Souvenirs: partie 2

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Mon rêve se continua exactement où il s'était terminé: moi qui cours dans un corridor sans savoir où je me trouve. Je ne sais pas combien de temps j'ai tourné en rond avant de tomber sur quelqu'un. C'était une femme, plutôt jolie même. Du moins... Jusqu'à ce qu'elle tente de me tuer avec son poignard. Je le désarmai et la plaquai au mur, l'immobilisant sous mon poids. Ses yeux tournèrent au noir.

-Tu pense vraiment me faire peur? ricanai-je avant de lui entailler la peau avec mon arme de fer.

Elle lâcha un gémissement de douleur, mais je l'ignorai tout comme le sang qui dégoulinait désormais sur mes vêtements.

-Où elle est?

-Qui?

-Tu sais très bien de quoi je parle!

-Tu veux vraiment ouvrir la cage? s'étonna-t-elle. Tu es donc désespéré à ce point là?

Je la regardai longuement avant de lui planter la dague dans l'épaule. Une vague de plaisir m'envahit, mais je la repoussai au fond de moi.

-Je t'ai posé une question, sifflai-je entre mes dents serrés.

-Prochain couloir à droite. La porte au fond mène à un escalier. Tu le prends et tu descends au cachot.

-Et après?

-Aucune idée. Il ne nous permet pas d'y accéder.

Je la regardai longuement, cherchant à savoir si elle me mentait. Ne voyant rien qui l'indiquait, je la libérai et partis dans la direction indiquée.

-Dean... Ne te fais pas tuer, me supplia-t-elle avant que je sois hors de portée de voix.

-Toi non plus, Bella, répondis-je sans me retourner.

Je suivis fidèlement le trajet qu'elle m'avait indiqué et arrivai dans un long corridor composé uniquement de grillage de fer. Je sortis une arme de ma ceinture et enlevai le cran de sureté. Je m'avançai lentement, vérifiant chacune des cellules, cherchant mon objectif des yeux. Des aboiements et des grognements féroces se firent entendre autour de moi. Les prisonniers se rapprochèrent des portes alors que je m'arrêtais, sur mes gardes. Tout en restant concentré, je tentai de calmer la panique qui m'envahissait. Il n'y avait plus un son autour de moi. Tous les habitants du cachot attendaient de voir qui allait l'emporter: moi ou ces foutus chiens de l'enfer.

Les grognements retentirent de plus belle, plus forts et plus féroces que jamais. C'est à ce moment que je les vis. Ils étaient une dizaine à s'approcher de moi, leurs crocs acérés pointés dans ma direction, prêts à mordre dans ma chair. L'un d'eux sauta sur moi. Je lui tirai une balle et il éclata en une épaisse masse gluante. Un deuxième se préparait à l'attaque lorsqu'une voix retentit à l'autre bout du couloir. Leurs oreilles se couchèrent en signe de soumission et ils vinrent se placer à mes côtés pour m'escorter. En l'espace de quelques secondes, ils devinrent aussi doux que des agneaux. Je les suivis jusqu'à une immense porte blindée en fer. Je l'ouvris et les chiens entrèrent à ma suite. Ils se jetèrent sur un homme assi au fond la pièce. Ses cheveux blonds cendrés étaient courts et il avait une légère barbe. Ses yeux bleus croisèrent mon regard et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se mit à caresser ses monstres sans me quitter des yeux.

-Voyez-vous ça! Dean Winchester qui vient me sortir de ma cage!

Je le fixai d'un regard sombre. Mes doigts se serrèrent sur la garde de mon arme.

-Alors, comment va ce bon vieux Sammy?

-Veux-tu bien te taire? s'écria une voix familière derrière moi. Tu ne vois pas qu'il peut nous tuer si l'envie lui prend!

-Calme-toi, Michael. Il a un fusil, pas une épée angélique.

Une sourire se dessina sur mon visage et je lui tirai une balle dans la jambe. L'homme hurla de douleur avant de lever un regard furibond dans ma direction.

-Vois-tu, mon cher Luci, commençai-je en montrant une de mes balles à l'ange déchu, ton successeur nous a fourni des balles faites à partir des ces charmantes épées dont tu parles. Brillante idée, n'est-ce pas?

-Qui? Siffla-t-il dans un murmure.

-Pardon?

-Qui a osé prendre ma place!

-Moi, répondit une troisième voix à l'entrée de la porte.

En moins de deux, je fus projeté à l'autre bout de la pièce. Je me relevai péniblement, mais retombai presque aussitôt sur mes genoux, sonné.

-Crowley, grommela Lucifer en voyant qui se tenait dans le pas de la porte. Comment un démon aussi faible que toi peut avoir pris mon trône.?

-Oh, mais j'ai gagné en puissance, assura ce dernier. Pas vrai, Squirrel?

Il claqua des doigts et une douleur insoutenable me cloua au sol. Du sang se mit à couler en filet de ma bouche. Étrangement, Lucifer me lança un regard inquiet... En fait, on l'aurait dit paternel. Michael, quant à lui, se jeta à côté de moi. Il tenta de m'aider, mais Crowley empira le mal qu'il m'infligeait.

-Laisse-le, gronda l'ange en se tournant vers ce dernier.

-Essaie de m'en empêcher pour voir.

Michael bondit sur lui et ils s'affrontèrent rageusement, mais je les ignorai complètement. Le démon absolu se tourna vers moi. Le mal que son successeur m'infligeait m'empêchant de parler, je descendis légèrement le col de ma veste afin de dévoiler un peu mon épaule. Les yeux du démon s'agrandirent de stupéfaction. Il me posa LA question silencieusement.

-Oui..., murmurai-je avant de m'effondrer pour de bon, inconscient.

*************

Quelques minutes plus tard, je fus réveillé de force par le Roi de Enfers. Il me releva brusquement par le cou. Lorsque ma vision se clarifia, j'aperçu Michael, dans le corps de mon demi-frère, Adam, inerte dans un coin de la pièce, éventré par les chiens des enfers.

-Pourquoi?, grondai-je.

-Il ne me servait plus à rien... Alors je me suis amusé!

Mon regard devint dur. Je lui agrippai le bras et me défit violemment de son emprise. Je l'envoyai au sol d'un coup de pied dans le ventre. Nullement affecté, il se releva et me fit face. Je me penchai et ramassai le poignard qui était tombé de son veston. Je le fis tourner dans ma main sans le quitter du regard.

-Fais attention, Dean, la marque prend le contrôle sur toi, m'avertit Crowley en s'avançant.

Il passa à l'attaque, mais je l'évitai facilement. Nous jouâmes ainsi pendant quelques minutes avant qu'il ne réussisse à m'atteindre au visage. Le coup que je reçus m'envoya au plancher. Une rage sourde m'envahissait de plus en plus, mais je me forçai à le laisser approcher. Le Roi des Enfers se rapprocha en ricanant. Le reste se déroula rapidement, je l'envoyai valser contre le mur et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvai couvert de sang et, lui, mort à mes pieds. Paniqué par ce que je venais de faire, je laissai tomber mon arme et me tournai vers la porte pour sortir, mais tombai nez à nez avec Castiel. Ce dernier me regardait avec un mépris que je ne lui connaissais pas. Il m'agrippa par le bras et nous téléporta.

Rapelle-toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant