PROLOGUE

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  Je n'ai jamais imaginé la façon dont j'allais mourir. Du moins, pas avant aujourd'hui. J'ai toujours été le genre de fille « parfaite », sans histoire avec pour seule source d'angoisses, les notes que j'obtenais à l'université.

    Mais quand on se retrouve enfermée dans une cave au milieu de nulle part sans personne a qui parler, on arrive vite à faire le bilan de cette vie minable qu'on a traînée depuis des années.

    Minable n'est peut être le terme adéquate. Je dirais plutôt insipide. Oui, insipide. Alors certes j'ai ce dont la plupart des gens rêvent : un boulot stable, un bel appartement, une famille aimante et le petit ami parfait ; mais quand à 25 ans tout ceci par en fumée purement et simplement, on peut dire que finalement, je n'ai rien vécu.

    Alors que mes cordes vocales se brisèrent au fil de mes hurlements et que les larmes dévalèrent mes jours, en fusillant mon maquillage au passage ; j'entendis deux hommes discuter devant la porte de « ma cellule ».

-    A l'aide !! Par pitié ! Laissez-moi partir ? Je ne dirais rien à la police ! Je ne dirais rien à personne. Je veux juste rentrer chez moi.

Mes supplications ne firent pas bouger d'un pouce les deux molosses qui gardaient bien sagement les lieux. Bon sang, mais que voulaient-ils ? Serait-ce de l'argent ? Voulaient-ils une rançon ? Après tout, ma famille était l'une des plus grosses fortunes des États-Unis. Si mes ravisseurs en voulaient à l'argent de mon père, cela me paraissait logique. Pour autant, j'étais très loin de chez moi. Je travaillais depuis quelques mois en Sicile, ce qui n'avait pas de sens. Pourquoi m'aurait-on kidnappée alors même que je passais inaperçue dans ce pays.
Non. Il y avait autre chose. Mais quoi ?

-    Hé ! Vous deux là ? crachais-je aux deux clébards plantés devant la porte. Oui, vous ? Il est où votre putain de boss de merde ? Je veux le voir ! Ramenez-le-moi!

Je ne sais où trouvais-je ce courage, ou du moins cette inconscience, mais la peur, le froid, la fatigue et l'agacement se présentaient comme un cocktail explosif. Mon crâne me faisait mal alors que je manquais d'air. Mon cœur ... Il devenait douloureux. Mon traitement, je n'avais pas pris mon médicament pour le cœur depuis combien de temps ? Mais depuis quand je suis là d'ailleurs ? 1 jour ? Plus ? Je n'en avais aucune idée vu que j'avais perdue connaissance après avoir été assommé et que j'ai fini réveillée ici, enchainée à une chaise au beau milieu de la nuit dans une cave sombre. Bordel ! Ça y est j'étais sur le point de faire une crise d'angoisse.

Mes pensées furent interrompues lorsque la porte de mon cachot se déverrouilla. Je relevai la tête lorsque le grincement de cette dernière se fit entendre. Couverte de sueurs, de larmes et de colère, je croisai le visage de mon ravisseur. Lui... oh non. C'est impossible. C'est un cauchemar. Ces yeux... ce gris... je les reconnaîtrais entre mille.

Il était mon bourreau. Celui qui m'avait kidnappée...

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