Chapitre 4

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Sherlock ne s'était jamais défini comme étant particulièrement sensible. Pourtant, il avait l'impression qu'il pourrait éclater en sanglot, devant William, qui le regardait avec choque. Il n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Bien sûr, il avait eu peur sur le pont, mais il savait qu'ils survivraient tous les deux, ou alors mourraient ensemble. Cette fois, c'était différent. Il devrait vivre sans Liam à ses côtés, en sachant que c'était de sa faute car il s'etait foiré.

«- Je t'en supplie...

- Lâche. Moi.

- Non !

- Tu me fais mal !»

Il relâcha brusquement le poignet, remarquant la marque rouge qu'il avait causé. William recula précipitamment. Sa posture était défensive, comme s'il s'attendait à ce que Sherlock l'attaque. Ça lui brisait le coeur d'être à l'origine de cette peur. Il laissa l'homme reculer vers le mur.

Je lui ai fait du mal... J'étais censé le protéger de l'extérieur, de la cruauté du monde et de sa haine de lui-même ! Mais au final, son plus grand ennemi n'est-il pas moi ?

Il avait échoué avec son frère, il avait échoué avec John, et encore maintenant, il faisait tout de travers.

Billy m'a dit que la guérison des blessures était influencée par l'état émotionnel de la personne... La santé de William est encore fragile... En fait, c'est moi qui l'empêche de guérir...

Il repensa à toutes leurs interactions, réfléchissant à chaque mot qu'il avait dit, chaque geste qu'il avait fait. Et là, il comprit. L'échec de leur relation reposait uniquement sur lui. Toutefois, il ne pouvait pas se résoudre à laisser partir la seule personne au monde qui le comprenait. Quand Liam atteint la porte, il laissa échapper un sanglot lourd. Le blond se retourna vers lui, comme s'il hésitait à le quitter.

Peut-être... Que William serait plus heureux sans moi ? Non... Nous sommes liés... N'est-ce pas ?

Il n'avait fait qu'échouer avec lui. Encore et encore et encore... Un nouveau sanglot lui échappa alors que des larmes coulaient sur ses joues. William n'était toujours pas partie. Il devina que l'autre rechignait à l'abandonner ici dans cet état. Il le regarda dans les yeux, ne cherchant pas à cacher ce qu'il ressentait, et tendit la main vers lui en un ultime acte de supplique. Le blond se rapprocha, méfiant, puis prit sa main, comme s'il avait affaire à un animal sauvage, imprévisible.

C'est ça... Même si je n'en vaux pas la peine, tu ne m'abandonneras pas... Nous devons rester ensemble... Pour toujours ! Je ferais tout ce qu'il faut pour ça...

« ... Pardonne-moi... »

Il porta la main de l'homme à ses lèvres et en embrassa le dos.

« Je suis désolé »

Ses lèvres dérivèrent jusqu'aux phalanges.

« Je t'aime »

Il embrassa sa paume puis son poignet.

« Restons ensembles »

Il s'apprêtait à remonter le long du bras mais William l'arrêta d'une main sur la tête.

« C'est... C'est bon, je ne pars pas, même si je n'avais prévu que d'aller dehors pendant quelques heures.»

Sherlock regarda narquoisement les rougeurs sur les joues du blond. Même son cou était rouge. il souria avant de mettre son visage entre son épaule et son menton.

«- Liam, tu es chaud ici...

- Peuh ! À qui la faute ?»

Il gloussa et se retira, gardant tout de même une certaine proximité. Il s'assit sur le lit et tira William vers lui. Le blond s'écrasa sur lui, un genoux entre les jambes, lui donnant un coup à la cuisse au passage. Il siffla légèrement à la douleur, puis enlaça le corps de son ami. Ils se blottirent l'un contre l'autre, finissant par se glisser sous la couette malgré une température douce. Sherlock écarta une mèche du visage de sa moitié et posa ses lèvres sur sa joue.

Près de toi, le monde est coloréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant