IRIS
Je me retourne vers Kali, pour mieux la surplomber, cette fille ne me fait pas peur avec ses airs supérieurs, elle ne m'impressionne pas et je pense que c'est ça qui l'énerve le plus.
- Qu'est-ce que tu nous veux, Kali ? Dis-je. Es-tu si ennuyée avant de travailler que tu choisis de nous cibler ?
- Non, ajoute Éli, elle en a simplement assez qu'on continue à l'entraver après toutes ces années. C'est pourquoi elle cherche à nous provoquer en prétendant que nous allons partir, alors que c'est impossible. Et il est même probable que ce soit le contraire qui se produise.
Elle commença à ouvrir la bouche pour répliquer, mais elle fut interrompue par Jimmy qui l'appelait dans son bureau. Elle nous lança alors un regard noir, se promettant sûrement de s'occuper de notre cas plus tard. Elle se tourna dans la direction de Jimmy.
- J'arrive, dit-elle alors d'un ton mielleux.
Éli et moi échangeons des regards et grimaces, déplorant toutes deux le ton qu'elle a adopté, particulièrement dégoûtant. Pourquoi agir de manière aussi excessive, c'est totalement superflu, mais bon, c'est sa façon d'être.
- Allons-y, me dit Éli avant de se glisser dans l'ascenseur.
En sortant de ce dernier, nous nous dirigeons vers les vestiaires pour nous changer. Kali arrive peu de temps après. Toujours avec cette animosité de tout à l'heure. Elle semble vouloir nous provoquer, mais je n'entre pas dans son jeu et décide de rester calme et de l'ignorer, tout comme le fait Éli. Je jette quand même un petit coup d'œil dans la direction de Kali qui paraît vouloir nous suivre de près. Discrètement, je me tourne vers Éli et lui murmure :
- Tu as vu Kali ? On dirait qu'elle veut encore un peu jouer les troubles fêtes.
- Oh, tu sais, Iris, me répondit-elle. Kali ne peut pas résister à l'envie de semer la pagaille.
Soudain, un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres.
- Mais on ne va pas lui donner cette satisfaction, n'est-ce pas ? enchaîna-t-elle
- Tu as raison, acquiesce-je. Parlons plutôt de ce que Jimmy a annoncé. Ça va changer pas mal de choses pour certains.
- Notamment pour Kali si elle est transférée. C'est peut-être ce qu'il lui faut pour la calmer un peu.
Je souris légèrement avant de répondre.
- Certainement, mais je ne peux m'empêcher d'avoir une pointe de compassion, même pour elle. Les changements peuvent être délicats, tu ne crois pas ?
Éli me regarde avec surprise, mais c'est vraiment ce que je ressens. On ne sait pas ce qu'il se passe dans la vie des gens en dehors du travail.
- Tu ne lui pardonnes pas déjà, j'espère ? réplique Éli.
Je ris doucement.
- Non, loin de là. Mais je me dis que parfois, la vie nous réserve des surprises, même à Kali.
Je marque un temps de pause pour réorganiser mes pensées.
- Tu sais, Éli, ces changements au club nous réservent probablement des surprises. Comment penses-tu que cela va influencer notre routine ?
- Hmm, c'est difficile à dire. Mais tu sais, occasionnellement, le changement peut être une bonne chose. Peut-être que cela nous apportera de nouvelles opportunités, qui sait ?
- Oui, tu as raison. Mais avoue que le transfert de Kali dans l'autre boite est une bonne nouvelle pour nous.
- Oh, ça, c'est sûr. Enfin un peu de répit, sans son attitude toxique. Espérons que ça rende notre vie ici un peu plus agréable.
- Je ne peux pas m'empêcher de ressentir une pointe de compassion pour elle, malgré tout, confie-je à Éli. C'est sûrement difficile à croire, mais elle semble vraiment dépassée par la situation, même si elle essaye encore de nous provoquer. Quelque chose a changé depuis tout à l'heure.
- Tu es trop bonne, Iris. Mais bon, tu as toujours eu ce côté empathique envers les autres. J'admire ça chez toi.
- Et toi, comment vois-tu tout cela ? Les changements, les défis... as-tu des appréhensions particulières ?
- Franchement, je préfère prendre les choses comme elles viennent. Tant qu'on reste soudées, on peut surmonter n'importe quoi. Et puis, qui sait, peut-être que de bonnes surprises nous attendent.
- C'est vrai. En tout cas, je suis contente de pouvoir partager toutes ces pensées avec toi, dis-je. Ça rend tout cela supportable.
- Toujours, Iris. On navigue à travers ces changements ensemble, comme d'habitude.
On entendit alors une sonnerie de téléphone à l'autre bout de la pièce. C'était le téléphone de Kali. On en profite alors pour sortir des vestiaires sans être suivi de près. Tandis que nous descendons les escaliers pour nous rendre dans le club, on entend la voix de Kali s'élever.
- Quoi ? Un transfert dans la nouvelle boite ? Tu te fiches de moi ? Pourquoi moi ? Tu as un tas d'autres employés, tu ne peux pas m'envoyer là-bas, pourquoi tu me fais ça ? Il doit y avoir un autre moyen. Je ne veux pas travailler là-bas.
On sentait dans sa voix de la frustration et de la déception. Finalement, ce qu'elle disait était vrai, elle connaissait le patron.
- Apparemment, elle n'est pas si indifférente à la nouvelle de sa possible mutation contrairement à ce qu'elle laisse paraître, me dit Éli. Et en plus de ça, pour une fois, elle ne nous ment pas, elle connait le patron.
- C'est étrange, n'est-ce pas ? Peut-être que derrière cette façade d'indifférence, il y a des préoccupations et des craintes que nous ne connaissons pas. On ne sait jamais ce qui se passe réellement dans la vie des autres. Sûrement qu'elle a des raisons légitimes de craindre ce transfert, même si elle ne le montre pas ouvertement. Quant à connaître le patron, ça ne change rien à son comportement, mais au moins, on sait à quoi s'attendre.
Nous continuons à nous diriger vers le club. Une fois entrées, nous nous préparons à commencer notre travail. Les clients commencent à affluer et l'énergie monte en flèche. Éli et moi sommes rentrées dans notre bulle. On se met dans notre rôle. Les lumières clignotent autour de nous au rythme de l'excitation ambiante. Je me concentre sur mon travail, essayant d'ignorer les regards insistants et malveillants de certaines personnes. Je remarque alors, au moment où je lève les yeux, la présence d'un homme habitué des lieux : celui-ci me fixe sans retenue, il est toujours assis à la même place dans un coin du club, l'ombre cachant son visage. Dès qu'il réalise que je l'ai remarqué, il détourne le regard. À maintes reprises, je l'ai surpris à me dévisager, chaque week-end, au moins une fois à chaque occurrence. J'en ai déjà parlé à Éli mais celle-ci ne le remarque jamais de là où elle est placée. Il se place toujours de mon côté, tapi dans l'ombre. Personne d'autre que moi ne peut le voir. Et dire que je l'ai vraiment vu est exagéré, je n'ai pu apercevoir que certaines parties de son visage. Je pense pouvoir le reconnaître si je le croise, mais pour le moment, je ne sais pas du tout à quoi il ressemble réellement.
La soirée se déroule tranquillement, à l'exception de quelques individus ivres qui s'embrouillent entre eux, mais cela ne constitue rien d'extraordinaire.
A la fin de notre service, Éli et moi-même nous rendons aux vestiaires. Nous pénétrons dans les douches, puis procédons au changement de nos tenues. En sortant de l'immeuble, Éli et moi nous disons au revoir et nous prenons notre propre chemin pour rentrer chez nous. La nuit m'entoure de son calme, contrastant avec l'effervescence de la fête. Je me rends à ma voiture, laissant derrière moi la soirée de travail.
Une fois franchi le seuil de ma porte, le bien-être de mon chez-moi m'envahit. Dans un rituel apaisant, je prends le temps d'enfiler ma chemise de nuit et de faire mes soins du soir. Le tissu sur mon corps ajoute une touche de sérénité. Après ce petit instant, je me glisse sous les draps, prête à accueillir le sommeil réparateur qui clôture la soirée.
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Soul Paradise
Roman d'amourIris, une femme forte et indépendante, avait toujours tracé son chemin dans la vie sans jamais succomber au charme d'un homme. Pourtant, il y a quinze ans, une histoire tumultueuse l'a laissée brisée et criblée de dettes. Elle a alors trouvé refuge...