Chapitre III

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<< - La... citadelle...? Demandais-je timidement en défroissant mes vêtements.

- Exact! Bien, suis-moi! >> Il me tira fortement par le bras tandis que je soufflai, ne comprenant pas grand chose à tout cela.

Nous arrivâmes dans une petite ruelle. Aaron poussa quelques cartons qui se trouvaient là, et je finis par apercevoir une porte, bien cachée, dans le fin fond de la ruelle. Il toqua sept fois sur la porte, à rythme régulier. Elle s'ouvrit toute seule en grinçant un peu. Il entra, toujours en me tenant par le bras, à l'intérieur. La porte se referma aussitôt après moi. Je regardai autour de moi et compris vite que nous étions dans un bar. Seulement, l'atmosphère et l'ambiance du bar n'avaient rien à voir avec celles de la citadelle; à l'extérieur, un paysage futuriste et moderne s'ouvrait à nous, tandis qu'à l'intérieur, tout ou presque était fait de bois, de manière plus "rustique". Les gens avaient l'air d'une grande famille qui parlait, riait et s'amusait. Ce qui me plaisait assez.

<< - Asseyons-nous! >> Me lança Aaron.

J'obéis sans discuter, et au moment même où je fus assise, pratiquement toutes les personnes du bar s'arrêtèrent de parler. Je déglutis discrètement en gardant la tête basse. Soudain, je sentis quelque chose me tapoter gentiment le dos:

< - Alors c'est ce petit avorton ton cousin?! Eh beh! Ça pour une surprise, c'en est une! >>

Tout le monde se remit à parler et à rire comme à mon arrivée. Je regardai discrètement du coin de l'œil vers l'arrière pour voir à qui appartenait cette voix rauque et grave; c'était un homme d'une quarantaine d'années environ, très grand et très imposant, blond au yeux dorés. Il avait l'air plutôt gentil, malgré sa voix à glacer le sang. Soudain, je sentis quelque chose me happer la jambe: c'était un petit garçon tout à fait adorable, blond au yeux vairons, l'un doré, et l'autre brun. Il me fit un grand sourire:

<< - Alors tu es le cousin de grand frère?

- ("grand frère"?) Heu, oui, oui c'est ça! >> Je hochai la tête en confirmation. Soudain, on passa un bras autour de mes épaules. Je sursautai et vis que c'était Aaron qui me souriait:

<< -Bon alors, les présentations! Lui, c'est Dick! Il pointa du doigt l'homme qui m'avait tapoté le dos, puis montra du regard l'enfant qui s'était accroché à ma jambe:

Et lui, c'est son fils, Eliott! Suivi de sa chère et tendre épouse, Fiona! >> Il montra une silhouette derrière le comptoir du bar. C'était une femme magnifique, ayant de longs cheveux châtains et bouclés, et des yeux noisette, ainsi qu'une peau belle et délicate, le genre de femme que toute autre envierait. Je m'inclinai légèrement. Ils me sourirent chaleureusement, Fiona me servit un thé sans que j'eus besoin de demander:

<< - En tout cas, nous sommes vraiment heureux d'accueillir un membre de la famille d'Aaron ici! Lui qui n'en parle jamais! Je pris doucement la tasse de thé.

- M-merci... Pour ça, et pour le thé! (Mais...Si ils ne font pas partie de la famille d'Aaron, pourquoi Eliott l'appelle "grand frère"..?) Je n'osais pas demander, quand elle émit un petit rire.

- Pas de quoi, les amis d'Aaron sont nos amis! C'est lui qui a trouvé cet endroit, pour nous, les gens " à part..." Elle me sourit, j'eus l'impression que ce fut un sourire forcé, je ne relevai donc pas, malgré ma curiosité. J'étais perdue dans mes pensés quand on me tira violemment. C'est Aaron, encore:

< - Allez on vous laisse, on a des choses à faire! >> J'aperçus brièvement Dick recevoir une lettre de la part d'Aaron avant que ce dernier ne me tire vers le fond du bar où il y avait une seconde sortie.

<< - Eh oh! Tu pourrais faire attention hein! Il ricana:

- Pfff, chochotte! >> Nous sortîmes donc par l'arrière. Aaron continuait de me tenir par le bras tout en avançant. Je tentais de le suivre malgré le fait que je trébuchais de temps à autre. Soudain, je fonçai dans quelque chose, je levai la tête, et vis que c'était Aaron qui s'était arrêté, et que j'avais percuté son dos.

<< - Qu'y a t-il..? Il y a un problème? Je penchai la tête en guise d'incompréhension, puis il se retourna brusquement vers moi, l'air un peu renfrogné: 

- Tu ne sais pas marcher ou quoi?! 

- E-Eh? De quoi? M-Mais c'est toi qui me tire trop fort! Je n'arrive plus à suivre moi! Je gonflai les joues tandis que lui souffla.

- Sérieusement, il n'y a pas à dire, tu ne changeras jamais! Il me lança un regard désespéré puis sourit tendrement, et reprit sa route, toujours en me tenant par le bras, mais en marchant plus doucement cette fois-ci. 

- (Quel était ce sourire...?) "Je ne changerai jamais"? Comment ça? Que veux-tu dire?! >> Il ne me répondit rien, et continua simplement de marcher.

Rêve lucideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant