CHAPITRE 10

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WILLOW

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WILLOW


En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Maverick et moi quittons le rallye pour rejoindre le parking souterrain. J'actionne la télécommande qui ouvre la portion privée où se trouve les joyaux de la collection de mon cher père. Quatre pauvres roues et un châssis qui ont toujours eu plus de valeur à ses yeux que sa propre fille.

Des étoiles scintillent dans ceux de Maverick.

— Waouh...

Il s'approche d'un pas lent, comme s'il n'osait pas troubler le repos des engins motorisés. Je ramène l'un sur l'autre les pans du gilet en laine que je viens d'enfiler.

— Et moi qui ne jurais que par les pick up !

— Plus prévisible, tu meurs.

— Ça veut dire quoi, ça ?

— Les pick up, c'est pas la passion de tous les fermiers du Kansas ? Aucun effort pour faire mentir les clichés.

— Ah parce que toutes les filles à papa de l'Upper East Side ne sont pas passionnées de fringues de luxe ?

Mon regard s'abaisse sur ma tenue Versace.

— Touchée, admets-je avec l'ombre d'un sourire.

— Alors ? Laquelle on emprunte ?

Je n'ai même pas le droit de me trouver ici. Mon père estime que la limite de ma présence se situe avant le portail électrique que j'ai actionné avec sa télécommande.

Je commence à regretter ma proposition. S'il apprend que j'ai touché à l'un de ses bolides, il me tuera.

Et dans ma famille, une métaphore a vite fait de devenir littérale.

Il n'est peut‑être pas trop tard pour faire marche arrière...

— Tu sais, je crois qu'on...

— Regarde-moi ça ! s'écrie Maverick en caressant la surface polie du capot de la Morgan Aero 8.

— C'est sa dernière acquisition. Il en est fier.

Plus que de sa fille.

— Je n'aurais pas pensé trouver une bagnole jaune sublime un jour, et pourtant...

Le fermier se retourne et m'avise. Dans son costume, il ne fait pas plouc. On ne devinerait jamais qu'il a été élevé à la campagne. Même ses manières ne laissent rien entendre sur le sujet. Comment a-t‑il si rapidement réussi à s'adapter à mon monde ?

Je me décide à poser la question.

— J'ai de la famille dans l'Upper East Side. Ma mère vient de New York à l'origine. C'est en rencontrant mon père qu'elle a changé de perspective de vie. Quand ils se sont séparés, on est revenus vivre ici. J'ai passé tous mes étés à Manhattan. Crois-moi, on apprend vite à devenir un caméléon en toute circonstance.

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant