Soul Paradise

Prologue

- Non, Maman, ne me laisse pas s'il te plaît, j'ai besoin de toi, crié-je, les larmes coulent sur mes joues.

Je regarde mon père à côté de moi, celui-ci ne bouge pas, abasourdi par la scène qui se déroule sous nos yeux.

- S'il te plaît papa, fais quelque chose, aide-moi, continué-je.

Mais il ne dit rien, tétanisé, incapable de prononcer un seul mot.

À cet instant, je me réveille dans mon lit, le visage perlé de sueur, un cauchemar banal parmi tant d'autres. Ces épisodes hantent mes nuits depuis une décennie, insaisissables malgré mes efforts pour les chasser. J'accepte donc leur présence, une part indissociable de ma vie. Descendant à la cuisine, je me sers un verre d'eau fraîche pour apaiser mon esprit encore embrumé. Consultation de mon téléphone, 10 heures s'affichent, accompagnées d'un message de mon mystérieux patron. Son identité reste une énigme, alimentant les rumeurs les plus folles parmi les employés du club. Certains l'imaginent parfait, prêt à convoler en justes noces, une idée que je rejette. Comment peut-on se soustraire à ses responsabilités professionnelles, ignorant les affaires de son établissement? Peut-être craint-il de s'abaisser en notre compagnie. Quoi qu'il en soit, ses choix lui appartiennent. Bien que je doive admettre qu'il éveille ma curiosité...

Je me réveille de ma rêverie et porte à nouveau mon attention sur mon téléphone, cherchant à lire son message.

Ce soir 20 heures dans la salle

de réunion, j'ai déjà donné

tous les documents à Jimmy il

vous y attendra.

Voilà donc ce dont je vous parlais : il ne sera toujours pas présent ce soir. Comme d'habitude, c'est Jimmy qui prend en charge ce genre de choses. Je ne saurais le définir précisément ; bien qu'il soit charmant et distingué, je le trouve un peu particulier. Peut-être est-ce parce que je ne le fréquente pas personnellement ; on ne le voit pas souvent au club, il reste plutôt discret. Il pourrait être l'un des rares à connaître le patron, mais je ne suis pas certaine de sa relation avec lui : est-il un ami, un bras droit, ou simplement un employé ordinaire ? Je n'ai pas plus d'informations, si ce n'est qu'il semble être son messager, en quelque sorte.

Je décide donc de retourner à l'étage pour me glisser à nouveau dans mon lit, espérant récupérer un peu de sommeil. Malheureusement, l'endormissement m'échappe ; je reste allongée, observant à travers la fenêtre de ma chambre les lumières de Los Angeles, comme je le fais souvent lorsque le sommeil me fuit. Il est dix heures, l'heure des courageux ; pendant que d'autres déjeunent, se douchent ou font du sport, je me contente de rester étendue, entre sommeil et veille, captivée par l'animation de la ville nocturne. On ne saurait m'en blâmer : après tout, je ne travaille que le soir principalement.

Au bout de quelques minutes, le sommeil finit par m'emporter.