiffres inscrits sur des pièces, des billets ou un écran numérique. Elle en possède tellement qu'elle ne connaît pas les limites humaines d'en manquer.

— Si tu cachais un sac près d'une sortie de secours, par exemple, tu pourrais le remplir au fur et à mesure de la soirée, suggère-t‑elle. Tu as ratissé des dizaines de soirées ces derniers mois et tu fais toujours autant pitié à voir.

— Mon but n'est pas de devenir riche. Et un sac attirerait l'attention.

— Si tu le cachais comme j'ai dit, non. Pourquoi tu voles si c'est pour continuer de vivre comme un lépreux ?

J'incline le visage vers Willow. Pour une fois, je n'y perçois pas de haine ni de sarcasme. Elle semble sincère dans sa question.

— Au cas où tu n'as pas entendu ma dernière phrase « mon but n'est pas de devenir riche ».

— Alors pourquoi tu voles des objets de valeur ?

— Ça me regarde.

Willow a découvert l'un de mes secrets, en apprenant que je suis Belladonna. Heureusement pour moi, elle n'a aucune idée de la teneur de mon véritable secret. Celui qui m'anime au quotidien, ma raison de vivre. L'essence même du mythe de pickpocket que j'ai tissé au fil de mes larcins.

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant