10 | Sirius | Contre-enquête

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— Tu ne trouves pas que Poudlard comptes beaucoup de classes désaffectée ? S'interrogea distraitement Sirius.

— Ça, c'est à cause de cracmols et du sang de moldus, ricana Regulus.

— Imbécile. Gronda son frère. Je ne sais même pas pourquoi je te parle.

Le fils aîné des Black croisa ses bras et se laissa glisser contre l'un des murs de l'ancienne salle de potions. Une gigantesque fatigue s'abattu sur ses épaules. Cela faisait des jours qu'ils se trouvaient dans cette salle et Sirius avait la sensation de devenir fou. Que s'était-il réellement passé cette nuit-là ? Était-ce lui le responsable, ou bien son frère ? Qui avait maudit McLaggen le premier ? Était-il devenu l'un de ces monstres qui constituent la famille des Black ? Qu'allait-il devenir désormais ? Qu'allaient ils devenir ? Autant de questions sans réponses.

Depuis des jours, les seules interactions humaines dont il bénéficiait étaient celles de son frère qui ne manquait jamais de cracher son venin. Quoi qu'ait pu en croire Calista, Regulus n'était pas le petit saint qu'elle s'imaginait. Alors qu'il ruminait, au beau milieu de la pièce, sur l'une des paillasses, deux sandwiches et deux verres de jus de citrouille apparurent.

Voilà, il est midi, pensa Sirius en voyant son seul repère temporel.

Il imaginait ses amis, des étages plus haut, dans la Grande Salle, mangeant en se demandant comment avaient-ils pu faire confiance à un monstre tel que lui. Il en avait mal au ventre.

— Tu sais que ce n'est pas en te laissant mourir de faim qu'on sortira de ce bourbier, fit remarquer Regulus en attrapant son sandwich.

Sirius répondit par un borborygme, recroquevillé contre un mur, la pièce sans fenêtre avait anéanti toute sa bonne humeur. À quoi bon manger s'ils finissaient tous les deux à Azkaban ? Si seulement ce petit enfoiré de McLaggen n'avait pas collé ses poings dans le visage de son frère...


Sirius soupirait inlassablement et alors que Regulus s'apprêtait à lancer une nouvelle remarque, des cliquetis se firent entendre dans la serrure. Les deux frères se lancèrent une œillade inquiète, leurs têtes dressées vers la porte comme celles des suricates. Lorsque le panneau de bois s'ouvrit, Sirius s'attendit à ce que la lumière s'engouffre dans ce cachot de malheur, mais rien. L'homme dans l'entrée devait avoir une ascendance parmi les géants ; sa carrure rendait l'encadrement de la porte presque trop étroit pour lui. Le pas lourd, l'homme s'avança vers Regulus dans la forêt de tables.

— Qui êtes-vous ? Lança Sirius, méfiant. Je ne vous ai jamais vu à Poudlard.

L'homme se stoppa dans sa marche et laissa glisser un regard inquisiteur vers Sirius qui sentit son courage lui échapper.

— Ah ! Tu es là toi ! grommela l'homme. Je ne t'avais pas vu, assis par terre.

L'homme se mit à sourire, mais les muscles de Sirius ne se relâchèrent pas pour autant. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, il fut aussitôt coupé pas l'inconnu qui leva la main dans sa direction.

— Je vais répondre à ta question mon garçon. Laisse-moi parler, d'accord ?

L'inconnu s'adressait à lui avec bienveillance. Il se dirigea jusqu'à la table du presseur et s'assit précautionneusement sur la chaise qui lui était destinée avant d'étendre ses jambes au maximum.

— Je m'appelle Dan Dawlish. Déclara l'inconnu en glissant un cigarette entre ses lèvres. Je suis celui qui se chargera de protéger vos intérêts durant cette affaire. Alors, dîtes moi, lequel de vous deux a vraiment maudit ce pauvre garçon ?

𝐓𝐡𝐞 𝐌𝐢𝐫𝐫𝐨𝐫 𝐎𝐟 𝐄𝐫𝐢𝐬𝐞𝐝 [𝐓𝐨𝐦 𝐉𝐞𝐝𝐮𝐬𝐨𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant