Chapitre 12

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POV Glenn :

Je la regarde, là par terre, confuse et couverte de sang, tout comme moi. Aucun de nous ne bouge, trop occupés à dévisager l'autre. Cependant, il ne me fallut pas longtemps avant de réaliser que j'ai eu peur. Non pour ma survie, oh ça non. Mais pour Maggie. Lorsque j'ai vu Andréa partir d'un pas décidé dans la direction que Maggie avait prise quelques dizaines de minutes auparavant, j'ai tout de suite eu un mauvais pressentiment. Et j'avais raison. Si je n'étais pas arrivé avant, Maggie serait peut-être... 

Je suis pris d'une bouffée de chaleur tout à coup. Je réalise que j'aurais pu perdre une personne qui est devenue importante à mes yeux. Ni une, ni deux, je me précipite sur Maggie, encore à terre. Tant pis si elle m'en veut toujours, tant pis si elle me déteste, je suis plus que reconnaissant au monde entier d'être allé l'aider. Je m'attends à ce qu'elle me repousse violemment, comme à chaque fois, mais il n'en est rien. Au contraire, je sens ses fines mains venir se poser sur mes omoplates. Surpris, je tente de me redresser, mais sa prise est plus forte que je ne l'ai pensé. Je décide de parler.

- "M-Maggie...? Est-ce que ça va ?"

Elle ne répond pas. Elle ne pleure pas. Elle ne tremble pas, mais je peux sentir sa peur toujours présente. Je décide donc de me taire, et d'être là pour elle. Je ferme doucement les yeux, puis inspire. Je la sens. Son parfum est si doux. Il me rappelle celui d'une rose si parfaite pourtant si épineuse. C'est ainsi que je vois Maggie. Pourtant, j'aimerais qu'elle s'ouvre à moi, qu'elle rentre ses épines, mais je sais que c'est impossible. Du moins, cela prendra des mois voire des années.

Elle me lâche finalement, je me redresse en essayant de cacher ma déception. Elle se relève, moi de même, puis me regarde. Après quelques secondes, elle se décide à parler.

- "Pourquoi...?"

Je la regarde, un sourcil arqué. Pourquoi ? Mais pourquoi quoi ?

- "Pourquoi es-tu revenu me chercher, Glenn..."

Je la regarde, désolé. Pourtant, je ne le suis absolument pas. Elle se met à hurler.

- "Pourquoi, Glenn ?!! POURQUOI !!!?"

Elle fond en larmes devant mes yeux. C'est la première fois que je la vois dans cet état. Je suis figé. Pourtant, sans que je ne le contrôle, mon corps agit par lui même, puis se précipite pour l'enlacer aussi fort que possible. Elle pleure contre mon torse, tout en me ruant de petits coups de poing. Elle ne se calma pas tout de suite, elle hurle de douleur, mais je sais bien que ce n'est pas de la douleur physique, mais de la douleur psychologique. Je n'en connais pas encore la cause, mais malgré ma curiosité grandissante, je n'obligerai jamais Maggie à m'avouer pourquoi elle agit de cette façon. J'attendrai le moment où elle me fera assez confiance pour m'en parler, je saurai être patient. 

Elle se calme petit à petit, ma main se balade en douceur dans sa chevelure brune. Elle renifle. Je déteste la voir comme ça. Elle a dû avoir peur. Je regarde le cadavre d'Andréa à nos côtés. Il faut que je m'occupe d'elle, sinon elle reviendra. Je n'ose pas le dire à Maggie, de peur de la brusquer de nouveau. Je n'ai pas le temps d'y penser, que Maggie met une distance entre nous. Elle essuie ses résidus de larmes, puis me regarde. Elle sourit. Ce n'est qu'un léger sourire, timide, ne montrant pas ses dents, mais elle sourit. Elle est... si belle. Je sens les larmes me monter aux yeux, et réalise qu'elle est bien vivante. Mais je ne les laisse pas couler. Au lieu de ça, je tue Andréa une deuxième fois.

En me redressant, je sens que Maggie vient placer sa main dans la mienne. Elle prend la parole.

- "Aller, rentrons, maintenant."

Je ne peux m'empêcher de lui sourire. Nous marchons dans les sombres couloirs de l'ancienne prison, main dans la main. Tout à coup, ma blessure au ventre me lance. Putain d'Andréa... Au moins maintenant, elle ne nous fera plus rien. En tous cas, je suis tout simplement heureux rien que de penser à nos mains entrelacées. Je me sens bien de savoir Maggie en vie.

Nous arrivons à l'endroit où nous nous sommes installé. 

POV Maggie :

Je détache ma main de celle de Glenn. Les autres nous regardent, puis contre toutes attentes, Carol et les autres femmes courent dans ma direction avant de me prendre dans leurs bras. Carol prend la parole.

- "Oh Maggie ! Si tu savais à quel point on a eu peur ! Lorsqu'on a vu Andréa partir dans ta direction, on a tout de suite pensé que..."

Je ne la laisse pas finir sa phrase.

- "Tout va bien maintenant, Carol."

Je me tourne vers Glenn, souriante.

- "Tout va bien grâce à Glenn."




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