Chapitre 2 : Des nuages au loin

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"Toi, devenir actrice ? dit George Joestar avec dédain. N'y pense même pas Johanna ! Je refuse que tu te prive d'un avenir grandiose pour des passions aussi absurdes ! Je te préviens, si tu quitte tes études d'histoire, je te coupe les vivres ! Tu m'entends Johanna ? Tu n'es plus ma fille ! Johanna ? Johanna ? Johanna ? Jo-

  Johanna se réveilla en sursaut, sortant d'un cauchemar assez désagréable. Elle se redressa alors sur la chaise de son bureau, et se rendit compte qu'elle s'était endormi devant son ordinateur portable. Ce dernier s'était mis en mode veille depuis un long moment déjà, ce qui inspira un peu de honte à Johanna. Elle avait pourtant passé l'âge de passer des nuits blanches devant les écrans comme une adolescente. Oui, elle était une adulte à présent. Ou du moins, c'est ce qu'elle s'efforçait de penser en voyant la photo de Timothée Chalamet, qu'elle avait collé sur son ordinateur comme l'aurait fait n'importe quelle adolescente de 15 ans.

"Ca va, même les gens de mon âge kiffent Chalamet, se rassura Johanna. C'est totalement normal à mon âge d'avoir ce genre de set up sur mon bureau."

  Son bureau, justement, était comme d'habitude en désordre, recouvert de dessins, factures et autres fiches sur lesquelles elle avait imprimé ses textes composés pour le café. Quand elle repensa aux événements de la nuit précédente, elle réalisa durement qu'elle ne travaillerait sûrement plus jamais là bas suite à son comportement. Quelque part, cela la rassurait de ne plus avoir à retourner dans cet endroit sordide, et surtout, de ne plus avoir à supporter les insultes à répétition de cet abruti de patron. Mais elle savait que c'était loin d'être une bonne nouvelle, puisqu'elle devait non seulement retrouver un travail, mais surtout, elle avait peut-être sacrifié sa seule chance d'évoluer dans le monde de la comédie. Johanna se dit avec regret que, si elle avait su faire abstraction de son aversion pour cette situation, elle aurait pu se faire remarquer par un directeur de casting passant par là au détour d'un soir, et cela aurait pu marquer le début de sa carrière.

"Genre, comme l'autre Moncrassac d'hier soir ? se dit-elle ironiquement. Non merci, si c'est pour se faire aborder par ce genre de clown, j'préfère encore être au chomdus."

  Mais Johanna avait trop mal à la tête pour penser à tout cela. La nuit précédente avait été assez mouvementée pour qu'elle se concentre d'abord sur son déroulé. En rassemblant ses souvenirs, elle se souvint de Lou et de sa bande, de la silhouette qui l'avait défendu et de cet étrange sentiment de félicité qu'elle lui avait inspiré. Elle se souvint aussi que, une fois rentrée chez elle, elle s'était précipitée sur son ordinateur pour comprendre ce qui lui était arrivé.

  Johanna avait alors passé le reste de sa nuit à sillonner les sites Internet pour collecter de possibles indices sur cette mystérieuse apparition. Des threads Twitter ou Reddit aux sites les plus conspirationnistes, en passant par 4Chan -ce qui lui inspira un sentiment de dégoût-, Johanna voulait des réponses. Et après deux heures de recherches, elle avait fini par trouver des témoignages à la limite de la creepypasta. Ces derniers parlaient de "doubles spectrales", d'accidents et disparitions en tout genre survenues aux quatre coins de vue, comme dans une petite ville japonaise nommée Morio. Des histoires de fantôme, de pouvoirs énigmatiques, manifestés par ces esprits que les internautes s'étaient accordé pour nommer "Stands", ces derniers se tenant toujours aux côtés de leur manieur. Il apparaissait que seules les personnes dotées d'un Stand étaient capables de les voir, soit une belle excuse pour expliquer que ce phénomène ne résumerait qu'à des hallucinations visuelles.

"La silhouette s'était tenue à mes côtés hier soir", se dit Johanna avec le besoin compulsif de lier son cas à ses recherches, comme un adolescent autiste qui fait son autodiagnostic.

  Quelques noms revinrent dans certaines de ces histoires, comme la Fondation Speedwagon. Cette ONG, connue pour ses brillants travaux dans les domaines de la médecine et de l'ingénierie, semblait manifestement liée à la plupart des affaires relatives aux Stands. Ainsi était elle souvent intervenue dans ces affaires pour les étouffer ou pour prendre en charge les personnes qui avaient été victimes d'attaques de Stands, en leur faisant signer des closes de confidentialité pour qu'elles ne révèlent rien aux médias. Un comportement bien étrange venant d'une fondation médicale fondée par un milliardaire philanthrope en 1910. Evidemment, certaines de ces personnes avaient vendu la mèche sur les réseaux sociaux, mais la fondation n'en n'avait pas tenu compte, ces témoignages se confondant dans l'océan de fake news et autres théories du complot qui borde l'Internet 2.0.

JoJo's Bizarre Adventure : Rainbow Blood VinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant