𝕧𝕒𝕟𝕟𝕖𝕒𝕦

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Un langage grossier sera employé dans cette nouvelle


« Masochisme moral » . Voilà les mots inscrits sur le papier que mon psychologue m'a remis . Je souffrais alors de cette maladie , qui consistait à me punir de toutes manières possibles , me nuire ; tout bêtement me faire mal . Depuis , je ne sors plus de ma maison , car d'après mon infirmière , il vaut mieux pour moi que je sois à l'abri des dangers du monde extérieur . C'est vrai que je suis plutôt du genre à rester dans ma demeure , mais certains aspects me manquent , notamment , les oiseaux ( car je ne peux les observer depuis ma fenêtre , ces dernières ayant été définitivement fermées pour éviter toute tentative de suicide ma part ) . Alors , pour me consoler , j'ai décidé de commander une sonnette faisant un sifflement de vanneau , car il s'agit de mon oiseau préféré . Parfois , quand la solitude se fait ressentir , j'éteint puis rallume la sonnette pour entendre le chant de mon volatile préféré . Mais cela me ramène à la solitude amère dans laquelle je vis , car je n'ai personne , ni mère , ni père ,ni frères et sœurs avec qui vire ,  je n'ai pas d'amant avec qui partager mon lit et n'ai pas de colocataire avec qui passer le temps . Je vis seule . La seule chose qui me fait vibrer , c'est la douleur , mais depuis que la médecine est là à me contrôler , je n'ai point le droit de me toucher la peau avec quoi que ce soit qui puisse faire mal ; on a même ôté tout ce qui pouvait potentiellement me heurter de ma maison . Donc je n'ai plus de ciseaux pour couper le papier (ou ma peau) , je n'ai plus de couteaux pour couper ma nourriture (ou ma peau) , je n'ai plus de briquets pour allumer mes cigarettes puis les éteindre sur mon bras . Rien . Mais encore heureux , j'ai toujours l'autorisation d'ouvrir ma fenêtre et de m'y pencher pour regarder les oiseaux se balader dans le voisinage . Car ces infirmières ont été trop bêtes , de penser aux "petits objets dangereux" , elles ont oublié que j'ai quand même la possibilité de me défénestrer si j'en ai l'envie (ce faisant , ma maison n'est pas si haute , si je saute , au  plus je me déplace quelque chose ,c'est tout) .

Vous connaissez un peu plus ma vie désormais . Maintenant , parlons de ma personne :

Je m'appelle R*** , j'ai dix-sept ans et je suis un déchet , ni plus ni moins . J'aime les oiseaux , l'odeur acre de la clope froide , j'aime fumer , fumer beaucoup , j'aime regarder la télévision , même quand des programment inintéressants passent ,j'aime les machins aiguisés qui font de belles plaies , j'aime à peu près tout ce qui n'est "pas catholique " et j'aime les confiseries ,et surtout en manger jusqu'à me détruire l'estomac . 

Je n'aime pas la tendresse , les gens qui parlent trop et trop fort , les gens en général . 

Je suis une jeune fille taillée dans un bâton de sucette , car paraît-il , 1 mère 75 pour 52 kilogrammes c'est avoir la morphologie d'une asperge . J'ai une sorte de coupe au carré qui s'apparente plus à un mulet très mal exécuté , d'ailleurs mes cheveux sont teints en orange . J'aime porter des vêtements masculin , mettre du parfum pour homme , quitte à vider la bouteille entière sur moi . J'ai un gros nez ,un très gros nez , qui est la seule chose que j'aime sur mon visage mais don on s'est tant moqué . Mais je m'en moque maintenant , je m'en fous , je m'en branle , quitte à être vulgaire . Mais à voir mon état actuel ,  on peu constater que ceux qui se sont moqués de mon nez , de ma maigreur , de mes cheveux , de tout mon être ,ont eu raison de moi . Hop , d'un jour à l'autre on ne m'a plus vue car je suis coincée entre quatre murs et qu'il m'est interdit d'ouvrir la porte . Cela serait une fantaisie , d'ouvrir la porte à quelqu'un . 

Et plus le temps passe , plus j'y pense .

Et si je trouvais l'occasion d'ouvrir la porte à quelqu'un . Je prendrai le premier venu , je ne suis pas difficile ,c'est juste question d'avoir quelqu'un avec qui discuter un peu . 

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant