Chapitre 24

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Le trajet du retour se fait en silence, du moins c'est ce que je pense car je ne les écoute pas, je m'isole dans ma bulle. Je sais qu'Aimée s'énerve car il fait des grands gestes, mais je reste concentré sur la route qui défile malgré ma vue brouillée par les larmes.

Je ne m'attendais pas à le voir ici et encore moins ce soir. C'était la seule personne que je n'étais pas prête à affronter. L'idée que ses mains ont de nouveau touché mon corps me provoque des haut le coeur.

Lorsque Aimée pose sa main sur ma cuisse pour attirer mon attention, je sursaute et m'empresse de retirer sa main. Mon cerveau est persuadé que dès qu'on me touche ce sont ses mains qui se posent sur mon corps. Je tourne mes yeux vers le visage du jeune homme, et je discerne de l'incompréhension ainsi que de la peine dans son regard.

- Leo.. tu trembles.. me dit-il doucement.

Je n'avais même pas remarqué, mais maintenant qu'il l'a relevé j'en frissonne. C'est un mélange entre la peur et le froid que je ressens actuellement. Eden enlève sa veste et me l'a met sur les épaules tandis qu'Aimée fait de même et me place la sienne sur mes jambes.

- Je vais.. articulais-je difficilement.

Les deux garçons se penchent vers moi pour m'écouter, mais je n'ai pas le temps de continuer m'a phrase que je dégueule dans la voiture.

- vomir, finis-je par dire un peu trop tard.

Heureusement nous arrivons à l'hôtel dans les minutes qui suivent. Je ferme les yeux incapable de bouger. Je sens que l'on me porte et j'entends des voix mais je n'y prête pas attention.

- Eden et Aloïs vous nettoyez la voiture, Addison tu l'as fais prendre une douche, si vous avez besoin je serais dans ma chambre je dois régler des détails.

Je m'assoupis et lorsque j'ouvre de nouveau les yeux de l'eau coule sur mon corps. Addison est près de moi et je suppose que c'est elle qui m'a déshabillé car je ne vois personne d'autre. Elle me savonne avec des gestes doux et délicat, comme si j'étais un bébé qui venait de sortir du ventre de sa mère.

- Je vais prendre la relève, lui dis-je avec un fin sourire pour la rassurer.

Elle me regarde pour savoir si elle peut me laisser continuer seule, puis elle finit par quitter la pièce en me prévenant qu'elle est la si j'ai besoin.

Je reprends donc la ou elle en était et j'applique du savon sur mon corps. Sans m'en rendre compte, je frotte assez fort et longtemps sur les parcelles de ma peau qui ont été touché par Lui. Même à travers ma robe je me sens sale lorsqu'il pose ses mains sur moi. Je frotte si fort que ma peau tourne au rouge. Je fais cela sur mes hanches, mes bras, mes cuisses et mes fesses. Ce n'est seulement lorsque je touche mes formes que je me rends vraiment compte de ce qu'il c'est passé. Je m'effondre au sol et cette fois ce sont mes joues qui prennent chère.

J'entends qu'on ouvre la porte, qu'on m'appelle, mais rien à faire, je continue de frotter mes joues. Je veux juste être propre et ne plus sentir son contact sur moi. Je ferme les yeux quelques secondes et je revois ses mains posées sur mon visage, alors j'intensifie mes mouvements.

Après quelques minutes, je sens qu'on m'attrape les mains pour me bloquer mais j'essaye tant bien que mal de continuer ce que je faisais.

- Leo c'est moi.. ma douce regarde moi.. bordel tu saignes Leo.

A ce moment précis, j'ai l'impression de ne plus vivre dans mon corps. Je vois tout, je sens tout, mais je suis incapable de bouger ou même de parler. On me porte de nouveau et on m'enroule dans une serviette.

- Ce n'est pas de cette manière que je voulais découvrir ton corps pour la première fois, marmonne-t-il en essuyant les gouttes d'eau qui glissent le long de ma peau.

|Aimée|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant