Chapitre 2

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Leur colocation était un échec. Quand Liam s'était réveillé, il avait cru que leur relation n'en ressortirait que plus forte, qu'ils s'avoueraient leurs sentiments et que tout serait plus facile. Il n'avait pas prévu la peur et la culpabilité qui accompagneraient le réveil du blond. Il n'avait pas prévu qu'emménager avec William aggraverait ces sentiments négatifs. Voir tous les jours ses blessures lui faisait mal eu cœur car il avait échoué à les éviter. Il ne méritait pas la gentillesse de Liam, ne méritait pas de le regarder dans les yeux, ne méritait pas de le toucher. Il était la cause de la tension qui régnait dans l'appartement. Son ami avait voulu lui en parler, sans doute pour arranger les choses, où car son comportement paternaliste et distant devenait difficile à supporter, mais il avait esquivé la question, ne voulant pas faire face à sa honte.

Une réaction à son comportement avait vite été mise en place. Liam s'éloignait de plus en plus de lui, comme s'il n'avait plus besoin de ses soins et cela bien que son corps criait de fatigue. Il avait même refusé qu'il change ses bandages, seul moment où il y avait des contacts physiques entre eux. Voir le jeune homme s'isoler lui faisait craindre qu'un jour il ne parte. Ça serait la fin de leur amitié. Sherlock ne savait pas s'il le supporterait.Même s'ils n'avaient que peu de moments ensembles, la présence de l'homme était une source de bonheur à elle-seule. Il quittait toujours le bureau plus tôt pour profiter de l'atmosphère de leur petit appartement et manger avec Liam, bien que parfois, des scène comme celle de la veille se passaient. C'était douloureux de voir son ami blessé par son comportement, mais il ne parvenait pas à passer au-dessus de sa culpabilité. Il avait décidé que ce soir, il ferait un effort et tenterait une approche afin de se réconcilier avec le blond, car il était hors de question que celui-ci perde l'appétit à cause de lui, alors il avait passé tout l'après-midi à réfléchir à ce qu'il dirait. Sur le chemin de l'appartement, il s'arrêta faire des courses et pris des pâtisseries qu'il savait que son ami aimait afin de faciliter la conversation. C'est en arrivant chez lui qu'il se rendit compte que quelque chose n'allait pas.

Il commençait à faire sombre dehors mais aucune lumière n'était allumées. Il était encore trop tôt pour que William aille se coucher. D'une main tremblante, il inséra la clé et déverrouilla la porte avant de l'ouvrir. Il n'y avait aucun bruit à l'intérieur.

« Liam ? »

personne ne répondit. Il sentait le stresse monter en lui.

Ne panique pas, si ça se trouve, il ne t'a pas entendu. Observe, ne laisse pas l'émotion te brouiller l'esprit.

Il se força à se calmer avant de faire le tour de l'appartement, pièce par pièce, priant pour trouver son ami endormi quelque part, mais à chaque porte ouverte, l'espoir s'évaporait de plus en plus. Il arriva finalement devant la chambre de William, hésitant à entrer. S'il n'était pas ici,ça voudrait dire qu'il était parti. Prenant une grande inspiration, il tourna la poignet et regarda dans la pièce.

Vide

La chambre était entièrement vide. Il alluma la lumière pour mieux voir, espérant qu'il avait juste mal regarder, mais rien ne changea. Il était toujours seul dans ce foutu appartement.

Il se décida tout de même à entrer dans le sanctuaire de son ami, observant chaque détail pour essayer de déterminer la raison de son absence. La canne n'était plus là, de même que son manteau et son écharpe. Il soupira de soulagement en voyant que toutes les autres affaires de Liam étaient à leur place. Cela voulait dire que son absence n'était que temporaire. Toute la tension qui s'était infiltrée dans son corps s'évapora, le laissant faible sur ses jambes. Il s'écroula sur le lit, appuyant son visage contre l'oreiller. Il avait l'odeur de de William, une odeur de thé et de menthe poivrée. C'était réconfortant. Il voulait rester comme ça pour toujours. Il avait rarement eu l'occasion d'être proche de l'homme depuis sa sortie de l'hôpital, son odeur lui avait terriblement manqué. Non, toute sa personne lui avait manqué. Il s'allongea complètement dans le lit, s'immergent dans le parfum de son ami.

Près de toi, le monde est coloréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant