CHAPITRE 11

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JADEN

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JADEN


Après un rapide tour par les toilettes pour snifer un demi-rail, je repars à l'assaut de ma dernière proie. Je la sélectionne minutieusement, histoire de mettre la main sur le plus beau bijou de la soirée. Je dédaigne les Rolex qui s'offrent à ma vue. L'amateur que j'ai été pensait qu'il s'agit du goal ultime en termes de montres. J'ai rapidement appris que ce n'était qu'une entrée de gamme et qu'il existait des marques bien plus onéreuses.

Lorsque mon regard se pose sur une Patek Philippe au bracelet en cuir et aux quadruples rouages qui jouent du coude derrière la vitre ronde, mon cœur s'accélère. Je la veux. Graal en vue, j'attends patiemment que mon heure vienne. Le propriétaire est un homme de grande taille à l'allure dégingandée.

La coupe de son costume vert foncé épouse sa silhouette rachitique. Son poignet frêle crie au loup. Ça tombe bien, il est dans la bergerie. Dès qu'il achève sa conversation avec une rousse distinguée, il pivote et j'en profite pour lui percuter l'épaule. Il échappe la serviette en papier qu'il tenait, se cramponnant à son verre pour éviter le carnage.

— Veuillez m'excusez ! m'empressé-je de dire.

— Ce n'est rien, me répond-il d'une voix éraillée par la cigarette.

Et le cigare, vu l'état avancé de ses cordes vocales. Nous nous baissons au même moment pour ramasser la serviette. En me redressant, je place une main contre son épaule pour fractionner son attention. J'attrape une coupe de champagne sur un plateau qui passe près de nous puis la lui tends pour inverser les verres.

— Tenez ! Pour me faire pardonner.

Il me laisse faire l'interversion, ne sachant plus s'il doit se concentrer sur son épaule droite ou sur sa main gauche.

— Merci jeune homme !

Quand il se retourne pour reprendre sa trajectoire, je m'éloigne un sourire aux lèvres, sa Patek Philippe entre mes doigts. Je la fourre dans la poche intérieure de ma veste, seul endroit où il reste un peu de place sans que ça ne se voit. Je ne peux décemment pas sortir de là avec les doublures qui frôlent le sol.

Une fois ma dernière baie de belladone placée dans la poche de ma victime, je tourne les talons pour quitter la scène du crime. Mais, piqué par la curiosité après avoir entendu le père de Willow se vanter par monts et par vaux de ses bagnoles de collection, je décide de faire un tour par le garage souterrain pour les voir de mes propres yeux.

Après tout, minuit n'a pas encore sonné ses douze coups. Tante Dawn sera peut‑être rentrée avant moi mais elle n'ira pas vérifier ma chambre. Par chance, la serrure de notre appartement permet d'enfoncer une clé de l'extérieur même s'il y en a déjà une à l'intérieur. De cette manière, je n'ai aucune chance de me retrouver coincé.

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant