1 | Calista | Tout va mal, Nigellus !

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𝟏𝖊𝖗 𝕾𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑

— Sirius dépêche toi, grogna la voix ensommeillée de Calista. Maman va encore faire la tronche.

— Elle fait tout le temps la tronche imbécile », répliqua son cher jumeau en sortant de son lit.

Appuyée contre l'encadrement de la porte, Calista fixa son frère se lever en baillant. Il n'avait pas tort. Sirius et Calista représentaient pour Walburga la honte suprême de la famille et pour cause ; ni l'un ni l'autre n'était à Serpentard. Sirius avait préféré l'air téméraire et impulsif des Gryffondors quant à Calista, elle préférait la quiétude de la salle commune des Serdaigles. C'était Regulus le chouchou de maman. Le fils parfait. Et pour cause ; il avait été réparti à Serpentard l'année précédente.

Lorsque Sirius eut enfilé sa robe de chambre, ils descendirent tous les deux dans la petite cuisine du 12 Square Grimmaud.

— T'es tombé du lit Sirius ? Ricana la voix de Regulus. T'as une sale tête.

— La ferme Reggie, répliqua Calista en se laissant tomber sur sa chaise.

— Maman a menacé de vous réveiller à coups de doloris tout à l'heure, vous l'avez vraiment mise en rogne, pouffa le cadet.

— Ce n'est pas drôle crétin , cracha Sirius.

Non, ce n'était pas drôle. Mais Calista n'en dit rien. Sirius était infernal avec Régulus depuis sa répartition et elle n'aimait pas cela, mais son jumeau avait raison, lorsqu'elle parlait de doloris, Walburga Black était toujours sérieuse, il n'y avait que Régulus pour croire le contraire.

Elle attrapa un couteau et le pot de marmelade qui traînait sur la table alors que ses frères se dévisageaient en chien de faïence.

— Kreatur ! Appela-t-elle. Peux-tu m'apporter un morceau de pain ?

— Bien sûr, petite maîtresse , croassa l'elfe en apparaissant dans un "pop" sonore.

*

Lorsqu'elle eut fini son assiette, elle remonta aussitôt dans sa chambre sans attendre Sirius. Elle était intolérante à cette atmosphère électrique qui régnait entre ses deux imbéciles de frères.

— Qu'est-ce qui peut bien te tracasser, Calista, fit une voix douce dans la pénombre de sa chambre. Tu as l'air distrait.

— Tout. Cette famille, Poudlard, ma vie, tout, Nigellus. Je suis une adolescente, Nigellus ! S'écria la jeune fille à bout d'entendre ce tableau s'inquiéter de son état alors que sa présence même lui empêchait toute forme d'intimité.

Folle de colère et de frustration, elle attrapa son uniforme et se précipita dans sa salle de bains.

Enfin seule, songea-t-elle.

Le silence régnant et l'absence d'yeux la suivant absolument partout où elle allait lui permettait de relâcher la pression, de lâcher les vannes sur le flue d'émotions qu'elle retenait à tout instant.  Et chaque fois qu'elle mettait un pied hors de cette pièce, elle avait la terrible sensation d'être une élève de première année qui fait sa première incursion dans la réserve de la bibliothèque de Poudlard pétrifié par la peur, tous les sens en alerte et un contrôle total sur chaque mouvement. Quelques larmes coulèrent le long de ses joues, elle les essuya d'un geste rageur.

Elle retira son pyjama à l'effigie d'un chanteur moldu, David Bowie. Sirius avait le même, c'était Remus qui les leur avait offert pour leur anniversaire l'année précédente. Si sa mère la voyait avec elle enragerait. Pas seulement parce que c'était moldu, mais aussi parce que le bas était un pantalon et que toute dame digne de ce nom refuse le pantalon - franchement à quelle époque pouvait bien vivre cette mégère ?

𝐓𝐡𝐞 𝐌𝐢𝐫𝐫𝐨𝐫 𝐎𝐟 𝐄𝐫𝐢𝐬𝐞𝐝 [𝐓𝐨𝐦 𝐉𝐞𝐝𝐮𝐬𝐨𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant