Dangerous link - En Réécriture

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷

Léyna

Mon premier réveil dans cette gigantesque maison se passe en douceur. La lumière du soleil, filtrée à travers les rideaux de soie délicatement brodés, caresse ma joue d'une chaleur apaisante. Je prends mon temps avant d'ouvrir les yeux, savourant chaque seconde de cette sérénité.

Lorsque mes paupières s'entrouvrent enfin, mon regard se promène à travers la pièce avec une sorte de douce curiosité. Le matelas sur lequel je suis allongée est un véritable cocon de confort, enveloppé de draps qui dégagent un subtil parfum de vanille.

Je m'étire doucement, appréciant cette nouvelle sensation de bien-être que je découvre depuis peu, après avoir passé des mois à errer d'hôtel en hôtel. Mais cette fois, c'est différent. Je suis enfin chez moi, dans cette demeure somptueuse que je me suis offerte, et le seul souci qui me traverse l'esprit en cet instant est de savoir quoi faire de ma journée dans cet endroit si vaste.

Un sourire naît sur mes lèvres, un sourire de bonheur, car cette question est bien la seule qui m'inquiète désormais. Quelle douce ironie, après tant de tourments passés. La vie semble soudain plus simple, plus légère.

Avec cette pensée joyeuse, je décide de me lever et me dirige d'un pas léger vers la salle de bains attenante. Ne voulant rien gâcher de cette humeur radieuse, j'évite le miroir suspendu au-dessus du lavabo, préférant me rincer rapidement le visage, chassant les dernières traces de sommeil.

Le bonheur simple de ce moment me rappelle que désormais, ma plus grande préoccupation est de profiter pleinement de cette nouvelle vie, dans cet écrin de luxe et de tranquillité.

Mon sourire s'accentue, un frisson d'excitation me parcourant lorsque je me rends compte que maintenant, j'en ai enfin le droit. Ce droit qui m'avait échappé si longtemps, comme une promesse fragile jamais tenue. Ma vie, jusque-là réduite à l'ombre et à la contrainte, va enfin débuter. Certes, cela arrive tard, bien plus tard que pour la plupart des gens, mais ce décalage rend cet instant encore plus précieux.

Pour la première fois, je vais pouvoir réellement vivre, goûter à une liberté que je n'avais connue que dans mes rêves les plus audacieux.

Bien que je ne sois pas fière de l'argent qui me permet de prendre ce nouveau départ, une partie de moi estime que, après tout ce que j'ai traversé, j'ai sincèrement droit au bonheur. Je préfère utiliser cet argent pour m'offrir une vie que je choisis, plutôt que de le laisser entre les mains de ceux qui auraient continué à l'employer à des fins viles et corrompues.

Désormais, c'est à moi de décider de ce qui est juste pour moi. Pour la première fois, je suis aux commandes, et rien ni personne ne pourra me priver de cette nouvelle liberté.

Je quitte ma chambre, poussée par une envie irrépressible de découvrir davantage ce lieu qui, hier soir, m'était encore étranger. M'engageant dans le couloir de l'étage, je prends conscience de chaque détail que mes yeux avaient manqué la veille.

Je suis arrivée si tard, si épuisée que je n'avais même pas pris la peine d'explorer. À peine le temps de poser mes affaires, j'avais sombré, le corps lourd, trahi par cette fatigue que j'avais cherché à fuir depuis trop longtemps.

Merci, maudits somnifères. Ils m'avaient encore piégée. Je m'étais promis de les éviter, mais la tentation avait été trop forte. Après tout, je savais depuis des mois que je ne pouvais plus trouver le sommeil autrement, à moins que ce poison n'envahisse mes veines, comme une fausse promesse de repos.

Je m'étais longtemps privée de les prendre, espérant vainement que mon corps finirait par réapprendre à se reposer naturellement. Mais cette lutte, je l'avais perdue. Une fois de plus. Au fond, je savais que je frôlais dangereusement la dépendance, ce même piège dans lequel tant d'autres sont tombés avant moi et je refusais de devenir comme eux.