Chapitre 18

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Brandon

J'étais en colère. Je ne voulais pas que Mo' nous accompagne. Je croyais sincèrement que nous pouvions nous débrouiller seuls. Sans lui. Après tout, il n'était qu'un elf. Le seul pouvoir qu'ils avaient était la séduction. Nous avions besoin de force, d'intelligence et d'expérience. Peut-être qu'un vampire aurait fait l'affaire, ou même un sorcier ou une sorcière. Mais un elf ? Voilà une grande surprise.

Nous marchions depuis près de cinq heures. J'étais épuisé. Et Mo' aussi, d'après ses halètements. Nous nous étions levé tard ce matin, nous avions manqué près de trois heures de marche. Nous voyions le ciel changer doucement de couleur. Je n'arrêtais pas de penser qu'aujourd'hui, c'était la fête de Sara, et j'aurais vraiment aimé lui préparer une grande fête, pour ses dix sept ans. Curieusement, elle ne semblait pas savoir qu'elle les avait, ses dix sept ans. Elle avait peut-être arrêter de compter les jours depuis que nous étions en cavale.

Je n'arrêtais pas de penser non plus que nous étions à presque cinq jours de marche du manoir, et donc, de Juliette. Je sentais jusque dans mes tripes qu'elle était enfermée là, quelque part dans le manoir de mon père. J'étais presque convincu qu'elle se faisait torturer, aussi, pour savoir où nous étions. Ils croyaient surement qu'elle état dans le plan, vu qu'elle avait été avec Sara toute la semaine de leur vacance ici, à Toronto. J'avais beau la détester et Sara aussi, elle n'aurait jamais voulu laisser quelqu'un derrière elle, même si c'était une peste. Je l'admirais pour ça. Quand elle avait voulu que Mo' vienne avec nous, j'avais ressenti de la colère monter en moi. Il l'avait quand même envoûté ! J'en avais pas cru mes oreilles. J'avais essayé de la dissuader, mais rien ne pouvais la faire changer d'avis.

-Nous devrions nous arrêter ici, pour la nuit.

-Je suis d'accord, dit la voix mélodieuse de Mo'.

-Bon, d'accord les paresseux. Je nous trouves une grotte ou un abri. Attendez moi ici.

-Non, non ! Toi, tu restes ici. Moi, je vais y aller.

Elle soupira. Je m'avançai vers elle en souriant.

-Quand est-ce que tu vas bien vouloir me faire confiance, hein?

-Mais je te fais confiance, Angel. Je ne veux juste pas qu'il t'arrive quelque chose, c'est tout.

-Et tu crois qu'il ne t'arrivera rien, à toi ?

Je souris. Une lueur d'inquiétude se manifesta dans ses magnifiques yeux verts pâles. Je caressai sa joue de ma main.

-Il ne m'arrivera rien, Angel.

-Et qu'est-ce qui te le prouve, hein ?

-Je me dis que je dois survire pour toi, murmurai-je pour qu'elle seule puisse l'entendre. Et ça marche à tout les coups.

Je l'embrassai tendrement et me reculai.

-J'y vais. Attendez moi ici et ne bougeai pas. S'il y a quoi que ce soit, crier, je vous entendrez.

-Je t'en pris, fais attention.

Je hochai la tête et parti m'aventurer dans la forêt en quête d'un abri. Je n'avais qu'un seul peur ; que les hommes de mon père nous découvres. C'était ma seule crainte. Je poussais les branches d'arbres qui m'importunaient et ouvrais bien l'oeil. Je prêtais attention à chaque petit bruit de la forêt qui s'endormait peu à peu. La lumière du jour laissait tranquillement mais vite place à la noirceur d'encre de la nuit. Ma vue devait s'aiguiser de plus en plus. C'est à peine si je voyais clairement dans les broussailles. Quelque chose craqua durement sur ma gauche. Je m'arrêtai. Une branche se brisa à droite. Je regardai. Rien. Le bruit se répéta devant moi. Il n' y avait toujours rien. La panique m'envahit. Qui était là ? Les hommes de mon père ? J'avais tellement penser à eux que ma pensée s'était révélée être vraie ? Merde, mais je délirais vraiment. Alors qui étais là ? J'avais pourtant fait attention à ne pas faire de bruit et à ne pas me faire voir... Je n'osai plus respirer. Je ne bougeais plus un muscle. Le froid du mois de mai vint m'assaillir. Il s'infiltra jusque dans mes os, mais je m'efforçai de ne pas claquer des dents. Je ne pouvais même pas essayer d'augmenter ma chaleur corporelle pour me réchauffer. Enfin, je ne voulais pas. Si la personne remarquait l'absence de froideur, je serais démasqué. Je restai comme ça pendant deux minutes. Il fallu que je reprenne mon souffle. J'inspira lentement. Aucun bruit. Je voulu faire un pas, mais je ne rencontrai pas le sol. Mon pied reposa sur... rien. Il se déposa dans le vide. Je regardai au sol et vis que je flottais. Je flottais ! Mais aucun loup-garou ne peut flotter ! Je regardai autour de moi. Je me rendis compte que j'avais été démasqué avant de penser à ne pas l'être. Ce n'était pas les hommes de mon père. Oh, non. Seuls les sorciers et les sorcières pouvaient... Merde ! J'étais en présence d'un sorcier et je ne le savais même pas ! Pourtant je ressentais ses choses là... À moins qu'il n'ait utiliser un sort d'invisibilité. Quand ils jetaient ce sort, même leur odeur était invisible au nez du meilleur loup-garou du monde. Je n'avais aucune chance de m'en sortir s'il décidait de me tuer. Les sorciers étaient reconnus pour être les plus impitoyables de toutes les espèces de créatures vivantes sur Terre. Non, je n'avais aucune chance.

Je pensai à Sara, qui attendait surement mon retour joyeusement, car je lui avais promis que rien ne m'arriverais. Je savais que je courrais un risque de me faire prendre par les hommes de mon père, mais par un sorcier ? Ah, ça, je ne m'y attendais vraiment pas ! Et qu'est-ce que les surnaturels avaient tous à venir fouiner sur le territoire de mon père meurtrier ? Je n'en avais pas la moindre idée.

-Je sais que vous êtes là.

Un rire cristallin se fit entendre, quelque part autour de moi.

-Montrez-vous.

La voix ne fit que rire encore plus. Puis, deux bras me tirèrent vers l'arrière. Je voulu me débattre, mais il me jeta un sort d'immobilisation.

-Loup-garou, murmura une voix tellement basse que je ne su pas si c'était vraiment un homme.

Il se remit à rire. Je sentis un poing me défoncer la mâchoire. Une douleur atroce me traversa. Je sentis le goût du sang dans ma bouche. Je crachai. Je reçu un autre coup dans le ventre. Puis, plus bas encore, se qui me coupa le souffle.

-Je tiens fermement à avoir des enfants plus tard, alors si vous voulez frapper, allez-y ailleurs, je vous prit, dis-je sarcastiquement.

-Sens de l'humour, en plus ? dit la voix en ricanant. Ça me plaît. Vous me plaisez, monsieur le loup. Vous êtes charmant. Avec beaucoup de charisme. Dommage que votre statut change tout.

Je su à ce moment que ce n'était pas un sorcier, mais bien une sorcière. Merde... Elles sont tellement possessives, en plus. Celle-là avait l'air de ne pas faire exception à la règle. Elle m'offrit un coup de poing sur le nez. Je haletais. Je souffrais le martyre. Une pluie de coup s'abattirent sur moi. Je grognais à chaque coup donné. Puis, tout s'arrêta. Mon sang bourdonnait dans mes oreilles. J'entendais vaguement des bruits de bagarre, tout proche de moi. Une bagarre ? Quoi ? Je relevai la tête brusquement. Je vis une forme flou aller de droite à gauche. Qui était mon sauveur ?

-Brandon, vas-t-en ! Cours ! Mo' t'attend ! Vas-y et ne t'arrête pas !

Cette voix... Elle m'était familière. Elle résonna en moi d'une façon si... douce. Mais les paroles n'avaient rien de doux. Elles m'ordonnaient de partir. Je me levai difficilement du sol. Je me dirigeai vers ma droite. Ou est-ce que c'était ma gauche ? Je titubais à chaque pas que je faisais. Ma tête tournait. J'étais étourdi. Le monde nocturne semblait tournoyer sur lui-même. Ou était-ce moi qui tournoyait ? Je ne savais plus rien.

Je me sentis tomber lourdement au sol, les racines et branches m'égratignant le corps. Je pensai que c'était le lit douillet chez moi. "Tiens, je suis fatigué, moi. Bon, alors dors bien." Je repensai à la voix qui m'avait recommandé de fuir. Elle me rappela quelqu'un... Oh, et c'était son anniversaire, aussi ! Cette personne m'avait-elle invitée à son anniversaire ? Si oui, je n'en avais aucun souvenir. Son nom commençait par un... T ? Non, R ? S ! Oui, c'est ça. Je vis une douce forme se dessiner devant mes yeux. Je grognai.

-Laisse moi dormir.

La forme plissa les yeux. La voix que j'avais entendu tout à l'heure reparla. Elle me disait vraiment quelque chose. Sabrina ? Non. Samra ? Non plus. Sara ? Oui ! Sara ! Qui était-elle ? Ah, oui, ma petite-amie. Enfin, je crois. Je souris et la dernière chose que je me rappel avoir dit, c'est:

-Joyeux anniversaire, Sara. Elle était vraiment cool ta petite fête.

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Voilà!! Vous trouvez comment? Attendez de voir le prochain chapitre ! Hou là là, même moi j'ai hâte de l'écrire ! Lotsoflove mes choupinets ! <3

Un coeur qui brûleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant